chapitre 87

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Connor.

- À bientôt, finissait la jeune hôtesse de l'air joyeusement, en balayant sa main, en signe d'aurevoir.
- À plus, disait Aaron poliment.

Une voiture de golf nous attendait, Aaron montait après moi, toujours plongé sur l'écran de son smartphone. Il avait l'air intéressé par celui-ci, puisqu'il ne l'avait pas quitté depuis environ une heure. Contrairement à lui, j'observais le paysage. Il y avait différents avions, en tous genre, et de toutes couleurs. Des civils se dirigeaient innocemment dans leur avion, pendant que nous quittions l'aéroport. Après une longue marche, Aaron s'arrêtait à l'extérieur, il relevait ses yeux, pour les poser sur moi.

- Une voiture va venir nous chercher.
- Ok.

Mon cœur s'accélèrait à chaque pas, à chaque centimètre franchi. J'allais bientôt la revoir, elle, Scarlett. Je frémissais en me rappelant nos derniers moments ensemble. Fichus souvenirs à la con ! Je roulais des yeux afin d'effacer tout d'elle, son odeur, le goût de ses lèvres, ses jambes emmêlés aux miennes. Putain ! Je supprimais pour de bons ses petites scènes, grâce à une voiture qui s'arrêtait devant nous.

- Entrez, s'exclamait l'homme au volant avec sympathie.

Aaron prenait les devants et s'installait à l'arrière, je faisais de même. L'intérieur de la voiture était simple mais efficace. La Toyota était d'un violet époustouflant. Tout L'intérieur était d'une blancheur nette, il n'y avait pas la moindre tâche. Les sièges en cuir étaient confortables, j'en avais même l'impression d'être dans mon lit. Mes yeux se fermaient lentement, j'étais affreusement fatigué. Je n'avais pas dormi depuis vingt quatre heures. Certes, j'avais pris l'habitude de ne pas dormir, mais je dormais entre quelques missions ou repas, quand j'avais le temps, c'était de petites siestes assez court.

- On est arrivés.

Ma salive se bloquait, ainsi que ma respiration. Déjà. J'étais stressé, rempli de sensations inconnues. Dans quel état j'allais retrouver Scarlett ? J'enlevais les scénarios horrifiques de ma mémoire à son propos. Je devais prendre mes couilles en main, et arrêter de paniquer pour rien. Après tout, j'allais seulement aller à la rencontre de Scarlett, et non à une réunion importante.

Ma tête se tournait manuellement en direction du regard d'Aaron, vers l'extérieur. Je n'aurais jamais imaginé un tel lieu. Un immense portail noir bloquait l'accès à un escalier en pierres, des remparts entourés l'intégralité du bâtiment. La végétation était fanée, l'herbe était haute, les arbres étaient complètement morts. Grâce au portail, je pouvais voir à travers, un manoir vachement éloigné. Mes poils s'irisaient. Le lieu était ancien, et comme bloqué dans un espace temporel. Ici, tout était sombre et vieux. Mon examination s'arrêtait, une ombre était placée devant ma fenêtre, qui elle, était à moitié ouverte.

- Alors t'attends quoi ?

Je levais ma tête vers l'interlocuteur. Aaron était planté devant moi, les bras croisés, une arme pendante dans sa main. Il m'observait, avant de me tourner le dos pour se diriger devant le portail sombre.

Avant de sortir du véhicule, j'attrapais un emballage dans ma poche, puis j'écrasais hagrnement le carré de chocolat contre l'assise du siège d'Aaron. Mange ça connard.

Le conducteur ne m'avait pas remarqué, et heureusement d'ailleurs. Je sortais rapidement de la voiture, en prenant soin de claquer fortement la portière. Moi, jaloux ? Bien sûr que non.

- Aaron, zéro six.

Je rejoignais Aaron, qui parlé à un interphone.

- Connor est là ?
- Ouais je suis là.

Je croisais les bras sur mon torse, en espérant finir la discussion au plus vite. Et comme un vœu, mes paroles furent exaucées. Le géant portail s'ouvrait lentement, accompagnant un grincement peu agréable.

- Il devrait mettre de l'huile, soufflais-je à moi-même.
- Bah fait-le tant qu'à faire.
- Je ne suis pas ta putain de boniche !
- Ok, c'est bon mec, s'exclamait-il, je plaisante !
- T'es un grand humoristique toi.
- Je sais.

Il avançait dans l'allée en pierre. Je ne traînais pas et continuais de marcher avec agacement. C'était long. Je levais la tête vers le bâtiment et mon souffle se coupait.

- C'est flippant ici.
- Sacrément flippant ouais ! hurlait Aaron avec répit.

Je gloussais. Le manoir était gigantesque, et éloigné de tout. Je pouvais mieux aprecevoir celui-ci. Toute une végétation asséchée, cachée le bâtiment. Le porche était en mauvais état, les planches du sol étaient abîmées et salies par des feuilles mortes, qui devaient être là depuis un bout de temps. Les murs eux, étaient faits de planches de bois foncé, qui étaient aussi défectueuses. Du lierre recouvrait la façade droite du domicile. Les fenêtres étaient fermées, et avaient l'air fragile, certaines d'entre elles étaient cassées. Le style était des années cinquante. Ça m'en donnait la chair de poule. Ce genre d'endroit, me donnait la nausée.

- Entrons, Scarlett doit être au sous-sol.
- Au sous-sol ?
- Oui, rétorquait-il lassé, c'est là-bas que les bambis sont.
- Les bambis ?! Scarlett est une putain de bambi ?

Il riait, tout en hauchant la tête.

- Tu te fous de moi ?!
- J'ai l'air de me foutre de ta gueule ?!
- Putain ! J'ai envie de te buter !
- Ok.

Il se plaçait devant moi, les bras croisés, il me toisait du regard. Mes points se serraient, ma mâchoire se crispait. J'étais là, prêt à lui sauter dessus. Au moment même où j'allais lui foutre un point dans la gueule, une voix résonnait lentement :

- Je t'interdis de le tuer.

L'homme derrière moi, avait les yeux posés sur quelque chose devant moi. Mon regard ne perdait pas de temps, et se posait sur l'arme que tenait Aaron. Le vieux me défendait ?

- Putain ! braillais-je, t'allais tricher !
- On n'a pas élaboré de règles.

Le sourire mesquin d'Aaron me dégoûtait à un point inimaginable. Gros connard !

- Ne bouge pas, cela ne va pas être douloureux.

En un clignement d'œil, je sentais une chose s'enfoncer dans mon cou, puis mon corps tombait brusquement au sol. Bâtard ! Mes yeux se fermaient lentement, me laissant pendant quelques secondes une vision assez floue. Je n'entendais plus aucun bruit. Je voyais seulement.

Une ombre passait devant moi, s'agenouillant à ma hauteur. Des doigts de femme se posaient autour de mes joues, les griffant au passage à l'aide de ses ongles. Une chevelure brune apparaissait dans mon champ de vision. Le visage de la nana devenait de plus en plus clair, mais avant même que je ne puisse en voir plus, je sombrais dans un sommeil indéterminé.

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