chapitre 114

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Connor.

Mes yeux contemplaient la magnifique vue, nous étions dans un coin du restaurant privatisé, qui avait un panorama sur tout Chicago. Les géants buildings nous entouraient, et donnaient une harmonie parfaite. Du dernier étage, les voitures, les arbres, et les humains étaient minuscules. J'avais du mal à discerner les formes proches du sol, même si en réalité, il m'était presque impossible de le voir. À travers les bâtiments, le ciel nuageux reflétait. Des éclairs menaçaient d'éclater à tout moment. Tout était bien trop calme. L'étage était silencieux, aucun bruit extérieur ne pénétrait. Les claxons, les passants, et les sirènes étaient inaudibles.

Mon regard était perdu sur l'horizon, et mes oreilles suivaient les discussions.

J'étais dans un sacré état, mais personne ne l'avait remarqué, du moins, seul Kyle était au courant. Peut-être que les effets de la kétamine commençaient à disparaître, et que cela me donnait meilleure mine.

- Alors, c'est vraiment terminé entre vous deux ?

Je détournais les yeux, pour les poser sur Stan. En quoi ma vie amoureuse pouvait l'intéresser ? Après tout Stan était le premier à se foutre de tout. Est-ce qu'il s'intéressait vraiment à moi, ou le faisait-il parce qu'il avait pitié de moi ? Je penchais pour la dernière option.

- J'en sais rien Stan, j'ai pas envie de parler de ce sujet.
- De toute façon, tu devais t'y attendre, comme tu l'as dit, c'était une prostituée. Et elle n'était sans doute pas faite pour toi.

L'entendre dire ces mots, était la sensation d'un couteau glissant dans ma poitrine. J'aurais dû m'y attendre ? J'aurais sans doute dû prendre mes distances depuis le premier jour. Mais j'en étais un capable. Dès le premier jour, elle avait été ma faiblesse, et mes potes l'avaient tous remarqué, cependant, je voulais me persuader que c'était faux.

- Très bien. Le sujet est clos !

Je remerciais silencieusement mon meilleur ami. Je ne voulais pas entamer un monologue pour déblatter sur son cas. Elle ne méritait pas mon attention.

- Les copains, n'oubliez pas, ce soir on va dans une boîte de nuit, et tout le monde, je dis bien tout le monde, et forcer de venir !

Le regard de Kyle était posé sur moi durant ses propos. Il savait. Il savait qu'à la moindre occasion, j'allais tout faire pour fuir, et m'isoler. Il avait très bien compris mon jeu, et il m'avait fait comprendre qu'il n'allait pas me lâcher du reste de la soirée. Je n'avais aucune excuse pour ne pas venir, alors j'étais forcé de les suivre après le restaurant.

- Vous êtes tous sublime ce soir, souriait Eila admirative.
- Tu les encore plus.

Les lèvres de mon meilleur pote se posaient sur la mâchoire de ma sœur, laissant la tension monter dans leurs pupils. Eila esquissait un sourire pervers, et cette vue me dégoutait.

- Putain. Baiser ailleurs.
- Connor, gloussait Eila, je te signale que tu étais le premier à coucher par télépathie avec Scarlett.

Son prénom. Mon corps se glaçait. Mes jambes et mes mains étaient prises de décharges électriques. Pourquoi tout revenait à elle ? Mon cœur s'émiettait à nouveau, laissant un sentiment de vide en moi.

- C'est différent, lâchais-je irrité, tu es ma petite sœur.
- Ça n'excuse rien, Connor.

Ils riaient tous. Je les aurais probablement accompagnés dans leur joie, mais aujourd'hui, je n'avais pas le moral. C'était elle, qui me faisait tenir. Et maintenant, j'étais seul, face à moi-même.

Une fois leur duel de regard achevé, j'osais enfin relever les yeux sur ma sœur. Celle-ci me souriait franchement, et semblait heureuse. Elle était avec l'homme qu'elle aimait secrètement, et avec des gens qu'elle appréciait, dans un restaurant luxueux, avec une vue extraordinaire, alors que rêvait de mieux ? Elle avait tout pour être heureuse. Contrairement à moi, sa vie était parfaite. Sa mère était un ange tombé du ciel, et mon père était adorable avec elle. À l'inverse, j'avais eu une mère colérique, ivrogne, violente, et un père arrogant, méchant, narcissique. Eila avait eu la vie qu'elle avait souhaitée et pas moi. Elle avait eu des études d'architectes totalement payés par mon putain de géniteur, tandis que j'avais des armes. Elle avait des cadeaux géniaux à chaque anniversaire et Noël, alors que moi j'avais des flingues. Elle jouait à la poupée, pendant que j'étais en train d'apprendre à faire disparaître un cadavre. Nos vies étaient liées, mais nos destinées étaient contraires.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant