Love hard

chapitre 97

Connor.

- Premièrement, Scarlett et moi, on va aller discuter. Deuxièmement, ce n'est pas ma copine, et dernièrement, cette "créature" est Sara, elle va vivre avec nous le temps de lui retrouver son ancien foyer.
- Oh, je ne savais pas qu'on était un centre pour orphelin.
- Ferme ta gueule Kyle.
- C'est bon, je plaisante, râlait-il lourdement irrité.

Sara, s'aventurait timidement dans la petite pièce, avec la tête baissée.

- Scarlett, on a besoin de parler toute suite. Sara, je te laisse avec Eila, puisque c'est elle la plus mâture.

Kyle me dévisageait d'un air amusé. Tandis que j'attrapais le poignet de Scarlett, pour l'aider à ce lever.

- Eila, je te fais confiance, ne la casse pas.

Je riais jaune, en compagnie de Scarlett.

- C'est quoi ce putain de bordel, Scarlett ?! hurlais-je une fois dans ma chambre.
- Ça s'appelle la mutilation.
- Sans blague ! T'es vraiment trop intelligente.
- Je sais.
- Sérieusement, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu te fais du mal Scarlett ? Pourquoi tu t'infliges autant de douleur ?

Elle s'allongeait sur mon lit, croisant ses jambes, la tête posée sur mon torse. Ma respiration augmentait à son contact. Mon cœur battait vite, j'avais peur pour elle. Je craignais sa réponse. J'essayais de me calmer pour paraître doux et qu'elle soit confiante avec moi.

- Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'en parler.
- Je ne te forcerais pas Scarlett, je veux t'aider, et si tu ne veux pas en parler, je comprends.

Sa tête se tournait manuellement en ma direction. Ses yeux étaient humides, et reflétaient beaucoup de tristesse. J'enroulais une mèche brune autour de mon doigt, en ne détachant pas mon regard du sien.

- Quand j'étais petite, un an après la mort de ma mère, de mes sept ans à mes quinze ans, j'ai été victime d'agression sexuelle par mon père, et de plusieurs hommes. Chaque jour, et même pendant mes règles, ils s'introduisaient dans ma chambre.

Elle s'arrêtait, aucune expression sur son visage. Elle semblait vide, et de marbre. Je n'arrivais plus à lire en elle. Scarlett était totalement fermée. Elle ne laissait aucune émotion la traversée. Je savais qu'en elle, tout exploser, et que ses sentiments la brisée, ce n'était pas pour autant qu'elle ne les laissait sortir. Elle devait en avoir marre de pleurer. Son petit cœur devait être détruit en morceaux.

- Il m'a même vendu, mon propre père, il m'a exploité ! Et je n'ai rien pu faire pour l'en n'empêcher, j'étais trop effrayée. Quand je lui répondais, ou que je parlais sans son autorisation, il me faisait du mal, physiquement ou mentalement. Il m'agressait souvent. Je crois que pendant ses huit ans, je me suis perdu, dans mes émotions et dans moi-même.

Je ne parlais pas, trop choqué. Scarlett avait été détruite bien plus que je ne le pensais. Cette gamine méritait que du bonheur. Je ne comprenais pas comment une personne, surtout un père, pouvait faire une telle chose à son enfant. C'était horrible. C'était impardonnable, ça me dégoûtait.

- Il m'a vendu pour subvenir aux besoins de notre vie. Je le hais. Il aurait pu trouver un boulot, et se démerder, mais d'après lui c'était de ma faute si ma mère s'était suicidée.

Je caressais sa joue pour la réconforter. Scarlett devait être anéantie, je n'imaginais pas sa souffrance. Elle devait être brisée et traumatisée. Sa douleur n'était même pas exprimable. Elle était forte, sacrément forte. J'étais fière d'elle. Scarlett était courageuse, et je l'admirais.

- Et ensuite. Il m'a confié à ma tante, car grâce à moi, il avait eu assez de salaire pour vivre pendant des décennies. Je ne lui servais plus à grand-chose, à part me toucher sans mon consentement et d'être son vide couilles.
- Tu es forte Scarlett.
- Ce n'est pas tout, m'informait-elle tristement, j'ai vécu chez ma tante pendant six mois, et ses six derniers mois, on était les pires de toute ma vie.