chapitre 102

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Scarlett.

J'étais assise dans une pièce isolée, à l'étage supérieur de la salle. Les murs étaient proches, bien trop. J'étouffais déjà. Je n'étais pas claustrophobe, pourtant je l'étais maintenant. J'enfonçais mes ongles dans mes paumes, afin de calmer ma nervosité. J'étais stressée.

- Es-tu sûre Xohó ?
- Je le suis Connor, t'en fais pas.
- Si tu as besoin de moi, je suis derrière la porte.

Je ne répondais pas. Connor quittait la petite salle. Je le voyais me jeter plusieurs regards inquiets à travers l'hublot de la porte.

Comment devais-je me sentir ?
Heureuse, énervée ? J'en avais pas la moindre idée. Devrais-je partir ?
Non, j'espérais ce moment depuis si longtemps.

La porte s'ouvrait lentement, laissant la lumière extérieure et la musique pénétraient le temps d'un instant. Le bruit de la porte me faisait relever la tête en sa direction. Putain.

- Hey cutie.

Ma gorge se nouait. Il était là. Devant moi. Mes ongles s'enfonçaient violemment dans ma peau. J'avais mal physiquement et mentalement. Après tant d'années, il était là, un sourire aux lèvres. Mes larmes se logeaient au coin de mes yeux. Aucune larme ne coulera pour lui. Il ne méritait rien. Je le détestais.

Il s'approchait de moi, confiant, avant de me prendre dans ses bras. Son odeur. C'était lui. Il était là. Ce n'était pas un rêve. Mon frère était là, sous mes yeux. J'avais rêvé de ce moment depuis son départ. Il m'avait manqué.

- Comment tu vas, petite sœur ?

Mal depuis que t'étais là. Je le poussais brusquement. Il m'observait simplement, puis grimaçait. Ses yeux bleus me regardaient avec peine. Je ne voulais pas de sa putain de peine. Mon regard s'assombrissait. Je lui en voulais tellement. Mon cœur me faisait énormément de mal. Mon cœur était brisé. Mon estomac se tordait. Ma douleur était atroce. Il m'avait abandonné. Il m'avait laissé avec mes géniteurs. Il m'avait abandonné. Alors qu'il savait tout. Il savait ce qu'il se passait chaque soir. Pourtant, il avait fui. La seule personne qui me faisait sortir la tête de l'eau de cet enfer était parti. J'avais déduit que le problème c'était moi.
Tout ce qui m'arrivait était de ma faute. Tout. Tout sans exception.

- Je vais vraiment bien.

Les larmes que je retenais montrer le contraire. Il voyait que je mentais, néanmoins, il ne cherchait pas la raison. Ce connard n'avait pas la moindre idée de ma douleur.

- Je t'ai manqué ?
- Non, je suis bien mieux sans toi.

Un mensonge de plus.
Son sourire s'effaçait instantanément. Je l'avais blessé, et c'était plutôt drôle à voir.

- Écoute cutie, je m'excuse vraiment de t'avoir laissé avec eux, mais..
- Des excuses ? le coupais-je én.ervée. Crois-tu que de simples excuses vont retirer la douleur que je ressens ? Non. Ne t'attends pas à débarquer dans ma vie aussi facilement.
- Comment peux-tu oser dire une chose pareille ? Ce n'est pas moi qui t'a forcé à faire des choses aussi horribles. J'ai un cœur, moi. Alors cesse tes reproches, parce que j'y suis pour rien.

Je baissais la tête subjuguée. Certes sur ce point il avait raison. Mon frère avait affronté mon géniteur pour cesser mes viols. Et il avait fini sacrément amoché. J'étais tout de même énervé, il m'avait abandonné. Ce n'était pas rien. La rage que j'avais enfouie en moi resortait petit à petit.

- Si tu avais un cœur tu ne m'aurais pas laissé seule. Tu m'aurais emmèné avec toi. Loin de tous ses pédophiles ! Mais tu penses qu'à ta petite personne. Monsieur Anton préfère s'occuper de sa carrière misérable plutôt que sa sœur. Peut-être que si tu aurais pensé à moi deux secondes depuis ces dernières années, tu aurais su que ma vie était un désastre. Mais visiblement, tu viens seulement de te réveiller.
- J'ai un putain de cœur Vaneza ! hurlait-il avec tristesse. Si tu m'aurais laissé finir ma phrase, peut-être que t'aurais ou comprendre ! Mais j'avais oublié que t'étais une sacrée garce !

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant