Chapitre 24

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Aucune douleur ne traversais mon corps, l'adrénaline jouait un rôle important. Mais je savais que quand tout reviendrait à la normal, je sentirais ma plaie. J'avais pourtant pris l'habitude de me faire tirer dessus, cependant, la douleur était toujours présente. Et personne ne pouvait nier ça. Je ne prenais pas la peine à regarder l'emplacement de ma blessure. Je devais m'occuper de ce connard, qui avait osé pointer son arme sur moi.

Ma vision était floue, je voyais que les contrastes. Pourtant, je dégènais d'un mouvement brusque mon arme, et je tirais sans même voir ma cible.

Heureusement pour moi, j'avais rechargé mon flingue. Juste un bruit de claquement m'indiquait que mon ennemi venait de tomber à terre. Peut-être qu'il était encore en vie, mais je n'avais pas le temps de vérifier. Je rangeais mon glock dans ma ceinture, puis je laissais un long soupire sortir de mes lèvres.

- Connor, hurlait Scarlett inquiète.

Je levais mon pouce en l'air, sous le rictus de Scarlett, qui me faisait sourire. Je pouvais entendre sa respiration nerveuse.

Alors comme ça, tu t'inquiètait pour moi ?

Je passais rapidement ma main sur ma poitrine et je sentais une épaisseur gluante couler le long de ma main. J'espérais que ce n'était rien de grave, du moins le plus important c'était que j'étais encore en vie.

Ce connard avait quand même bien visé, car il ne m'avait pas touché au cœur. J'essuyais ma main en sang sur mon t-shirt, puis je me dépêchais de rejoindre Scarlett, avec difficulté.

En descendant par les balcons, je sentais mes muscles se contracter, et je commençais à sentir la douleur. Je grimaçais de souffrance.

J'arrivais sur la terre ferme, avec le cœur battant à mille à l'heure.

Des hurlements aux étages supérieurs se manifestaient. C'était des hommes, hurlant de me retrouver avant que je ne prenne la fuite. Mais c'était trop tard. J'avais réussi à sortir du bâtiment, sans même qu'ils ne le remarquent.

Je prenais le bras de Scarlett, toujours avec une mine tordue par la douleur. La gamine posait sa main près de ma plaie, ce qui m'avait fait parcourir un frisson de douleur. J'avais envie de la buter sur le coup, puisqu'elle venait d'aggraver mon horrible sensation. Mais au lieu de lui hurler dessus, et de lui montrer ma faiblesse, je lui disais calmement :

- Touche-moi encore, et tu finis morte.
- Même pas cap.

Elle faisait une mine outrée, avant de sourire malicieusement. Son insolence me brûlait. Cette fois-ci, au lieu de m'emporter, je sortais mon flingue. Sans étonnement, le regard de Scarlett se modifiait. Elle paraissait plus calme, et moins bavarde.

La gamine s'écartait lentement de moi, les mains tremblantes. Je m'approchais d'elle en quelques enjambées, avec une envie de régler son compte. Mais quand un crit indiquant ma présence à l'extérieur du bâtiment, je choisissais de remettre ça à plus tard.

J'en n'avais pas fini avec toi.

Avec toute la haine que j'encaissais, j'attrapais avec agressivité le bras de l'autre nana. Je marchais sans tarder jusqu'à ma bagnole, qui pour chance n'était pas entourée de mecs armés.

J'ouvrais la voiture, et j'y j'étais presque Scarlett sur le siège passager. Je me dépêchais de démarrer, et prendre la route à toute allure.

Les jurons de Scarlett résonnaient dans la voiture.
Une envie de lui faire ravaler tous ses mots me prenait, mais je préférais me concentrer sur la route. Et d'éviter un nouvel accident.

Le paysage était calme.
Les habitants se levaient, comme les nuages qui avaient recouvert le ciel bleu. Le soleil transperçait ses rideaux, comme les petites fleurs qui pénétraient la rosé du matin. Le vent était lourd.

Tous les habitants avaient leur habitude bien trop précises. Ils avaient leur routine quotidienne, comme je l'avais avant.

Mais tout avait changé, lors d'un soir comme les autres. C'était sûrement ça qui m'avait détruit, moi et mon adolescence. J'aurais aimé vivre une vie sans bordel, sans meurtre, sans armes, sans trafiques, sans soucis à gérer, mais tout ça était venu du jour au lendemain. Je n'avais rien choisi, même si on pouvait le croire. Pourtant, j'étais un simple gosse, qui avait envie d'avoir une vie comme les autres enfants.

Je n'avais jamais osé me confier à quiconque, par peur d'être écouté par un traître, ou de me sentir comme une victime. Je n'aimais pas raconter ma vie, sur mon passé.

Une partie de moi se briser chaque jour où je repensais au moi d'avant.

J'avais grandi en l'espace d'une semaine, car j'avais pris conscience que la vie n'était pas un jeu. Qu'on n'obtiendrait rien par les humains, car même les personnes les plus proches à vos côtés, sont souvent celles qui risquaient de vous trahir. La réussite était réalisée que par vous-même, sans l'aide de qui que soit. C'était une leçon que j'avais appris à mes dépens. Et je pouvais assurer qu'elle était totalement vraie.

Je n'avais eu besoin de personne pour créer mon business, ni gérer mes problèmes.

Je revenais à la réalité, et malheureusement pour moi, mes souvenirs refaisaient surface, et mes plus grands cauchemars se faufilaient dans ma tête. Des images délirantes se mélangeaient dans mon crâne, des tas de moments, et de flash parcouraient mon cerveau. Brusquement, je claquais mon point contre le volant, en hurlant :

- Putain.

Scarlett sursautait surprise. Elle éloignait sa tête de la vitre, puis l'inclinait sur côté, observant chaque détail de mon visage. Elle essayait de trouver une faille en moi, mais c'était un jeu perdu d'avance.

J'essayais de paraître calme, et d'agir normalement.

- La vue te plaît.
- Tu parles du psychopathe ?
- je ne suis pas un psychopathe, car je t'aurais déjà tué.

Elle haussait les épaules, rêveuse. Je profitais de ce moment pour activer la radio, mais Scarlett l'éteignait directement.

Elle faisait tous pour me faire chier.
Mes soucis remontaient par le diable, et elle, qui commençait à jouer la rebelle, alors qu'elle perdait tous ses moyens quand j'étais près d'elle, ne faisaient qu'augmenter ma rage.

Je commençais à bouillonner. Bordel de merde. Je serrais le volant violemment, avant de me calmer. J'espérais que le trajet allait se produire en silence, pour que je puisse me calmer, mais Scarlett ne semblait pas du même avis.

- Pourquoi tu ne me tue pas, prononçait-elle perdue, avec curiosité.

Je la regardais, en roulant des yeux.

- Pourtant, reprenait-elle sans la moindre émotion, tu as eu l'occasion plusieurs fois.
- Écoute, je n'ai pas envie de parler, donc ferme là.

En réalité, je n'avais aucune réponse. Et je ne voulais pas paraître désemparé.

J'avais l'impression d'être lunatique, parce que j'avais envie qu'elle creve à quelques moment. Mais des fois, je n'en avais pas envie.

Je voulais qu'elle creve, mais sans mourir.

C'était une sensation encore inconnue pour moi, et ça m'excitait légèrement. Pas de façon tordue. Seulement par curiosité. Je voulais voir jusqu'à où mes sentiments iriaient. Et comment cela se finirait ?

Mais cette question, m'avait retourné le cerveau pendant tout le trajet.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant