Chapitre 65

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Connor.

Six heures, que je roulais, sans avoir fait une pause. J'avais mon pied sur l'accélérateur. Et je me promettais d'arriver plus rapidement que prévu, vu à la vitesse à laquelle je roulais. J'étais largement au-dessus des limitations, mais ce n'était pas important. Je devais arriver rapidement, je devais réfléchir à un plan. Le pire de tout c'était que j'étais seul, et par ma faute. J'étais parti comme un lâche, parce que je ne voulais pas faire face à leur réaction.

Je sortais mon téléphone de ma poche, et appeler Steph. J'en profitais pour rentrer sur une aire d'autoroute pour piser. À la troisième sonnerie, Steph décrochait, essoufflé.

- T'étais en train de baiser ?
- Quoi ?! s'emportait-elle gênée.
- Ce que tu fais avec ton cul, ne m'intéresse pas. J'avais quelques choses d'important à te demander.

J'entendais un bruit sourd, puis soudain je l'endais se lever. Je venais sûrement l'interrompre pendant un parti de jambes en l'air, mais je m'en foutais. J'avais juste besoin d'elle.

- Dis-moi tous, hésitait-elle en s'éloignant.
- Et bien, j'ai trouvé les Sprongs, ils sont à Seattle. Je conduis actuellement. J'ai besoin d'un plan pour agir, sachant que je suis seul.

Un gémissement étonné, suivit d'un grognement m'interrompait.

- Dis-moi, si je te dérange.
- Non non, c'est seulement un film.
- Peu importe, c'est urgent.
- Il te reste combien d'heures de route ?
- Quinze.

Elle soupirait troublée. Quinze heures pour établir un plan, était assez court. Surtout pour un plan aussi gros et fou. Je l'entendais écrire des choses, puis jacasser à elle-même.

- Il te faut des hommes.
- Non.
- T'as perdu la raison, Connor ? Tu crois pouvoir gérer une centaine d'hommes ? Tu es seul. Dois-je te le rappeler ?
- Non, oui et non. J'ai déjà fait pire. Crois-moi, c'est pas une centaine de gars musclés qui vont m'empêcher d'atteindre mon objectif.

Après quelques longs moment de silence, je l'entendais finalement avouer un plan. Qui semblait totalement irréaliste. Bien sûr, je comptais prévenir mon cousin, Corty, pour qu'il ait un oeil sur moi. Une fois l'échange terminé, je validais à contre cœur le plan de Steph et appeler mon cousin. J'en profitais pour descendre de ma bagnole, je me rendais à l'intérieur de l'aire de repos, et chercher les chiottes.

- Allo Connor ?
- Ouais, j'ai une demande, déclarais-je en vérifiant les alentours, il n'y avait personne.
- Euh, ouais, dis.
- Avec Steph on a planifié un plan. Mike et Stan se sont fait kidnapper par les Sprongs. Et ils sont à Seattle. J'ai besoin que tu assures ma protection. Tu peux faire ça ?

Un soufflement lasse, ainsi qu'un rire léger accompagnait le silence de la pièce vide.

- Ouais, concluait-il joyeusement, je peux faire ça Connor.
- Putain, tu me sauves. Je suis seul pour la mission.
- Il te faut des hommes ?
- Non, répondais-je du tac au tac.

Je sortais une fois mon besoin pressant d'aller aux chiottes, et raccrocher. Après mettre lavé les mains, je m'arrêtais devant le rayon de gourmandise. Pourquoi les vendeurs avaient-ils mis de la bouffe devant la sortie ? C'était stratégique, j'en étais certain. Je rongeais à moi-même, et attrapais quelques paquets de bonbons ainsi que du salé, et je n'oubliais pas de prendre quelques bouteilles de soda. Une fois payer, je rentrais dans mon véhicule, et en profiter pour manger quelques babioles tout en roulant.

Kyle.

Il était au moins sept heures du matin, et Connor ne répondait toujours pas. Je ne savais pas pourquoi il avait réagi ainsi ? J'avais d'ailleurs remarqué son absence après quelques minutes. Je l'avais aperçu entrain de rejoindre sa bagnole. Pourquoi était-il parti ? Je roulais des yeux en grimaçant, toute sortes de scènes se formaient dans ma tête. Je craignais le pire, je n'avais pas la moindre idée de son emplacement et encore moins de ce qu'il faisait.

- Toujours rien, bafouillais-je à Eila.

Elle me rejoignait sur le canapé, et s'allongeait sur moi. Ses bras m'entouraient, je pouvais sentir l'odeur sucrée de ses cheveux. J'entendais sa respiration augmentait, et des sanglots étouffaient. Ma main remontait lentement sur son dos jusqu'à s'arrêter sur son cou, je faisais plusieurs allers-retour. Puis je m'arrêtais brusquement. Je posais l'une de mes deux mains sur son menton et l'autre sur sa nuque, la forçait à lever la tête.

- Cesse de pleurer, chuchotais-je avec douceur, à son oreille.

Des larmes coulaient lentement le long de ses joues. Son mascara avait malheureusement coulé, pourtant malgré qu'elle pleurait, Eila était toujours autant sublime. Je déplaçais ma main de sous sa nuque, pour caresser ses joues. J'enlèvais ensuite ses larmes. Et je finissais par embrasser son front.

- Connor, sanglotait-elle timidement. Il est parti.
- Je sais, soufflais-je à son oreille, avant d'embrasser sa joue.

Eila baissait la tête, et la posait contre mon torse, recouvert d'une simple chemise blanche. Sa respiration se calmait lentement, et formait un havre de paix avec la mienne. Son cœur battait plus rapidement que toute à l'heure, pompant son sang plus brusquement. Ses bras venaient presque me serrer trop fortement. Je passais une main dans sa chevelure blonde, et venais embrasser pour la énième fois son crâne.

- Connor ne te mérite pas, finissais-je par avouer fébrilement.

Un sanglot assez fort perçait mes oreilles. Eila était détruite, par son frère. Et lui, ne remarquait même pas son mal-être. Je le haïssais aussi pour ça. Mais en même temps, je ne connaissais pas ce que Connor vivait. Cela devait tout aussi compliquer. Néanmoins, je regrettais qu'il ne lui apporte pas plus d'attention. Eila était encore une gamine, et elle devait être consolée. Je passais ma main sous son t-shirt, et caressais son dos avec passion, sans idée absurde.

- Je suis désolée, murmurais-je timidement, pour tout.

J'avais eu en réponse, un simple soupire, suivit d'une respiration lente. Eila s'était endormi le cœur brisé, et Connor n'était d'autre que le coupable.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant