Love hard

chapitre 112

13 février.

Un peu plus d'un mois s'était écroulé après la discussion avec les demi-frères de Scarlett. Pendant ce temps, nous avions fêté la nouvelle année, nous avions continué nos missions, et reprit nos vies habituelles. Quand j'avais du temps libre, je profitais de Scarlett, sinon, je devais attendre le soir, ou en fin de semaine pour la voir. Elle vivait officiellement chez nous, et était une femme parfaite. Elle avait remplacé le rôle des brebis naturellement, de son plein gré, c'est pourquoi celles-ci ne venaient plus, du moins elles étaient rares. Tellement rare au point où Scarlett ne les avait toujours pas rencontré. Et c'était mieux ainsi. Je ne voulais pas qu'elle les rencontre, c'était mieux pour elle, et pour nous. Les gars de notre gang étaient plutôt énervés de ne pas pouvoir baiser avec elles, mais au moins mon esprit était libre.

- Joyeux anniversaire, Kyle ! s'écriait ma sœur d'une joie immense.

Je soufflais désespérément. Ces deux-là étaient des cachottiers. J'étais persuadé qu'il se passait un truc entre eux, même s'ils n'assumaient pas. Étrangement, après la visite des demi-frères de Scarlett, ils étaient inséparables. J'avais remarqué leur jeu de regard, leur sourire et leur contact physique. Tout était différent entre eux. Ce n'était plus Kyle, mon meilleur pote, qui essayait de tenir une relation amicale avec la sœur de son pote. C'était Kyle, qui était tombé amoureux de ma sœur. Il avait beau nier, je ne le croyais pas. Les regards ne mentent pas. En plus, j'avais remarqué qu'il était moins présent ces derniers temps. Pour la première fois de sa carrière, il était souvent absent lors des missions, il préférait rester au calme dans le QG, pour se reposer. Enfin ça c'était ce qu'il essayait de me faire gober, j'étais certain qu'il passait ses journées avec ma sœur. Et je ne lui en voulais pas. Si je n'étais pas le leader de ce gang, peut-être que j'aurais fait la même chose pour Scarlett.

- Merci, ma douce.

Ma douce ? Personne ne donnait ce surnom à une simple amie. Ils étaient des menteurs, et ils cachaient mal leur jeu. Sortaient-ils ensemble ? Putain. Si c'était le cas je ne savais pas comment réagir. Autrefois, j'aurais certainement refusé leurs relations, mais aujourd'hui c'était différent. Kyle n'était plus un adolescent, il savait agir avec maturité. Eila était majeur, et elle pouvait faire ses propres choix. Alors je n'avais pas mon mot à dire. Toutefois, je mentirais si je disais que j'acceptais totalement leurs relations.

Kyle m'avait promis, quand nous étions adolescents, qu'il ne tomberait plus amoureux de ma sœur. Pourtant, je savais que cette promesse n'était pas tenable. Je croyais en ses paroles, encore aujourd'hui, même si je savais qu'il avait franchi la ligne. Au fond, j'essayais de me convaincre qu'il ne l'aimait pas. Qu'ils ne s'aimaient pas. Néanmoins, ils ne pouvaient pas contrôler leur sentiment, et j'en avais conscience.

- Vingt-deux ans.
- Vingt-deux ans, répétait Kyle tristement, putain, j'ai l'impression d'avoir fêté mes dix-sept ans avec vous l'année dernière.
- Cinq ans, déjà.

Après sa dernière phrase, Mike observait le sol avec chagrin. Nous étions tous nostalgique. Le passé était si lointain, mais si proche à la fois. Une partie de moi regretter mon ancienne vie, et une autre était obnubilée par le futur. Pourtant demain pouvait être un mauvais jour. Je savais qu'à un moment, quand j'aurais détourné mon attention, je finirais par me faire prendre par la faucheuse. Cependant, le futur était attirant, et je ne le craignais pas. Je ne craignais pas, parce qu'elle était à mes côtés.

- Avant me manque.
- C'était différent, ajoutait Stan.
- Je sais les gars, mais on ne peut pas vivre éternellement dans le passé.

En écoutant mes paroles, ils soupiraient tous. Évidemment que notre vie d'avant nous manquer. Enfin, en réalité, l'ancienne époque ne me manquait pas vraiment. J'avais eu une vie misérable. Mon seul point d'attache avant, c'était mes potes, et Saha. Aujourd'hui, c'était différent. Ils étaient toujours là, mais j'avais elle. Cette femme. Celle qui me faisait tourner la tête. Celle qui prenait mes pensées. Celle qui habitait mon crâne. Elle avait guéri mes plaies. Avec elle, mes angoisses, mes parents, Saha, mes ennemis..., tous avaient disparu.