Chapitre 49

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Connor.

- Alors, ça donne quoi avec Angel, t'as trouvé des informations ?
- Ouais, mais pas assez, soufflait Steph au téléphone.
- Bordel, faut que t'y mettes dessus. Si tu arrives, je pourrais te laisser quelques jours à Miami, et tu pourras enfin te reposer.

Un rire timide, et un soufflement étouffé se faisait entendre de mon téléphone. Steph n'avait pas eu de jours de congé depuis quelques années déjà. Et à vrai dire, elle méritait d'en avoir. Elle travaillait dur, et s'acharnait jours et nuit, pour pouvoir m'aider. Après tous, elle savait que s'embarquer dans notre gang, n'était pas un simple job à la noix. En même temps, travaillait dans la mafia, n'était pas une chose à prendre à la légère.

- Tu m'en veux plus ?
- À propos de quoi ? disais-je d'un air perplexe.

Elle inspirait longuement, installant un blanc désagréable.

- Scarlett.
- Ne parles plus d'elle, m'exclamais-je d'un ton menaçant, putain !

Je raccrochais, décidant de mettre fin à la conversation par son manque de compréhension. Je ne voulais plus parler d'elle, ni entendre parlé. Elle était une mauvaise personne, et je détestais sa personnalité. Et son corps tout fin, me donnait envie de l'étouffer. Cette nana avait brisé ma promesse en vers Saha, je me détestais pour ça. Je devais haïr Scarlett, pour ma sécurité et la sienne évidemment.

- C'est bon ?
- Ouais. Maintenant, on reprend la mission.

Armés de nos meilleurs flingues, nous nous avancions séparément jusqu'à nos endroits respectifs. Je pénétrais à l'intérieur du bâtiment, délabré, où j'y trouvais quelques hommes, vêtues de costumes noirs et cagoulés. L'entrepôt était assez grand, mesurant la moitié de ma baraque. Malgré l'état assez délabré, et usé. Le lieu semblait respectable.

Je m'avançais vers le seul type habillé d'un costard rouge, d'une couleur plutôt sombre, et pour une fois, l'idée de porter ce genre de fringues me prenait. J'arrivais à la hauteur du mec, lui adressant seulement un signe de tête en guise de salutation. Il fut étonné, mais ne surélèvé pas mon geste, car normalement, les chefs de gangs, se serrer la main. Contrairement à moi, qui n'aimais pas approcher un individu.

- Vos armes, prononçait d'une voix dure l'homme, au sol.

Ma troupe m'observait, attendant mon signal.

- Déposés les, murmurais-je dans un silence glaçant.

Je posais aussi la mienne, totalement désarmée. Trois types s'avançaient vers nous, d'un geste menaçant. Mais contrairement aux scénarios horrifiques que j'imaginais, ils nous palpaient pour vérifier la présence d'armes, qui n'étaient pas présentes.

- C'était deux tonnes de drogues ? prononçait l'homme en costard rouge, avec aucune émotion.
- Exact.

Il nous observait pendant de longues secondes, avant de pointer du menton Kyle, qui avait les mains dans les poches, contemplant l'usine délabrée.

D'ailleurs le toit de ce bâtiment, était en vitre, faisant entrer le peu de lumière, étant donné que la nuit tombée. Le ciel était devenu d'un sombre effrayant, se mélangeant avec les petites gouttes d'eau, qui perlaient les carreaux. La rouille du fer, avait pris une teinte rougeâtre, sur les contours de la structure. Le sol noir, était recouvert de farine, laissant une odeur pénible à l'immense pièce.

- Toi, disait d'un ton neutre le même homme, viens ici.

Kyle me regardait, dégouté, évidemment, il aurait préféré observer les lieux pour la millième fois. Un autre homme, plutôt rond et petit, à lunettes, sortait un couteau de sa poche. Il perçait l'un des paquets blancs d'un geste sec. Le contenu blanc s'éparpillait dans l'air, donnant un air poétique à la pièce. J'imaginais bien cette poudre remplacée par de la neige, dans une forêt obscur, accompagnée de Scarlett. Non, pas cette nana. Surtout pas elle. Malgré mon manque de concentration sur les événements présents, mes pensées étaient occupées par elle.

Cette nana, brune, au corps tatoué, que j'avais secrètement observée. Elle magnifique, et j'adorais ses marques noirs, qui recouvrait son body. J'en avais contemplé quelques uns, après l'avoir changé, le soir où elle s'était prise une balle. J'avais seulement regardé l'engre noir, qui recouvrait la plupart de ses bras, et ses cuisses, je n'avais pas osé regarder autre chose. J'étais un homme respectueux, même si ça ne se voyait sûrement pas.

Je me souvenais d'un dessin en particulier, un ange pleureur. Je n'avais aucune idée de sa signification, mais je le trouvais incroyablement magnifique. J'avais aussi repéré un crâne, sur l'intérieur de sa cuisse droite, qui était aussi magnifique que son tatouage précédent. Il représentait sûrement la mort, peut-être d'un proche. Enfin, je n'avais pas vraiment d'idée, mais j'étais certain, que sa signification était forte. J'avais moi aussi un crâne, dessiné sous mon bras gauche.

- C'est de la pur, qui provient de la Colombie, continuait le petit homme, dans son monologue.
- Elle est magnifique, soufflait Kyle en la touchant du bout des doigts.
- Cette cocaïne est la meilleure, vous en trouverait pas d'autre à son niveau.

Le petit homme proposait poliment de goûter la farine à Kyle, qui refusé à contre cœur. Alors, le type renfermait le paquet avec du scotch gris, après avoir jeter un regard à son patron.

- C'est bon pour vous ?
- Ouais, j'vous donne le frique, blâmais-je d'un ton méfiant.

Je sortais mes liasses de cinq cents, en fronçant les sourcils. Pourquoi la transaction était-elle passée aussi rapidement, alors que normalement, comme nous nous connaissions pas encore, notre nouveau fournisseur de drogues devait nous faire passer un test, mais là, il y en avait aucun. Ce n'était pas normal, en aucun cas cela ne devait se passer de cette façon. Le fait que la transaction se passe bien n'était pas le problème, c'était le fait qu'ils nous donnaient leur cocaïne bien trop rapidement. Ils savaient très bien que nous pouvions tourner notre veste à tout moment, et les balancer au FBI. Portant ce ne semblait pas les inquièter.

Je relevais la tête lentement, dans un geste doux, mes yeux parcouraient avec lenteur la pièce. Tous les hommes pointaient leurs flingues sur nous, putain de merde. Heureusement pour moi, j'avais des hommes dehors, sur le toit, prêt à tirer sur eux. Je me sentais vachement mal, un mauvais pressentiment. Je détestais ce sentiment, de ne pas pouvoir connaître ce qu'il allait arriver, je savais seulement que j'étais dans la merde. Normalement, mes hommes étaient déjà censés avoir riposté contre le gang.

Pourquoi n'avaient-ils pas buté ses connards ?

Je pariais que ce gang de merde, avait déjà assassiné mes employés. Putain, mes gars n'étaient pas qualifiés ?! Comment pouvaient-ils avoir perdu face à une bande de cons ?

Je restais immobile, incapable de bouger, mes muscles étaient bloqués. J'étais dans la merde.

- Alors, comme ça, résonnait-il avec un sourire mesquin, Connor c'est fait prendre au piège ?

Je fermais les yeux, agacé en découvrant un métal froid sous mon oreille. Était-il entrain de pointer son flingue sur moi ? Était-il assez fou pour produire un tel acte ?

Il l'était, inconscient. Il ne savait pas qui j'étais, ni comment j'agisais.

En ce moment, j'espèrais seulement que mes potes soient en sécurités. Même si j'étais en mauvaise posture, tout ce qui m'importait c'était eux. Qu'ils soient en sécurités, et qu'ils aient une chance pour s'enfuir.

Je m'en voulais, d'avoir fait confiance à des personnes comme ce petit gang à la noix, avec leurs souliers à la cons. Ils ne pouvaient qu'être de mauvaises personnes. J'aurais dû m'en douter, au moment où l'homme vêtu de rouge avait fait un signe de tête à ses hommes, quand le petit homme était dans son monologue.

Un coup de feu.

Je voyais rouge,
si rouge, que ma vision se troublait.

Ils allaient me le payer.
Personne n'avait le droit de me chercher, ni même de pointer son flingue sur moi.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant