Chapitre 53

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- Vous vous occupez toujours des amoureux ? Et Victor, vous avez réussi à le trouver ?

Kyle était impatient et s'agitait comme un gosse devant une glace. Il avait parlé d'un ton paniqué, et appeurer. C'était vachement drôle à voir. Billie respirait fortement.

- Il nous faut des hommes, répondait-elle.
- Putain Billie, t'abuse.
- Je peux pas m'occuper de tout. Entre Angel, Víctor et les autres cons. C'est compliqué.
- C'est ton job, râlais-je en prenant le téléphone des mains de Kyle.

La campagne défilait devant nos yeux, des maisonnettes de toutes couleurs, datant sûrement de plusieurs siècles. Les habitants devaient s'y plaire ici, ils avaient une vue incroyable sur les montages. Et j'espérais même habiter dans un patelin du style plus tard.

Dans une petite villa, avec un immense garage, pour abriter mes nombreuses voitures. Une piscine, qui ferait la taille d'une des maisonnettes, en longueur évidemment. Une vue imprenable sur les montages, au bord des falaises.

Sans problème, et loin de tous les merdiers dans lequels je m'étais foutu. Loin de mes ennemis, loin des radars, loin de la population, où viverait joie et bonheur. Comme un conte de fée, au principe que cela n'existe pas. Avec une femme, enfin ce n'était qu'une suggestion. J'y inviterais ma sœur, et nous passerions de bons moments. Comme des gens normaux, simples.

C'était ça que je voulais.
Tout arrêter pour tout recommencer.

- Je peux pas y faire autrement, soufflait Billie, me sortant de ma rêverie.
- Démerde toi, c'est ton boulot, t'as été engagé pour ça. Ne te plein pas, grâce à moi t'as un toit et de quoi vivre.

Je raccrochais, me mettant dans une mauvaise humeur. Je rendais le téléphone à Kyle, sortant le mien. Et défiant les conversations précédentes, parlant d'Angel. Cette nana était inexplicable, et introuvable. J'étais tellement obnubilé par elle, que j'en avais même oublié de tenir le volant.

- Connor, hurlait Kyle, on a failli y passer.

Je riais nerveusement, en vérifiant le bord de falaise, la hauteur était désastreuse. Le vide était impressionnant, c'était si haut que je sentais le besoin inexpressif de vomir.

Pourquoi me sentais-je aussi mal ?

- Ça recommence ?

Je ne répondais pas et freiner d'un coup sec. Cessant de faire avancer le véhicule, je laissais Kyle à l'intérieur, et je sortais prendre l'air. Le moteur tournait toujours, se mélangeant aux bruits des oiseaux. L'odeur de la lavande parcourait instantanément mes narines. L'air doux venait se déposait sur ma chevelure noire. À quelques mètres du bord de la falaise, je m'arrêtais, observant ce que mère nature avait créé. Les arbres étaient d'un vert extra, et disposé aléatoirement. De ma hauteur, je sentais la chaleur du gouffre m'envahir.

Mes jambes tremblaient, je perdais presque l'équilibre. Le monde autour de moi tournait violemment, les arbres volaient, et bougeaient dans les airs. Le sol se déplacer rapidement, changeant de marron à violet. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Je voulais sauter, et me laisser tomber dans le vide. Je me ressaisissais, je fermais sauvagement les yeux, et les poingts. Je soufflais lentement, découragé, tout ce calmé. Étais-je fou? Non, seulement bourré.

J'ouvrais les yeux, et retrouver une bonne vue. L' ensemble des couleurs claires, donnait une harmonie agréable, et calmé presque mon envie inexplicable de vomir et de sauter. Je ne savais pas pourquoi, ni comment avais-je eu envie. Mais je savais seulement, que ce n'était vraiment pas agréable.

- Connor, s'exclamait Kyle, tu devrais te reposer, je vais conduire.
- Non, j'en suis capable.
- Putain mec, dis-moi ce que t'as. Tu n'es pas normal en ce moment.

Je roulais des yeux, agacé devant son comportement. Décidément, j'avais l'impression que toute la terre était contre moi. Une légère envie de courir sans m'arrêter me prenait, comme une sorte d'échappatoire. Courir, sans jamais m'arrêter, jusqu'à temps que les étoiles disparaissent.

Étais-je fou ?
Étais-je bourré ?
Étais-je triste ?
Dégouté par moi-même ?
Déprimé ? Certainement.

Je m'asseyais lourdement sur le capot de la voiture, m'allongent, suivit de Kyle, les mains dans poches. Nous observions le ciel, attendant que l'un de nous parle. Et pour la première fois de ma vie, j'osais me confier :

- Kyle, commençais-je d'une voix lente, je me haïs. Je me haïs si fort, que je m'en donne la gerbe.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant