Love hard

Chapitre 52

Nous sortions du café, énervés à un point inimaginable. Les poingts serrés, je parcourais les trottoirs de Chicago, pour me rendre à ma bagnole. Steph et moi, avions conclut que nous allions chacun nous rendre à un lieu différent.

Steph devait aller au QG pour prévenir les membres de l'équipe. Afin de pouvoir faire d'éventuelles recherches et de pouvoir accélèrer la recherche à son propos.

Pourquoi ne m'avait-elle pas dit que c'était elle, la servante de mon cousin ? Avait-elle honte ?
Scarlett avait seulement seize ans, déjà strip-teaseuse, et à l'ordre de mon cousin. Ce n'était pas une vie, pas pour une gamine. Cela me donnait la rage de savoir qu'elle ait arnaqué mon cousin. Mais putain, qu'elle était intelligente. Voler du frique, c'était une chose assez dur. Pourtant elle avait réussi.

- Ouais, m'exclamais-je au micro, cette pute n'est d'autre que cette putain de strip-teaseuse. Tu te rends comptes, elle n'a que seize ans. Et j'ai failli coucher avec elle ! Putain, je l'imaginais pas aussi jeune. Je l'ai culbuté, hurlais-je en démarrant le véhicule, je l'ai touché alors que c'est une gamine !

Au bout du fil, les rires de Kyle se mélanger aux injures de Markis, qui avait rejoint le QG. Markis semblait irrité, et j'adorais ça. Le voir dans un piteux état, ne renforçait que ma joie.

- J'espère que c'était un bon coup quand même, soufflait Kyle, dans un rire étouffé.
- Ta gueule, ce n'est pas le moment.
- Ce n'est jamais le moment avec toi.

Je ne répondais pas, et raccrochez. Je devais me rendre rapidement au QG, pour que Steph me donne les adresses des personnes chez lesquels, Scarlett avait précédemment travaillé.

J'arrivais devant un target, et je m'arrêtais. J'entrais à l'intérieur, avec une idée en tête. J'arrivais dans un rayon, et comme un parasite, mes doigts encerclé la bouteille de vodka. Dans la file d'attente, je dépassais les clients, qui ne faisait aucune remarque à mon propos, étant donné qu'ils m'avaient reconnu.

- Un paquet de cigarettes, soufflais-je d'un ton sec, en désignant l'un d'entre eux.

Fébrilement, la caissière me le donnait. Ridicule. J'étais si horrible, pour être aussi peureuse ? Ouais, répondait ma petite voix. Je suis une sacrée enflure. J'étais un foutu monstre pour eux, qui méritait de creuver. Un putain de taré, et un connard. Une personne sans cœur, qui agissait illégalement. Méchant, ferme. C'était ça, que je j'étais pour eux. Un monstre, une enflure. J'étais la personne à qui on n'osait pas venir parler pendant la jeunesse, par peur de finir mortes comme toutes mes victimes. J'étais la peur de tous les parents, obligent leurs enfants à ne pas sortir à certaines heures, dans certains cartiers, par peur que je ne m'en prenne à eux.

J'étais ça, le monstre.
La créature hideuse.
Et délaissé pendant l'enfance.

Tous ne me connaissaient seulement à propos de mes actes, et non pour ma personnalité.

C'était sûrement moi le problème.
Si personne n'osait m'approcher, c'était peut-être de ma faute.

Je remontais dans ma voiture. Collant le goulot contre mes lèvres froides, avalant le tiers de la bouteille d'un trait. Pourquoi étais-je aussi accro à l'alcool ?

L'enfance. Tout ce résumer à une corde, toute ma vie. Je savais qu'un jour ou l'autre, le fil craquerait, et que je partirais en vrille. Mais je ne faisais rien pour y remédier. Après tout, ça ne me dérangeait pas plus que ça. J'étais habitué à la peine ombre. Les ténèbres et les flammes n'étaient qu'un cycle vicieux, qui m'hurler de boire. À en perdre conscience.

Si seulement j'avais le temps de boire, à en oublier ma présence sur terre, serait la meilleure chose possible. Malheureusement, je ne pouvais pas, c'était loin d'être réalisable. C'est pourquoi, je buvais quelques fois, seul, renfermer, et loin de la vue des gens. Et je fumais aussi pour oublier.

Pendant la conduite, je jonglais avec les cigarettes et la vodka. J'avais allumé presque tout le paquet. La fumée me faisait ressentir des choses sombres, me détruisant à petit feu. Mais après tout, ce n'est pas comme ci, une simple cigarette allait me buter. La vie en elle-même me tuer. Et c'était pire que tout. Aucune douleur n'était comparable à la mienne. Rien au monde. Même pas la mort. Je perdais la raison à cause de mes tords. J'en ai même renoncé à me battre, quand j'ai vu l'amertume du monde.

J'avais l'impression d'être éternelle, mais mort à la fois. Je ressentais plus rien. Je n'avais plus le temps de regretter. Tout ça, avait été voulu par mes parents, et je les détestais au point de m'haïr.

- T'en as mis du temps, blâmait Kyle, en ouvrant ma portière.

Et merde.

- C'est quoi ce bordel, hurlait-il, pourquoi t'as de la vodka ? Et des clopes ? Putain Connor, tu joues à quoi ?
- Au diable, répondais-je étrangement calme. J'en ai rien à foutre de tes remarques Kyle. Tu sais bien qu'avec tes leçons de moral, ça me découragera plus qu'autre chose.

Il soufflait, en observant la bouteille vide, posée sur le siège passager. Je l'avais déçu, une fois de plus. Je me détruisais, en détruisant mes potes au passage. J'étais vraiment un enculé. Kyle passait une main nerveuse dans sa chevelure.

- Je viens avec toi, annonçait-il agacé. Je veux pas qu'il t'arrive une merde sur la route.
- Je suis assez grand pour me gérer.

Sans écouter mes propos, il montait au côté passager. Jetant au passage la bouteille par la fenêtre, qui se briser instantanément.

- Steph m'a donné ça.

Il me donnait une feuille, plié. Une fois déplié, je découvrais plusieurs adresses, avec des noms de tout genre. Ces noms étaient ceux de célébrités, enfin la plupart, qui avait engagé Scarlett, pour bosser chez eux.

Je jetais un regard à Kyle, annonçant un road trip avec du poil à retordre.

- Direction Iowa City, chez madame Grazisn.
- Trois heures de route, s'écriait Kyle.

Je riais avant de démarrer le véhicule, un sourire mesquin au visage. Trois heures de route en ça compagnie, n'allaient pas être les plus silencieuses, ni les plus calmes.