Love hard

chapitre 94

Mon téléphone vibrait dans ma poche plusieurs fois. Putain ! Toujours au mauvais moment ! Scarlett se tournait face à moi, un sourire peiné, et les yeux rouges. Elle posait son regard vide sur ma poche, là où se trouvait mon smartphone.

- Tu réponds pas ?

Je sortais mon smartphone en râlant, puis j'y jetais un rapide coup d'œil, "Billie" était affichée. Putain, depuis le temps que j'attendais son appel !

- Je suis désolée, grimaçais-je honnête, c'est important.

Après un regard triste échangé, je sortais de la cuisine et me dirigeais dans mon bureau, une fois installé dans mon sofa, je rappelais Billie, avec le cœur palpitant.

- Connor ?
- Putain, depuis le temps que j'attends ton appel !
- Je suis désolée vraiment, désolée.
- Il faut toujours que tu choisisses le mauvais moment pour m'appeler.
- Je viens de m'excuser, ajoutait-elle en soufflant, pas la peine d'en rajouter.

Je sortais une canette de bière du minibar, et en buvais une gorgée. Je posais mes pieds sur la table basse, prêt à écouter son récit.

- Tu te rappelles de Sara ?

N'ayant aucune réponse de ma part, elle continuait aussitôt.

- La petite mioche que tu as sauvée pendant l'une de tes missions, et bien sache que j'attends toujours quoi faire d'elle !

Putain, cette gamine était encore dans nos pattes ? Certes elle n'était pas méchante, mais les enfants et moi, ça faisait deux ! Je ronchonnais intérieurement, en plus d'avoir oublié cette petite, elle était encore dans nos jambes. Sérieusement, Billie n'était pas capable de se débrouiller seule. Je lui avais pourtant bien dit qu'elle devait se charger de tout, mais visiblement, elle n'avait rien fait.

- Ça fait plus de deux mois qu'elle habite avec nous, Connor. Et ça commence à soûler l'équipe, surtout qu'il faut toujours une présence avec elle, et qu'on bouge à longueur de journée, ça devient compliqué à géré. Même si j'aime cette Sara, sache que ça devient un poids pour notre trafique !
- Tu te fous de moi ? Je t'avais pourtant dit de te charger de tout. Et tu as faits quoi pendant ce temps ? Rien ! Putain, t'aurais pu emmener cette gamine, là d'où elle venait. Sara m'avait parlé d'une certaine femme, qui lui manquait. T'aurais dû commencer par là !

Elle ne répondait pas. Muette comme une image, elle devait être occupée à penser. Je l'imaginais, les sourcils froncés, ne comprenant certainement pas ce que je lui racontais. Billie était loin d'être la nounou parfaite, et je pense que l'idée de lui demander avec qui elle vivait avant tous ce qu'elle avait vécu, lui avait échappé.

- Si j'avais su, marmonnait-elle, t'aurais dû m'en parler.
- Non. Tu pouvais très bien en discuter avec elle.
- Elle n'a pas décroché un mot depuis qu'elle vit avec nous ! Je n'ai jamais étendu sa voix !
- Ce n'est pas de ma faute, avouais-je étonné, avec moi, la communication était fluide.
- Il faut que tu la récupères Connor, demain matin, sept heures du mat'.

Mes yeux s'ouvraient en grands. Sept heures du matin ? Était-elle folle ? Carrément ! C'était bien trop tôt, surtout pour aller récupérer cette pauvre fille. Surtout qu'elle était traitée comme une vieille chausette.

- C'est d'accord, demain, sept heures devant le pont, disais-je à contre cœur.
- Très bien, j'aurais quelque chose à te dire, mais en face à face.

Je ne répondais pas, et raccrochais. Six minutes d'appels pour ça ? Je râlais, comme d'habitude, en finissant d'une grande gorgée ma canette, que je jetais à poubelle, après l'avoir terminée. Avec un pas hésitant, je m'aventurais dans la cuisine, où se trouvait Scarlett, avant que je parte.

- Tout va bien, assurait la voix masculine de Stan, cesse de pleurer. Je suis sûre qu'elle est fière de toi.
- Ma vie c'est de la merde Stan, de la merde ! Elle doit me détester !

J'observais la scène discrètement, l'œil attentif. Stan prenait timidement Scarlett dans ses bras, pour la réconforter. Les secondes passaient bien trop lentement à mon goût. Et les voir si proches, me donnait envie de vomir.

- Qui ça ?

Stan séparait leur corps avec délicatesse en me découvrant, il fut premièrement surpris de me voir, avant de finalement hausser les épaules, un regard peiné, et ainsi qu'un sourire désolant s'afficher sur son visage. Tandis que Scarlett, tête baissée, n'osait pas affronter mon regard. Était-ce de ma faute ? Pourquoi était-elle dans un tel état ? Je m'en voulais sincèrement de lui faire éprouver un sentiment aussi faible. Scarlett ne méritait pas ça, et contrairement à ce que j'avais dit les mois plus tôt, Scarlett était une femme forte, courageuse, qui ne méritait aucun mal. Et la voir dans un sal état comme celui-ci, par ma faute, me donnait la gerbe. Je me haïssais de lui faire du mal. Putain, j'étais qu'un con.

Scarlett rencontrait les yeux empathiques de Stan, qui la faisait sourire avec chagrin.

- Je crois que je vais vous laisser.
- Non, tonnait-elle d'une petite voix brisée, reste ici.
- Vous êtes pourtant bien tous les deux ? Je me trompe ?
- Connor, prononçait comme un investissement mon pote. Arrête de jouer au con.
- Quoi ? C'est toi qui dis ça ?
- Ouais, carrément, affirmait-il joyeusement. J'ai dit ça.

Je passais une main rapide dans ma chevelure, nerveusement. Ma main se posait sur son bras, que je tirais pour l'amener en dehors de la pièce, pour mettre à l'écart Scarlett de notre prochaine discussion. Je ne voulais pas alerter quiconque de notre débat, et encore moins Scarlett. Elle ne devait pas être aux courantes.

- Tu joues à quoi ?
- Je joues à rien, Connor.
- Tu te fous de moi, n'est-ce pas ?
- Non. Je vois pas le problème.
- Pendant que je suis au téléphone, tu vas réconforter ma gonzesse ! C'est ça le problème.

Un sourire ravageur venait se poser sur son visage. Il reprenait son sérieux, avalait fortement sa salive, et croisait ses bras sur son torse.

- Alors comme ça, c'est ta gonzesse maintenant ?
- C'est pas ce que je voulais dire, Stan.
- Pourtant tu l'as dit.
- Stan, grognais-je, tu fais chier !
- Tu l'aimes, Scarlett ? chuchotait-il pour que seul moi, je l'entende.
- Quoi ? Moi, aimer ? Laisse-moi rire frangin ! Tu peux rêver ! Déjà qu'en général j'aime personne, alors l'aimer elle, ça ne risquerait jamais d'arriver.

Une respiration assez forte, un rire moqueur, et le bruit d'ongles claquant contre le mur. Scarlett. Bordel. Dites-moi qu'elle ne nous avait pas entendu.

- Sa tombe bien que tu ne m'aimes pas Connor, moi non plus je t'aime pas.
- Parfait.
- Ouais, parfait, répétait-elle ironiquement.

Stan me dévisageait, et tournait les talons pour rejoindre Kyle. Nous laissant seuls, Scarlett et moi, avec une tension dans l'air. Super.

•••
Je m'excuse de ne pas avoir posté plutôt, mais comme j'ai expliqué sur insta, j'ai énormenent de devoirs, et c'est compliqué à gérer. Je vous reserve un petit passage hot dans le prochain chapitre ! ;)

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See you soon.
C.M