Chapitre 41

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Je ne me retournais pas. Je connaissais déjà le type qui avait causé. Ryo Camir Marquez, le fils de Diego Marquez. Connard de génération de fils en fils. Pourquoi fallait-il qu'il arrive subitement ? Ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu, il aurait pu rester loin de moi. Il avait énormément changé. C'était devenu un jeune homme.

Ses cheveux étaient plutôt courts, d'un rose fuchsia, qui n'était pas si voyant qu'on pourrait le penser. Ses yeux étaient vert clair, ses sourcils épais, son nez était fin, et ses lèvres légèrement pulpeuses. Malgré la couleur et la taille de ses cheveux, il ressemblait extrêmement à son père. Son style était affreux, il portait un costume vert clair.

Cette famille avait de sacrés goûts en style.....

- Alors Ryo, c'est comme ça que tu salues l'ami de ton père.
- Ouais, d'ailleurs je ne vois pas pourquoi tu es ici, et avec lui sur ton épaule ?
- J'essaye de le kidnapper.

C'était sorti si calmement et spontanée que cela lui paraissait comme une farce. Mais mon air sérieux, lui faisait froncer les sourcils. Il croisait les bras, les jambes légèrement écartées. Ryo semblait réfléchir, ça n'avait pas l'air de le déranger. Son père était sur mon épaule, la tête dans le vide.

- Je vois, disait-il simplement.
- C'est tout ?

Je lâchais le corps de son père près de la piscine, faisant un bruit lourd. Nous étions dans un jardin, très moderne et luxueux. Des transats marron étaient installés sur le sol en bois près de nous. C'est-à-dire près de la piscine, qui elle était immense, prenant la moitié de la cour. Il y avait quelques éléments peu importants à mes yeux, que je ne prenais pas vraiment le temps de détailler. Comme un petit bar, malheureusement vide, et des poufs éparpillés à plusieurs endroits différents.

- Alors, vous allez faire quoi de lui ?
- Ça ne te concerne pas.
- C'est mon père.
- Et un enculé, répondais-je du tac au tac.

Ryo Camir me dévisageait. Oh ! Je venais de gâcher ses idées farfelues sur son soi-disant "papa adorer."

- Je ne te permets pas de parler de lui de cette manière. Tu dois respecter mon père. Et même si j'en ai pas l'air, je me soucis de ce que tu pourrais lui faire. Alors arrête tes sautilles, écarte-toi de mon père chérie.

Je souriais en réalisant que ses airs bourgeois lui avaient été infligés par son père. Sérieusement, qui parlait de ce genre encore ? Il m'écœurait. Je levais un sourcil, avant de jouer avec ses nerfs. Je m'approchais de Diego, avant de le retourner vers son fils.

- Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu lui as fait ? soufflait-il faiblement.
- De quoi tu parles encore ?
- Tu as déformé son visage, hurlait-il en se jetant au sol.

Je riais, moqueur de sa peine. À vrai dire, son père n'était pas une grosse perte, et son visage n'allait manquer à personne. Peut-être à son fils. Dans tous les cas Ryo abusait clairement, son père avait seulement quelques bleus, égratignures et un coquard. J'allais oublier, mais son nez pisser encore le sang.

Des hurlements recouvraient la musique du bal. Ils allaient nous retrouver. L'équipe de Diego était bonne, mais pas assez pour pouvoir nous tracer. Je posais encore mon regard agacé et despérer sur le gamin.

- Père, s'exclamait tristement son fils.
- On doit partir, susurrais-je à mes coéquipiers.

Nous hauchions la tête, tous prêt à partir. Alors que Diego Marquez était encore endormi, son fils chialer comme une madeleine. Je prenais le corps sur mon épaule, avant de tourner rapidement les talons, afin de ne pas être suivi par qui que ce soit.

Nous nous rapprochions de nos voitures, qui étaient assez éloignées. Nous arrivons à l'extérieur de la ruelle, contournant le lieu central de la soirée, et les crits des hommes de Diego se faisaient de plus en plus entendre. Alors nous marchions, (même si c'était plutôt courir) rapidement.

Diego Marquez nous ralentissait, et c'était sûrement ça qui allait nous causer problème.

Les talons de Honna se faisaient entendre dans toute la ville, claquant fortement comme des coups de masse sur le sol. Évidemment madame ne souhaitait pas retirer ses chaussures, ça aurait permis de nous faire discret.

Mais heureusement, je gérais la situation, enfin c'était ce que je croyais. Nous arrivons devant le portail grand ouvert. Nous étions à l'entrée. Bien sûr Victor avait oublié de garer sa voiture à l'autre bout de la route. Alors nous n'avions pas d'autres choix, nous devions rentrer à la vue de tous.

Je devais rentrer dans la cour rapidement et déposer le corps de Marquez à l'arrière. Ça n'allait pas être facile, la sécurité était débordante. Et un corps en sang ne passait pas inaperçu. J'étais énervé contre le frère d'Honna. Il n'avait pas respecté ce que je lui avais dit.

Mon cœur battait vite, et ma respiration s'accentuait. Victor avait clairement foiré le plan. Ça m'énervait beaucoup trop, tellement que j'avais envie de lâcher Diego de mon épaule, et de défoncer l'autre con. Mais je devais être inaperçu, ce qui était presque impossible. Je me retournais d'un coup hargneux vers Victor. Le tuant du regard, celui-ci affronter timidement mon regard. Bordel il faisait tout pour me mettre en rage.

- Fils de pute, grognais-je calmement, tu vois maintenant on est dans la merde. Comment on va faire pour passer incognito ? Hein ! Dis-moi vas-y Victor.

Il détournait son regard sur sa sœur, pour le replanter sur moi. Ses lèvres lâchaient un léger rictus nerveux qui résonnait lentement dans mon crâne, ses doigts passaient dans ses cheveux épais. Puis il soufflait rapidement, dans un murmurait presque inaudible :

- Démerde toi.

En moins d'une seconde, ma main était posée sur son coup. Le corps lourd de Diego était au sol, et mes yeux étaient devenus obscurs. Mes pensées malsaines se manifestaient. Le voir crever ici, devant sa sœur aurait été une satisfaction, mais je ne voulais pas réaliser ça maintenant. Même si j'en rêvais presque.

- Connor, on n'a pas le temps, disait Kyle en dévisageant Victor.
- Ouais, t'as raison, je ferais mieux de pas m'occuper des merdes comme lui.

Je tournais le dos à Victor, que j'entendais marmonner comme un gamin. Je n'aimais qu'il me parle de cette façon, surtout qu'il n'était même pas assez courageux pour le dire plus haut. Un putain de connard.

Je réfléchissais quelques instants, et je pensais presque que Victor faisait partie de la bande de Diego Marquez. Ça expliquerait les nombreux moments où il disait qu'on devrait laisser ce type tranquille. Mais mes hypothèses partaient rapidement. Victor ne pouvait pas nous trahir, pas moi. Sinon il allait le regretter toute sa vie.

- Vous me couvrez, commençais-je sûr de moi, Mike tu vas à la voiture comme des gens civilisés. Kyle, et Stan j'ai besoin de vous, je compte sur vous pour occuper mes arrières. Honna toi, tu t'occupes de détourner l'attention des gardes, t'as l'habitude après tout.

Ouais je faisais allusion à ses shows, où elle remuait son corps de façon affreuse. Même si je faisais semblant d'aimer, au fond de moi je détestais ça.

D'ailleurs celle-ci haussait les sourcils, puis les froncés. Honna croisait les bras sur sa poitrine et détournait son regard sur les hommes. Je l'avais vexé, et j'en étais vachement fière.

- Victor tu restes en arrière et tu surveilles nos arrières. Aux moindres soucis, vous me le dites, par oreillette. N'oubliez pas, regardez toujours autour de vous.

Certains rechargaient leurs armes, tandis qu'Honna enlevait sa veste en moumoute. Elle posait son vêtement proprement sur le petit mur à sa droite. De sa main gauche elle remontait sa robe jusqu'à ses cuisses. Je savais qu'elle n'aimait pas jouer se rôle, mais c'était la seule solution.

Que le spectacle commence.

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