chapitre 89

79 3 5
                                    

- Je suis là, criait la blonde énervée.

Ni Scarlett, ni moi ne prêtions pas attention à celle-ci. Nous étions bien trop occupés à nous observer. J'examinais chaque parcelle de son visage, pour voir si quelque chose avait changé chez elle, mais non. Elle était identique.

- Qu'est-ce que tu fais ici Scarlett ?
- C'est à moi de te poser la question, non ? gloussait-elle moqueuse.
- J'ai posé la question en premier.
- Et moi en deuxième.
- Très drôle, râlais-je mécontent, tu ne m'avais vraiment pas manqué.
- Je devrais en dire autant, mais malheureusement, ça serait mentir.

Ma bouche s'ouvrait, mais se refermait rapidement. Pendant que Scarlett, restait debout, croisant ses bras sous sa poitrine, me faisant automatiquement baisser les yeux pour l'observer.

- À ce que je vois, tu n'as pas changé Connor.
- Pourquoi changer, quand je peux être le mec parfait ?
- T'es vraiment trop sûr de toi, ça me répugne !
- Pourquoi personne ne me parle à moi !

La gamine et moi, tournions en même temps la tête en direction de Castalia. Elle était douée pour gâcher des moments pareils. Quelle garce ! Je soufflais de mécontentement, avant d'essayer de bouger, ce qui ne fut pas une grande réussite.

- Scarlett, par pitié, miaulais-je une fois le silence brisé, par le rire mesquin de Scarlett. Enleves-moi ces putain de ficelles !
- Il manque le mot magique Connor.
- T'abuses vraiment là !
- Le mot magique.

Je l'observais, sans pour autant lui donner ce qu'elle souhaitait. Je ne comptais pas m'affaiblir juste pour qu'elle me libére. Je tournais légèrement le regard vers Castalia, qui était spectatrice de cette scène depuis quelques instants déjà. La présence de Scarlett lui donnait la nausée, et ça je le savais puisqu'elle m'en avait déjà parlé autrefois. Ce qui m'avait étonné, c'était que c'était elle qui avait entamé le sujet. Mais à vrai dire, je n'y avais pas vraiment prêté attention.

- C'est bon j'ai compris, chuchotait la brune avant de se diriger en ma direction.
- Et moi ?
- Castalia, grognais-je avec un signe de tête complice.
- Ah oui, j'avais oublié !

Je la dévisageais pendant que Scarlett se mettait à genoux, devant moi. Mes pupils s'abaissaient sur sa poitrine généreuse, puis remontaient lentement de son cou à ses yeux, qui rentrées en contact avec les miens. Elle baissait son regard innocent sur mes poignets, avant de morde sa joue timidement. Je brûlais intérieurement, feu et flammes s'agitaient en moi. Je la désirais plus que tout. Pas sexuellement, même si dire que j'en avais pas envie serait mentir, mais en ce moment même, je voulais Scarlett près de moi. À mes côtés, pour une durée illimitée. Cette gamine m'avait marqué au fer rouge. Putain !

- C'est bon, s'exclamait-elle en me tournant le dos.
- On fait quoi maintenant ? demandais-je en me levant à mon tour.
- Rien.
- Attends quoi ? Tu vas me dire que je vais rester ici ? Tu te fous de moi ?

Scarlett se mordait la joue, puis subitement, un éclat de rire venait titiller mes oreilles.

- Pourquoi tu te tapes une barre ?
- Tu vois pas que je me fous de ta gueule imbécile !?
- Aller, stop, arrête de rire comme une gamine.
- C'est normal, j'en suis une !

J'inspirais fortement, pour lui montrer mon agacement. Scarlett réduisait la distance entre nous, nous n'étions qu'à quelques centimètres. Sa respiration se collait contre mon torse, tandis que sa tête se posait délicatement contre mes pectoraux. Ma main venait machinalement caresser son crâne.

- Tu m'as manqué, avouais-je dans le creux de son cou.
- J'attendais que tu l'avoues.

Son sourire venait réchauffer mon cœur, pendant que ses bras s'enroulaient autour de ma taille. Cet instant durée depuis quelques secondes, et pourtant, tout autour de nous s'était arrêtés. Nous étions tous les deux, dans notre bulle, loin de nos problèmes respectifs. J'oubliais mes problèmes familiaux, j'oubliais mon gang, mes ennemis, ceux qui me voulaient du mal, ceux qui m'acclamer, j'oubliais la mort de Saha, j'oubliais toute la douleur qui s'était logée en moi depuis toujours. J'oubliais tout. Auprès d'elle, je me sentais soulagée. C'était une sorte de drogue, Scarlett était ma drogue.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant