Chapitre 20 : Le Cœur Brisé

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Chapitre 20 : Le Cœur Brisé

Les examens étaient enfin derrière nous, et la soirée de célébration battait son plein. Margot avait invité tout le monde chez elle, comme d'habitude. Axel, Pierre, Candice, Lenie, et moi étions là, entourés de quelques amis. Lola, était, elle aussi présente. L'ambiance était détendue, et chacun profitait de l'instant après les longues semaines de révisions.

J'étais assise avec un verre à la main, riant à une blague que Pierre venait de lancer. Il y avait de l'alcool partout, et malgré mes habitudes plutôt sages, ce soir-là, je laissais un peu trop glisser. Je savais que Lenie me surveillait du coin de l'œil, mais je l'ignorais, préférant me perdre dans l'euphorie du moment.

Lola, quant à elle, ne me quittait plus. Elle profitait de la moindre occasion pour s'asseoir près de moi, me tendre un autre verre ou rire à mes blagues. Je sentais une gêne latente, mais l'alcool embrouillait mes pensées et je n'y prêtais pas attention.

La soirée avançait, et je ne me rendis même pas compte du moment où Lenie quitta la pièce. Lola, toujours collée à moi, proposa soudain de m'aider à me lever pour sortir un peu prendre l'air. Je n'étais pas dans mon état normal et, sans réfléchir, je la suivis.

Tout se déroula si vite. Je me retrouvai dehors, appuyée contre Lola, sous les regards surpris des autres, surtout de Lenie. Je voyais la colère bouillir dans ses yeux, mais je ne réalisais pas pleinement l'ampleur de la situation. Jusqu'à ce qu'elle explose.

— C'est ça, Helena ? C'est ça que tu veux vraiment ? Parce que si tu cherches à me rendre jalouse, bravo, tu as réussi !

Son ton était glacé, et son visage crispé. Les autres étaient figés, incertains de ce qu'ils devaient faire ou dire. Je tentai de répliquer, mais mes mots étaient brouillons, confus.

— Lenie, c'est... je ne...

— Non, Helena, stop ! Je n'en peux plus de tout ça, de toi qui joues avec mes sentiments, qui refuses de te décider. J'ai assez attendu. Quand tu seras prête à te mettre en couple, tu reviendras me voir. Mais en attendant, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Et ce sera uniquement pour le basket.

Son annonce résonna comme un coup de massue. Un silence lourd s'installa, et j'avais l'impression que tout le monde retenait son souffle. Je voulais protester, lui dire que ça n'était pas ce qu'elle croyait, mais les mots restèrent coincés dans ma gorge.

Lola, quant à elle, ne sembla pas comprendre la gravité de la situation. Elle tenta de faire une blague, mais Margot intervint brusquement, son ton sans appel.

— Lola, je pense qu'il est temps que tu partes. Sérieusement.

Lola finit par s'en aller. L'atmosphère était électrique, et je restai plantée là, incapable de bouger ou de parler.

Plus tard, après que le silence fut retombé, Pierre me rejoignit. Nous nous assîmes à l'écart, et il plongea ses yeux dans les miens, sérieux.

— Helena, tu sais que je t'aime bien, mais ce que tu as fait ce soir... ce n'était pas cool. Lenie est vraiment amoureuse de toi, et tu l'as blessée. Candice est aussi au milieu de tout ça, et ça lui fait mal de voir ses deux amies comme ça.

Je secouai la tête, un nœud dans la gorge. Je savais qu'il avait raison, mais je n'étais pas prête à l'admettre.

— Je ne voulais pas, Pierre... C'était juste... Je ne sais pas.

Pierre posa une main réconfortante sur mon épaule, mais Margot arriva à son tour, et son regard était bien moins compréhensif. Elle n'avait jamais eu peur de me dire les choses en face.

— Helena, tu recommences avec tes conneries, franchement. Tu fais la même chose à chaque fois, tu pousses les gens loin de toi, tu les blesses, puis tu te caches derrière tes excuses.

Je me redressai, irritée. Les mots de Margot étaient durs, et je me sentais acculée.

— Ce n'est pas vos affaires, ok ? Ce qui se passe entre Lenie et moi ne regarde personne d'autre !

Margot, agacée, haussa les épaules avant de s'éloigner. Pierre resta un instant, essayant de tempérer les choses, mais je n'écoutais plus. J'étais trop en colère, trop perdue.

Un peu plus tard dans la soirée, je m'étais isolée dans une des pièces de la maison. Assise contre la porte vitrée, je fixais le ciel étoilé, cherchant des réponses à mes tourments. J'avais mal, mais je ne savais même plus pourquoi.

J'entendis des pas s'approcher. Margot. Elle entra sans un mot et s'assit à côté de moi, regardant aussi les étoiles.

— Je ne voulais pas être aussi dure, mais tu sais que je t'aime hein. Je ne veux pas que tu continues à faire les mêmes erreurs.

Je restai silencieuse un moment avant de parler enfin.

— J'ai peur, Margot. J'ai tellement peur de me remettre en couple. J'ai tout donné dans mes relations passées, et à chaque fois, j'ai fini le cœur en miettes. Je ne veux pas revivre ça.

Margot resta silencieuse à son tour, réfléchissant à mes mots. Puis elle répondit doucement.

— Je comprends. Mais tu ne peux pas laisser cette peur te contrôler. Si tu veux vraiment être avec Lenie, tu vas devoir prendre ce risque. Sinon, tu vas la perdre.

Je soupirai, sentant les larmes monter.

— Et si je la perds, Margot ? Si je lui donne tout, et qu'elle me brise le cœur comme les autres ?

— Tu ne le sauras jamais si tu n'essaies pas. Mais Lenie n'est pas comme les autres, Helena. Elle t'aime vraiment. Tu dois juste lui montrer que tu es prête à t'engager, même si ça te fait peur.

Je ne répondis pas, le regard toujours perdu dans le ciel. Margot resta avec moi un moment, en silence. Je ne savais pas encore ce que j'allais faire, mais une chose était sûre : je ne pouvais plus fuir mes sentiments. 

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