Ce que nous sommes.

Chapitre 78 : Doutes et Complicités

Chapitre 78 : Doutes et Complicités

La semaine commence à toute allure, et je peine à jongler entre mes cours, les entraînements, et... Lenie. Dès que je l'aperçois en classe, mes pensées s'emballent, et je me surprends à l'observer, à guetter la moindre de ses réactions. J'essaie de me concentrer, mais son sourire me hante et me tire en dehors de mes cours.

Heureusement, Julien et Louis sont là pour alléger l'atmosphère. Lundi, ils ont imité le professeur avec une précision si hilarante qu'ils avaient réussi à arracher un rire à toute la classe. Les pauses déjeuner, je prends un moment pour me détendre avec eux, mais je sens les regards interrogateurs de Candice sur moi. Elle commence à se poser des questions, c'est évident.

Chaque soir après l'entraînement, Lenie et moi rentrons ensemble chez moi. Une sorte de routine qui s'installe entre nous, même avant qu'on soit ensemble. Pendant que je prépare le dîner, elle file sous la douche. Ça semble banal, mais ce moment devient peu à peu un petit rituel précieux. On se pose ensuite devant un épisode de The Flash, et on discute.

Ce soir, elle glisse un commentaire en riant, les yeux pétillants :
« Candice commence à me poser des questions, tu sais. Elle a des soupçons, je crois. »

Je feins l'indifférence, même si mon cœur bat la chamade.
« Ah bon ? » je réponds, en croisant son regard. « Et qu'est-ce que tu lui as dit ? »

Elle hausse les épaules avec un sourire complice :
« Rien de plus qu'elle n'avait besoin de savoir. »

On échange un sourire, mais je sens que garder tout cela secret commence à me peser, même si pour l'instant on préfère rester discrètes. Je me demande si elle ressent la même chose.

Mercredi soir arrive enfin, et avec lui, le match. Je suis fatiguée, mais déterminée à donner le meilleur de moi-même. Seulement, dès que Lenie est sur le terrain à mes côtés, je perds mes moyens. Mon esprit se disperse entre le match, les révisions qui s'accumulent, et l'effet que Lenie a sur moi.

Je manque plusieurs passes et je vois bien que Margot commence à s'impatienter. Mais le pire, c'est quand une joueuse de l'équipe adverse se met à marquer Lenie de très près. Je sens une pointe de jalousie me piquer alors qu'elle lui lance des sourires charmeurs. Mon attention vacille, et je laisse passer une occasion de marquer.

Après le match, Margot nous propose une petite soirée pour se détendre avant le jour férié du lendemain. Tout le monde est enthousiaste, mais moi, je préfère m'éclipser.
« Je suis crevée, les gars. J'ai besoin de me reposer ce soir. »

Lenie me regarde, inquiète me murmure :
« Tu es sûre ? Ça pourrait être sympa... »

Je lui souris, bien décidée :
« Vas-y sans moi. Profite pour moi aussi. »

Elle hésite un instant, mais finit par accepter. Je lui promets de l'appeler demain et, avant de s'éloigner, elle murmure un simple :
« D'accord... mais repose-toi bien. »

Elle s'éloigne avec le groupe, et je me retrouve seule, avec ce sentiment étrange de lui tourner le dos.

L'appartement est silencieux, presque oppressant. Je pensais que ce serait reposant, mais au lieu de ça, je me sens... seule. Habituellement, ce sont mes moments avec Lenie qui remplissent le vide. Cette fois, le silence me pèse.

J'essaie de me concentrer sur ce qui passe à la TV, mais mon esprit divague. Je me demande ce que pense Lenie. Et si Candice avait raison de se poser des questions ? Et Julien, qui a sûrement déjà tout deviné, ne dit rien mais observe.