Chapitre 67 : Une soirée enflammée

215 26 1
                                    


Chapitre 67 : Une soirée enflammée

Je ne tenais pas en place. Chaque seconde qui passait me semblait interminable, et mon cœur battait bien trop vite à mon goût. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d'œil incessants à l'horloge du gymnase. J'étais impatiente que l'entraînement se termine. Personne dans l'équipe ne savait ce que j'avais prévu pour ce soir, pas même Candice ou Margot. Et, d'une certaine manière, je savais que Lenie et moi étions sur la même longueur d'onde : pour l'instant, il valait mieux ne rien dire.

« Hé, Helena, tu es avec nous ? » lança Victorien en agitant sa main devant mes yeux.

Je clignai des yeux, sortant de mes pensées. « Hein, oui, pardon ! »

« On te demandait si on finissait comme d'habitude ou si on écourtait un peu, vu que ton père est rentré ? » me demanda Margot, un sourire au coin des lèvres.

« Ah, oui, non, on finit un peu plus tôt aujourd'hui. Mon père est rentré, et je veux passer un peu de temps avec lui. » Le mensonge était sorti naturellement. Personne ne posa de question, et je sentis un petit soulagement me gagner.

Mais dans ma tête, il n'y avait qu'une seule chose qui comptait : mon rencard avec Lenie. Rien que d'y penser, j'avais l'estomac en vrac. Tout devait être parfait.

Après l'entraînement, j'attendais Lenie dehors, essayant de maîtriser le stress qui montait. J'avais tout préparé pour cette soirée, mais plus les minutes passaient, plus j'avais l'impression que quelque chose pourrait mal tourner. Et puis, je la vis enfin arriver, un grand sourire aux lèvres. Rien que la voir, ça me calmait un peu.

« Prête ? » lui demandai-je en essayant de paraître confiante, même si j'étais nerveuse à l'intérieur.

Lenie me lança un regard curieux, amusée par mon air mystérieux. « Prête pour quoi exactement ? »

Je lui fis un clin d'œil. « Surprise. »

Sans attendre, je l'entraînai vers la voiture. J'avais hâte de lui montrer ce que j'avais préparé.

La route vers Charleroi fut pleine de discussions légères et de plaisanteries. J'essayais de garder un air détendu, mais la vérité, c'est que je me demandais sans cesse si Lenie allait apprécier ma surprise. Quand nous arrivâmes près de la salle omnisports, elle regarda autour d'elle, les yeux écarquillés.

« Un match des Spirou contre Ostende ? Tu plaisantes ?! »

J'esquissai un sourire, fière de mon coup. « Non, je ne plaisante pas. Ce soir, c'est toi et moi, et un peu de basket. »

Je n'aurais pas pu mieux choisir. Lenie semblait déjà survoltée à l'idée d'assister à ce match.

Les gradins étaient pleins à craquer. L'ambiance dans la salle était électrique, et les supporters des Spirou étaient déjà en feu avant même que le match commence. Nous nous installâmes côte à côte, et je sentais l'excitation de Lenie monter à chaque instant.

Le match démarra sur les chapeaux de roue, avec une série de paniers à trois points qui fit rugir la foule. Les Spirou prenaient l'avantage, et chaque action déclenchait des vagues d'applaudissements autour de nous.

Le commentateur s'enflammait aussi :
« Et voilà, encore un tir à trois points pour les Spirou ! Quelle précision incroyable ! Charleroi prend une avance de dix points, et Ostende peine à suivre. Le public est en délire ici à Charleroi ! »

Je me laissai entraîner par l'euphorie générale. À chaque panier marqué, je me surprenais à sauter de mon siège, applaudissant avec les autres. C'était tellement contagieux. Mais bien sûr, il fallait bien qu'un moment de tension survienne. L'arbitre venait de siffler une faute assez discutable. Immédiatement, les supporters de Charleroi protestèrent en criant « Vendu ! Vendu ! ».

Sans vraiment réfléchir, je me levai avec eux et criai aussi :
« Vendu ! Vendu ! »

Lenie me regarda, son sourire en coin, clairement amusée.
« Où est la faute ? »

Je la regardai, un peu prise au dépourvu.
« Je... euh... j'ai pas vu l'action en fait. » J'avouai en haussant les épaules. « Mais je fais comme tout le monde. »

Son rire éclata immédiatement, ce qui me fit sourire à mon tour.
« Très crédible, Hele. »

Le match continua à un rythme effréné. Les Spirou ne cessaient d'accroître leur avance, et Ostende peinait à rattraper le retard. Il ne restait plus que quelques minutes à jouer, et Charleroi menait de dix-sept points. L'atmosphère était bouillante. Je n'avais jamais vu autant d'énergie dans une salle de sport.

Le commentateur hurlait presque dans son micro :
« Charleroi écrase Ostende ! Les Spirou sont en train de signer une victoire historique avec dix-sept points d'avance ! »

Je me levai de nouveau avec les autres supporters, criant de joie à chaque action décisive. Le dernier dunk des Spirou fit trembler la salle et scella leur victoire. C'était incroyable. On aurait dit que toute la ville célébrait cette victoire avec nous.

En sortant de la salle, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Lenie, elle, avait un grand sourire collé aux lèvres, visiblement ravie de cette soirée.

« Merci pour cette soirée, Helena. C'était vraiment génial, » dit-elle doucement.

Je sentis mes joues s'empourprer un peu. « Je suis contente que ça t'ait plu. »

Elle me regarda un instant, avant de me demander avec un air malicieux :
« Tu avais tout prévu, pas vrai ? »

Je baissai les yeux, un peu gênée. « Oui... J'étais un peu stressée, je voulais que tout soit parfait. »

Elle s'approcha légèrement de moi, son regard devenant plus tendre.
« C'était parfait, Helena. Vraiment. »

Ses mots firent battre mon cœur un peu plus vite. Je restai silencieuse, me promettant encore une fois de ne pas précipiter les choses.
« Tu me fais toujours confiance ? » murmurai-je, un peu nerveuse.

Elle plongea ses yeux dans les miens, et je sentis toute la tension se dissoudre.
« Toujours. » 

Ce que nous sommes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant