Ce que nous sommes.

Chapitre 33 : Vers la Lumière des Souvenirs

Chapitre 33 : Vers la Lumière des Souvenirs

Le lendemain matin, je me réveillai en me remémorant la douceur de la nuit précédente. La sensation réconfortante de Lenie, qui s'était reposée sur moi, restait gravée dans mon esprit. Le bonheur se mêlait à une douce mélancolie, une réalité révolue que je souhaitais ardemment raviver. Je n'avais même pas remarqué le moment où Lenie s'était éclipsée pour rejoindre Clara.

Les souvenirs des premiers jours de notre rencontre s'imposèrent à moi. Je revois encore Lenie, attendant devant mon scooter à la fin de cette première journée de cours, le soleil couchant illuminant ses cheveux. Ces instants empreints de légèreté réchauffaient mon cœur, me rappelant une époque où tout semblait si simple.

Puis, mon esprit glissa vers l'entraînement de basket. Lenie, toujours si vive, prenait de plus en plus de place sur le terrain. Je me perdais dans mes pensées en l'observant, un sourire aux lèvres. L'instant fut interrompu par l'entrée de Pierre dans la cuisine, son air énergique contrastant avec la nostalgie qui m'envahissait.

« Un café pour bien commencer la journée ? » proposa-t-il en se servant.

Je hochai la tête, tentant de chasser les pensées qui m'assaillaient.

Candice, Clara et Lenie se levèrent, laissant l'atmosphère vibrer de vie. Entre Lenie et moi, des échanges de regards furtifs se croisaient. Je me demandais si, peut-être, je pourrais retrouver ce que nous avions perdu.

« On pourrait faire quelque chose aujourd'hui, non ? » suggéra Clara, brisant le silence.

« Je dois rejoindre Julien avant de retrouver les autres sur le terrain, » répondit Lenie, un éclat d'excitation dans ses yeux.

Je regardai Lenie partir, un sourire flottant sur mon visage, mais l'angoisse me nouait l'estomac. Après son départ, alors que Pierre et Candice prenaient leur douche, je me retrouvai seule avec Clara. C'était une situation inhabituelle, surtout compte tenu de notre passé tumultueux. Les anciennes ennemies devenaient presque amies.

Clara brisa le silence, sa voix plus douce que d'habitude. "Alors, toi et Lenie, hein ? Je vous ai vus échanger des regards."

Je haussai les épaules, feignant l'indifférence, mais à l'intérieur, mon cœur battait la chamade. "C'est compliqué."

Je l'observai, encore surprise par notre soudaine proximité. La tension qui nous avait séparées semblait s'être dissipée, laissant place à une camaraderie délicate. Clara, avec son sourire chaleureux, brisa le silence.

« Tu sais, c'est normal de se sentir perdue, » dit-elle, son ton léger, presque enjoué. Elle ne mentionna pas Lenie, mais je pouvais sentir qu'elle savait.

Je baissai les yeux, un sourire timide aux lèvres. Je ne savais pas quoi répondre. Mon esprit était toujours envahi par les souvenirs de Lenie—le sourire qu'elle m'avait lancé juste avant de quitter la pièce, l'angoisse qui me nouait l'estomac. J'aurais voulu dire à Clara à quel point je tenais à Lenie, mais les mots restaient bloqués dans ma gorge.

Clara, me regardant attentivement, reprit avec une légèreté calculée. « Parfois, il suffit d'un petit pas pour rétablir les choses, tu ne penses pas ? » Elle s'adossa contre le comptoir, son regard se perdant dans le vide, mais je savais qu'elle pensait à nous deux, à ce que nous avions traversé.

Je hochai la tête, sentant le poids des non-dits. Clara ne poussait pas, respectant le silence lourd de sens qui nous enveloppait. Elle avait compris que le chemin que je devais emprunter serait le mien, mais que chaque étape devait venir de moi-même.