Chapitre 40 : La Tension Éclate

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Chapitre 40 : La Tension Éclate

Le match avait commencé dans une ambiance euphorique, mais rapidement, je sentis que quelque chose clochait. Maia, assise sur le banc, observait avec attention, ses yeux brillants d'excitation. « Ça va être un match serré, je le sens ! » murmurais-je à l'équipe, qui acquiesça sans lâcher des yeux le terrain.

Mais sur le parquet, la tension monta rapidement. Chaque passe, chaque mouvement entre Lenie et moi semblait teinté de frustration. Je la voyais courir plus agressivement, comme si elle avait quelque chose à prouver.

Nous nous retrouvâmes face à face lors d'une phase clé du match. Je perdis le contrôle après un contact un peu trop rude.

« Sérieusement, Helena ? Tu comptes jouer toute ta vie en solo ? » s'écria Lenie, la voix tranchante. Je savais qu'elle ne parlait pas uniquement de basket. Maia et Marie Maude nous observaient, et je pouvais sentir leur curiosité grandir.

Le jeu reprit, mais la cohésion de l'équipe n'était pas là. Les passes se faisaient imprécises, les fautes se multipliaient, et finalement, nous perdîmes le match. La frustration s'accumulait dans mon estomac, et je savais que notre tension avait eu un impact direct sur notre performance. Alors que je regardais Lenie, je réalisai à quel point cette lutte sur le terrain était aussi celle que nous menions dans notre relation.

Après le match, alors que les spectateurs commençaient à quitter les tribunes par petits groupes, Margot et Julien vinrent me trouver. Margot, le visage marqué par l'inquiétude, ne laissa aucun doute sur le sujet.

« Hé, Helena, il faut vraiment que tu parles à Lenie, » me dit-elle, l'urgence dans la voix. « Si vous ne réglez pas ça rapidement, ça risque de prendre des proportions que vous ne maîtrisez pas. »

Julien, en retrait, observait silencieusement, conscient que tout conflit entre équipiers pouvait changer la dynamique de l'équipe. Je pouvais sentir son regard sur moi, comme s'il essayait de me communiquer sa compréhension sans dire un mot.

Margot finit par s'éclipser, et je restai sur le banc, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Les derniers mots de Lenie résonnaient en moi, mêlés à la pression de mes coéquipiers. Julien finit par s'asseoir à côté de moi, me poussant doucement de l'épaule.

« Ça va s'arranger, tu sais, » murmura-t-il, tentant de me réconforter.

Je soupirai, le regard fixé sur le sol. « Je ne sais plus du tout sur quel pied danser, » avouai-je, le cœur lourd.

À cet instant, Maia s'approcha, accompagnée de Louis et Pierre. Je croisai le regard de Maia, un sourire gêné s'installant entre nous. Pierre, Julien et Louis se retirèrent, laissant Maia seule avec moi dans un silence un peu pesant.

Je ne savais pas comment entamer la conversation. Ce fut Maia qui prit les devants. « Alors, Lenie ? » demanda-t-elle, son intérêt clairement visible.

Je pris une profonde inspiration et lui expliquai brièvement notre relation. « C'est compliqué, tu sais... On a été très proches, mais là, c'est tendu. On n'arrive pas à se parler sans que ça dégénère, » confessai-je.

Maia hocha la tête, comme si elle comprenait mieux ma situation. « C'est jamais facile quand des sentiments sont en jeu. Tu veux que je t'aide à y voir plus clair ? » me proposa-t-elle avec un sourire encourageant.

Je la remerciai du regard, consciente qu'au milieu de ce tourbillon d'émotions, une lueur d'espoir se dessinait. Peut-être que tout n'était pas perdu.

Après notre échange, alors que je commençais à me sentir un peu mieux, Margot et Axel firent leur apparition, tout sourire.

« Hé, les filles ! On se fait une soirée à la coloc ce soir ? » proposa Margot, une lueur d'excitation dans les yeux.

Je fis un rapide tour des visages. Candice, Pierre, Louis, Julien, Amélie, Victorien, Djebril, Maia... tout le monde semblait partant. Mon cœur hésitait. D'un côté, l'idée de passer du temps avec eux m'attirait, mais de l'autre, la tension avec Lenie pesait sur mes épaules.

Maia, qui semblait lire dans mes pensées, se pencha légèrement vers moi et murmura : « Allez, ça pourrait te faire du bien. Juste un moment de détente. »

Je lui lançai un regard incertain. Je savais qu'elle avait raison, mais j'avais peur que la situation avec Lenie s'invite dans la soirée.

Marie Maude, qui écoutait, se tourna vers Lenie. « Tu rentres avec moi, non ? » demanda-t-elle, un sourire forcé sur les lèvres.

Lenie, d'un ton décidé, répondit : « Non, je préfère décompresser avec les autres. »

Cette réponse me fit une boule au ventre. Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? Je vis la déception dans le regard de Marie Maude, mais Lenie ne sembla pas s'en soucier. Elle avait choisi de rester, et cela me fit l'effet d'un coup de poignard.

Margot, satisfaite de l'enthousiasme ambiant, ajouta : « Alors, c'est décidé ! On se retrouve tous chez nous ce soir à 20 heures. »

Je fis un signe d'acquiescement, essayant de cacher mon anxiété. 

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