Chapitre 69 : Le Poids des Non-Dits
La semaine est passée plus vite que je ne l'aurais imaginé. Depuis ce dernier entraînement, Lenie et moi avons passé presque tous les moments ensemble en cours. Je ne sais pas quand c'est devenu aussi naturel, mais j'aime cette proximité silencieuse. Un simple frôlement de nos mains suffit à éveiller des frissons, et parfois, je surprends Lenie à me sourire. Ces moments volés sont précieux. Sur le terrain de basket, on se cherche du regard sans en faire trop devant l'équipe, comme si on jouait un jeu que seules nous deux connaissions.
Mais il y a quelque chose d'étrange chez Lenie cette semaine. Je le sens. Elle reçoit beaucoup de messages pendant les cours et à l'entraînement, et elle fait tout pour les cacher. Ça me titille, mais je ne veux pas paraître paranoïaque. C'est Clara, après un entraînement, qui finit par me prévenir. Elle m'a dit que Marie Maude ne lâche rien, qu'elle fait tout pour reconquérir Lenie. Cette nouvelle me foudroie sur place. Alors c'était donc ça.
Je ne sais pas comment réagir. Devrais-je en parler avec Lenie ou attendre qu'elle le fasse ? J'ai envie de lui faire confiance. On s'est promis d'être honnêtes l'une envers l'autre... Alors je décide de patienter, mais plus la semaine avance, plus je la sens ailleurs. Je me rassure en me disant que peut-être ce n'est rien, que je dramatise. Je ne veux pas gâcher ce lien qu'on reconstruit.
Finalement, je profite de la fin de la semaine pour proposer à Lenie de passer le week-end ensemble. Juste nous deux, comme avant. Je lui demande si elle est libre pour qu'on regarde la suite de Gap, et elle est tout de suite enthousiaste. Je me raccroche à cet enthousiasme, espérant que tout ça n'était qu'une mauvaise phase.
Vendredi soir, on se retrouve dans mon salon, une pizza sur la table, prêtes à dévorer les épisodes. Pourtant, quelque chose cloche. Lenie reçoit plusieurs notifications sur son téléphone. Elle y jette un œil rapidement avant de couper la sonnerie. Je la vois se forcer à sourire, à faire comme si tout allait bien, mais elle est de plus en plus distraite. Je fixe l'écran, mais je n'arrive plus à suivre la série. Ce n'est pas juste la fatigue, je sens qu'il se passe quelque chose.
Finalement, après un épisode, je me tourne vers elle. « Lenie, qu'est-ce qu'il se passe ? »
Elle secoue la tête, l'air gênée. « Rien, pourquoi tu dis ça ? »
Je la regarde droit dans les yeux, je n'ai pas envie de laisser passer ça. « On s'était promis d'être honnêtes l'une envers l'autre. Alors, c'est quoi ? Est-ce que c'est Marie Maude ? »
Elle souffle bruyamment avant de baisser la tête. « Comment tu sais ? »
« Peu importe comment je le sais. » Je croise les bras, essayant de ne pas m'emporter. « Dis-moi ce qu'il se passe. »
Elle hésite un moment, et puis elle finit par lâcher : « Depuis que je lui ai dit que je voulais qu'on arrête, elle ne me lâche pas. Elle n'arrête pas d'appeler, de m'envoyer des messages. Je pensais que ça allait se calmer, mais c'est de pire en pire. »
Je reste silencieuse un instant. Je ne sais pas quoi dire. Je comprends que ce n'est pas de sa faute, mais ça me fait mal malgré tout. « Et... tu comptes faire quoi ? »
« J'en sais rien, Helena. Je veux être avec toi, mais elle rend les choses compliquées. » Ses mots me rassurent, mais une part de moi reste en alerte. On finit la soirée plus calmement, mais l'atmosphère est un peu plus lourde qu'au début.
Le lendemain soir, toute la bande se retrouve dans un bar au centre de Bruxelles. On est presque au complet : Candice, Pierre, Margot, Axel, Djebril, Victorien, Julien, Clara, Louis, Amélie, Lenie et moi. Ça fait du bien de voir tout le monde se détendre pour une fois, sans penser aux matchs ou aux exams. On discute, on rigole. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi légère. Mais malgré tout, je garde un œil sur Lenie. Elle est là physiquement, mais je sens que son esprit est ailleurs par moments.
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Ce que nous sommes.
FanfictionHello, nouvelle histoire Helenie dans un autre univers. Elle se retrouve en secondaire (Lycée pour les Français je pense) Ont du coup entre 16 et 18-19 ans. Extrait : Bang, un seul son, pas de cri, pas de traces de freinage, rien, juste se bang, u...