Chapitre 24 : La Reprise sur le Terrain

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Chapitre 24 : La Reprise sur le Terrain

Le soleil brillait haut dans le ciel, projetant des ombres longues sur le terrain de basket extérieur. L'air frais de ce début de printemps était plein d'excitation alors que notre équipe se préparait pour le premier match de la reprise. Les cris et les rires des supporters se mêlaient aux bruits de ballons qui rebondissaient sur le bitume. Je pouvais sentir l'énergie palpable de l'équipe et l'anticipation dans l'air.

Notre équipe, composée de Candice, Margot, Lenie, Djebril et Victorien, était prête à affronter une équipe mixte nommée les Griffons, dont le défenseur était réputé pour ses réflexes fulgurants. En tant que capitaine, je ressentais la pression de porter l'équipe sur mes épaules, mais j'étais déterminée à donner le meilleur de moi-même.

Le match commença, et très vite, nous nous retrouvâmes menés de 15 points. Chaque panier marqué par les Griffons semblait nous porter un peu plus bas. Je pouvais voir Lenie se battre sur le terrain, mais son regard se perdait parfois dans la foule, et je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle cherchait quelqu'un en particulier. Ce quelqu'un, c'était Julien, qui était là pour la soutenir, debout dans le coin, avec un sourire qui aurait pu éclairer tout le terrain.

Louis, Clara et Julien, venus pour encourager Lenie, criaient des mots d'encouragement, mais la tension était palpable. Candice et Pierre, de leur côté, s'étaient rapprochés d'eux, partageant des éclats de rire et des sourires complices, tandis que moi, j'observant ce que j'avais perdu.

À la mi-temps, nous avions regroupé nos forces, mais je n'arrivais pas à me concentrer. Mon esprit vagabondait vers Lenie. Quand je la regardais, je remarquais ses échanges furtifs avec Julien. Ce regard qu'ils échangeaient, cette complicité qu'il était visiblement en train de recreer, me serrait le cœur. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une jalousie sourde qui montait en moi.

— Allez, les filles ! s'écria Margot. On peut le faire !

Le troisième quart fut une véritable bataille. Lentement mais sûrement, notre équipe commença à rattraper son retard. Chaque panier marqué par Lenie me remplissait d'espoir, mais mon cœur se serait aussi lorsque je voyais ses yeux s'illuminer à chaque point inscrit. Qu'est-ce que cela signifiait pour nous ?

Au dernier quart, nous étions enfin en mesure de reprendre le contrôle. Les encouragements de Louis et Clara résonnaient dans mes oreilles, alors que nous continuions à jouer avec acharnement. Je ne savais plus où donner de la tête, entre ma concentration sur le jeu et les sentiments contradictoires qui m'assaillaient.

Dans les dernières secondes du match, le score était toujours à égalité. La tension était à son comble. C'est alors que, sur une belle passe de Djebril, j'ai pris mon shot. Le ballon s'est élevé dans les airs et a filé à travers le filet. Le coup de sifflet final retentit, et la victoire était à nous ! Nous avions réussi à rattraper notre retard et à gagner d'un panier, ce qui nous assurait une place pour le tournoi à venir.

La joie explosa autour de moi, mais une partie de moi se sentait toujours troublée. Je cherchais du regard Lenie, mais elle était déjà en train de célébrer avec Julien, un sourire éclatant sur son visage, un coup de poing envoyé sur son épaule.

La foule autour de nous était en délire, et les cris de joie résonnaient encore dans mes oreilles alors que nous rejoignions le banc. J'étais partagée entre l'excitation de notre victoire et le poids de mes sentiments non résolus. Lenie était là, entourée de Julien et des autres, riant et partageant des éclats de bonheur. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un pincement au cœur en les voyant si proches.

— Super match, Hele ! m'applaudit Candice en me tapotant l'épaule. On a vraiment bien joué ensemble.

— Oui, mais j'ai l'impression que j'ai passé plus de temps à rêvasser qu'à jouer, répondis-je avec un faible sourire. Je ne pouvais pas ignorer que mon esprit était ailleurs, sur Lenie et sur ce qui aurait pu être.

À ce moment, Pierre s'approcha de moi, son expression sérieuse contrastant avec l'enthousiasme ambiant.

— Écoute, Helena, je sais que les choses sont tendues avec Lenie, mais elle t'attend. Tu devrais lui parler, me conseilla-t-il.

— Je sais, mais... Je soupirai, cherchant mes mots. Je ne veux pas lui mettre de la pression. Elle a besoin de temps, et moi aussi.

— Mais plus tu attends, plus elle peut se sentir éloignée de toi. Je pense qu'elle ressent encore beaucoup de choses pour toi, insista-t-il, avec une bienveillance qui me toucha. Candice hocha la tête en accord, ses yeux remplis de compréhension.

Je lançai un regard vers Lenie, qui venait de prendre une photo avec Julien. Un sentiment d'inquiétude m'envahit. Leurs rires me semblaient si naturels, si familiers. Une partie de moi voulait les rejoindre, mais une autre, plus terrifiée, restait figée à sa place.

— Allez, tu sais que tu peux le faire. Ajouta Pierre, me poussant gentiment vers le groupe. Je pris une profonde inspiration, déterminée à affronter mes peurs.

Alors que je m'approchais de Lenie, son regard croisa le mien. Un instant, le monde autour de nous disparut. Tout ce qui comptait, c'était elle et moi. Mais l'instant fut rapidement interrompu par une nouvelle vague de supporters qui s'approchaient, éclatant de joie.

— C'était incroyable ! S'exclama Clara, s'approchant de nous. Vous avez vraiment déchiré sur le terrain !

Je me tournai vers Lenie, qui souriait, mais son regard se détournait déjà, cherchant à s'échapper dans la foule. Mon cœur se serra à cette vision, mais je savais que je ne pouvais pas la laisser s'éloigner de cette manière. Il était temps d'agir.

— Lenie, attends ! Lançai-je, m'approchant d'elle.

Elle se figea, mais ne se retourna pas tout de suite. Quand elle finit par le faire, ses yeux brillaient d'émotions conflictuelles.

— Qu'est-ce que tu veux, Helena ?

— Je voulais juste te dire que... que je suis vraiment fière de toi. Commençai-je, ma voix tremblante. Tu as été incroyable aujourd'hui.

— Merci. Répondit-elle, mais son ton était distant, presque froid. Mais ça ne change rien à ce qui s'est passé entre nous.

— Je sais, et je ne veux pas forcer quoi que ce soit. Mais je ne peux pas ignorer que tu comptes beaucoup pour moi. Avouai-je, le cœur battant.

Ses yeux s'assombrirent, et je vis un mélange de douleur et de frustration.

— Et moi, je ne sais plus ce que je ressens, Helena. C'est compliqué.

Avant que je puisse répondre, Julien s'approcha, un sourire complice sur le visage.

— Alors, qui a besoin d'un verre pour fêter cette victoire ? Demanda-t-il, comme s'il ne réalisait pas la tension palpable entre nous.

— Je crois que c'est une bonne idée. Dit Lenie, l'air soulagée de se détourner de la conversation.

Je me sentis piégée alors qu'elle commençait à s'éloigner avec Julien, un sourire illuminant son visage. Je me tenais là, impuissante, alors que les souvenirs de notre complicité et de nos rires me revenaient en mémoire. Qu'est-ce qui nous était arrivé ?

— Je reviendrai te parler, Lenie. Murmurai-je, mais elle ne m'entendit pas.

Candice et Pierre me rejoignirent alors.

— Tu as fait le bon choix en lui parlant. Me dit Candice, bienveillante.

— Oui, mais je ne sais pas si cela a eu l'effet escompté. Répondis-je en soupirant.

— Ça prendra du temps. Ajouta Pierre, l'air encourageant. Ne perds pas espoir.

Mais au fond de moi, je savais que l'espoir était plus difficile à maintenir face à cette nouvelle réalité. La route serait longue, et je craignais que la distance qui se creusait entre Lenie et moi ne soit qu'un début. 

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