Chapitre 47 : Douceur et tensions

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Chapitre 47 : Douceur et tensions

Une fois de retour dans notre chambre, Lenie se laissa tomber sur son lit, un soupir s'échappant de ses lèvres. « Je suis trop collante aujourd'hui, » annonça-t-elle, un sourire gêné aux lèvres. « Je vais prendre une douche. »

Je hochai la tête, toujours plongée dans mes pensées. Elle disparut dans la salle de bain, et je décidai de me plonger dans mes réseaux sociaux, essayant de garder mon esprit occupé. Cependant, mon attention fut rapidement détournée quand Lenie sortit de la salle de bain, vêtue d'un mini-short et d'un braciere. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors que je ne pouvais m'empêcher de la fixer.

Elle semblait si à l'aise, insouciante, et incroyablement belle. Je me sentais défaillir sous l'intensité de mes propres pensées. Mais quand Lenie tourna la tête vers moi et que je réalisai qu'elle m'avait surprise en train de la regarder, je détournai rapidement le regard, me sentant cramée.

« Je vais prendre une douche, moi aussi, » dis-je, feignant l'indifférence, alors que la chaleur de mes joues ne me quittait pas.

Une fois sous la douche, l'eau chaude coulant sur ma peau, mes pensées revinrent inévitablement à Lenie. À sa tenue, à sa façon d'être. Je me surpris à repenser à nos moments passés ensemble, à cette complicité qui revenait peu à peu. Mais en même temps, je ne pouvais ignorer l'excitation que sa présence suscitait en moi. Mes pensées dansaient autour d'elle, provoquant un tourbillon d'émotions contradictoires.

Après m'être séchée et habillée, je sortis de la salle de bain et remarquai que Lenie n'était plus dans la chambre. Je me dirigeai vers la terrasse, intriguée. À ma grande surprise, je la trouvai là, engagée dans une conversation animée avec quelqu'un. Le ton de sa voix laissait entendre une certaine tension, et je m'approchai discrètement pour essayer de comprendre.

À mesure que je me rapprochais, je perçus des bribes de conversation qui me firent frémir. Lenie semblait en désaccord avec Marie Maude. Les mots étaient échangés avec véhémence, et je me sentis partagée. Une part de moi était heureuse de la voir prendre position, mais une autre s'inquiétait. Pourquoi cette dispute était-elle si intense ? Je me retrouvai à réfléchir, me demandant si je devais me réjouir ou non de cette dispute.

Alors que je me retrouvais dans le lit, la télécommande en main, cherchant dans le catalogue Netflix espagnol ce que nous pourrions regarder, Lenie rentra dans la chambre. Elle avait l'air un peu préoccupée, mais cela ne m'empêcha pas de lui offrir un sourire accueillant.

Elle s'installa à mes côtés, et à cet instant, son téléphone se mit à vibrer, annonçant une nouvelle notification. En consultant son écran, elle souffla, une expression qui mélangeait exaspération et déception. Je la regardai, mais je ne dis rien, préférant simplement laisser un sourire réconfortant se dessiner sur mes lèvres.

Lenie, apparemment agacée par son téléphone, finit par couper la sonnerie et le posa sur la table de nuit. Un geste qui trahissait une envie de se concentrer sur autre chose, sur nous peut-être.

« On commencer une série espagnole ? » proposai-je, cherchant un moyen de détendre l'atmosphère.

Elle hocha la tête, acceptant avec enthousiasme. Nous choisîmes finalement une série qui avait attiré notre attention, et bientôt, nous nous perdîmes dans l'histoire.

Au bout d'un moment, alors que nous étions absorbées par l'intrigue, Lenie tourna la tête vers moi, son expression sérieuse. « Tu sais, Marie Maude n'était pas vraiment enchantée que je partage ma chambre avec toi. »

Je fronçai les sourcils, surprise par sa déclaration. « C'est pour ça que vous vous disputiez ? » demandai-je, intriguée.

Lenie baissa les yeux, puis continua, un peu gênée. « En fait, je ne lui ai pas dit que, en plus de partager la même chambre, je partage aussi le même lit avec toi. »

Je ne pus m'empêcher de sourire, amusée par sa réaction. « Oh, je vois. Et tu crois que ça va lui poser problème ? »

« C'est sur » avoua-t-elle, l'air pensif. « Peut-être qu'elle est juste protectrice. Mais ça me rend un peu nerveuse, tu vois. Je veux dire, je ne veux pas que ça crée des tensions entre nous. »

Je me tournai vers elle, cherchant à la rassurer. « Écoute, on est là pour profiter, pas pour se prendre la tête. Si ça ne te dérange pas, ça ne devrait pas la déranger non plus, n'est-ce pas ? »

Lenie sourit faiblement, mais je pouvais voir qu'elle appréciait mon soutien. Nous replongeâmes dans la série, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à la situation avec Marie Maude. Tout cela était complexe, mais je savais que l'essentiel était de rester proches, de ne pas laisser ces tensions interférer avec notre amitié qui reprenait doucement forme.

Nous étions à peu près à la moitié du premier épisode lorsque je remarquai que Lenie, visiblement épuisée, commençait à sombrer dans le sommeil. Sa main, sans le vouloir, glissa sur mon ventre en se retournant, se collant un peu plus à moi. Je me sentais à la fois amusée et touchée par ce geste, mais je savais que je ne pouvais pas la laisser s'endormir ainsi.

J'essayai doucement d'enlever son bras, mais elle se réveilla juste assez pour resserrer son étreinte, un léger grognement s'échappant de ses lèvres. « Laisse-moi dormir, Hele» râla-t-elle, la voix encore ensommeillée.

Je ne pus m'empêcher de sourire devant son attitude. C'était typiquement Lenie de s'endormir contre les gens, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Mais cette fois-ci, c'était différent. Chaque contact, chaque mouvement, faisait battre mon cœur un peu plus vite.

« Allez, Lenie, » murmurai-je, tentant de garder un ton léger. « Je ne veux pas que tu te réveilles avec un torticolis. »

Elle émit un petit gémissement, semblant lutter entre son désir de rester collée à moi et la nécessité de se réveiller. Pourtant, au lieu de me laisser faire, elle enfouit encore plus son visage dans mon épaule, se blottissant contre moi.

Je soupirai, amusée par sa détermination. Finalement, je décidai de la laisser faire, consciente que, d'une certaine manière, j'aimais ce moment. C'était doux, réconfortant, et cela me rappelait que nous avions quelque chose de spécial, quelque chose qui se renforçait à chaque instant passé ensemble.

Les épisodes défilaient devant nos yeux, mais je ne pouvais m'empêcher de me concentrer sur la chaleur de son corps contre le mien. Je repensai à tous ces moments où elle s'était endormie sur moi, à chaque fois un peu plus proches, à chaque fois un peu plus complices.

Je me sentais à la fois comblée et confuse. Qu'est-ce que cela signifiait pour nous ? Les pensées s'entremêlaient dans ma tête, mais je savais une chose : malgré les incertitudes, j'étais heureuse de l'avoir près de moi, de partager ces moments simples et authentiques. 

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