Chapitre 39 : Entre Tensions et Complicités

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Chapitre 39 : Entre Tensions et Complicités

Les autres arrivèrent peu à peu, mais je ne levai pas la tête. Pas tout de suite. Quand Lenie est arrivée, avec Marie Maude à ses côtés, j'ai ressenti une petite tension, comme toujours, mais je me suis forcée à rester concentrée sur mon téléphone.

L'entraînement commença, mais je n'étais pas vraiment là. Mon esprit était encore dans ma conversation avec Maia. Elle avait cette façon de me taquiner qui me faisait sourire sans m'en rendre compte. À un moment, Margot me lança, en rigolant : « Hé, Hélena, t'es sûre que tu joues avec nous aujourd'hui ? » Je ris nerveusement, sachant qu'elle avait raison, mais je jetai un rapide coup d'œil à Lenie. Son regard semblait interrogateur, mais elle ne dit rien.

Tout l'entraînement se déroula comme ça. J'étais là, sans vraiment être là. Mon téléphone vibrait régulièrement, et je n'arrivais pas à me concentrer. À la fin de l'entraînement, alors que tout le monde récupérait ses affaires, mon téléphone sonna. En voyant le nom de Maia s'afficher, un sourire m'échappa avant que je réponde. Je me retournai pour continuer la conversation tranquillement, et c'est là que je la vis. Maia était là, avec Louis. Je ne m'y attendais pas, mais cette surprise me fit plaisir.

Alors que je raccrochais, un éclat de voix attira mon attention. Lenie et Marie Maude se disputaient. « Pourquoi ça te dérange qu'elle parle avec Maia ? » lançait Marie Maude d'un ton sec. Lenie se taisait, visiblement mal à l'aise. Nos regards se croisèrent. C'était un moment étrange, lourd de sens, mais je préférai détourner les yeux.

C'est alors que Julien fit son entrée avec une fille à ses côtés. « Salut tout le monde ! Je vous présente Amélie, une amie à moi. » Le ton léger de Julien m'aidait à respirer un peu, et lorsqu'il se pencha vers moi pour me souffler : « Je crois que je l'aime bien », je ne pus m'empêcher de sourire. C'était agréable d'entendre ça, et ça me changeait les idées.

Malgré l'ambiance tendue autour de Lenie et Marie Maude, je me sentais un peu mieux. Maia était là, et le courant passait bien entre nous. Peut-être que cette légèreté était ce dont j'avais besoin. Pas de complications. Juste un moment où je pouvais respirer.

L'entraînement se termina, et alors que tout le monde s'éloignait, je restai un peu sur le terrain. Le silence après le brouhaha des échanges me fit du bien. Je shootai quelques paniers distraitement, perdue dans mes pensées. Maia s'approcha doucement, s'arrêtant près de moi avec un sourire tranquille.

« On dirait que t'as encore un peu d'énergie à dépenser, » dit-elle en rigolant.

Je souris en retour, appréciant sa présence. « Ouais, ça me fait du bien, » répondis-je, le ballon rebondissant sur le sol entre nous.

On resta là, tous les deux, à discuter de tout et de rien. La légèreté de nos échanges contrastait tellement avec l'atmosphère pesante de l'entraînement que j'en étais presque reconnaissante. Maia me demandait comment j'avais trouvé l'entraînement, me taquinant sur quelques tirs ratés, et je répliquai en plaisantant qu'elle n'avait qu'à venir essayer elle-même.

C'est à ce moment-là que Louis se rapprocha, ses affaires sur l'épaule. « Hey, les filles, on se retrouve plus tard au bar pour une soirée chill ? Rien de fou, juste pour décompresser avant demain. Ça vous dit ? »

Je hochai la tête, et Maia répondit avec enthousiasme : « Ça marche pour moi ! »

Après un dernier sourire, Louis repartit, nous laissant seules sur le terrain. Je pouvais sentir que Maia cherchait une occasion de prolonger le moment. « Tu as toujours adoré le basket, pas vrai ? » demanda-t-elle, en s'asseyant sur un banc près du terrain.

Je haussai les épaules, m'asseyant à côté d'elle. « Ouais, c'est... un exutoire. Je ne sais pas vraiment comment expliquer ça. »

Elle me regarda, le visage détendu mais curieux. « Je comprends. On a tous besoin de quelque chose comme ça. Moi, c'est la musique. Ça m'aide à tout lâcher. »

Je hochai la tête, songeuse. C'était facile avec elle. Pas de complications, juste de la simplicité. Peut-être que c'était exactement ce dont j'avais besoin en ce moment, un peu de légèreté dans ce chaos.

L'entraînement terminé, je proposai à Maia de rentrer avec moi pour que je puisse me préparer avant de rejoindre les autres au bar. Elle accepta sans hésiter, son sourire lumineux me réchauffant un peu plus.

Ensemble, on prit le chemin du retour, discutant de nos journées respectives. C'était agréable de parler avec quelqu'un qui ne se souciait pas des tensions qui pesaient sur mon esprit, quelqu'un de nouveau, qui ne connaissait pas tout ce qui se passait avec Lenie, Marie Maude ou le reste du groupe.

Une fois prêtes, on se retrouva rapidement au bar avec l'équipe. C'était chill, détendu. Un verre en main, tout le monde bavardait, les rires fusaient par moments, et je me sentais pour une fois légèrement plus libre. On discutait de tout, mais la conversation revenait souvent sur notre prochain match et la stratégie à adopter contre l'équipe adverse.

« Ils ont une défense de zone très serrée, » expliquai-je à voix haute, mes yeux croisant parfois ceux de Lenie, qui écoutait la discussion de loin. « Si on les attaque de face, on est foutus. Mais si on contourne, il y a une faille sur leurs ailes. »

Maia, assise à côté de moi, écoutait avec intérêt, ses yeux brillants de curiosité. « Et comment vous allez exploiter ça ? » demanda-t-elle, réellement captivée par ce que je racontais.

Je lui expliquai plus en détail la stratégie, sentant une sorte de complicité légère s'installer entre nous. Mais à chaque éclat de rire ou regard échangé avec Maia, je sentais un regard brûlant se poser sur moi. Lenie.

Elle était là, un peu plus loin, près de Marie Maude, mais clairement distraite. Je pouvais sentir son malaise, même à distance. À plusieurs reprises, je vis ses yeux se poser sur moi et Maia, comme si elle cherchait à comprendre ce qui se passait. Sa mâchoire se serrait légèrement à chaque éclat de rire partagé entre nous, et je pouvais deviner une tension dans ses épaules.

Marie Maude, qui parlait à Lenie, remarqua également son manque de concentration. « Hé, tu m'écoutes ? » Je l'entendis vaguement, tandis que Lenie faisait semblant de sourire et hochait la tête, mais elle ne pouvait plus vraiment cacher qu'elle était ailleurs.

Lenie semblait divisée, ses regards passant de moi à Marie Maude. Elle essayait de suivre la conversation, mais je pouvais sentir que sa vraie attention était ici, avec Maia et moi, bien que je ne comprenne pas pourquoi cela semblait la déranger autant. 

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