Chapitre 100 : Mon cœur

168 22 0
                                    


Chapitre 100 : Mon cœur

Le lendemain matin, je me réveille doucement, un sourire aux lèvres en repensant à notre conversation de la veille. Lenie m'avait confié qu'elle se sentait prête à aller plus loin, et nous nous étions endormies en parlant, partageant nos pensées les plus intimes. J'ai l'impression d'avoir franchi une étape importante avec elle, et ce sentiment de complicité me remplit de chaleur.

Le réveil sonne à 10h, et je sens Lenie bouger légèrement dans mes bras, mais elle grogne et tire la couverture sur son visage, comme pour repousser l'idée de se lever.

« Mais c'est le week-end... pourquoi ce réveil infernal ? » murmure-t-elle d'une voix endormie.

Je ris doucement, amusée par sa protestation. Je suis bien tentée de rester allongée à ses côtés, de profiter de cette matinée tranquille, mais je sais que nous avons promis de retrouver les autres. Avec précaution, je glisse mes doigts sur son dos, caressant doucement sa peau, comme pour prolonger ce moment d'intimité entre nous. Elle frissonne légèrement, mais ne bouge pas.

Je me rappelle de ce qu'elle m'a dit hier soir : qu'elle voulait que je sois un peu moins sur la retenue, que mes gestes l'aident à se sentir plus à l'aise pour elle-même se laisser aller. Cette pensée me rassure et m'encourage à être plus expressive dans mes gestes, à être plus directe dans ma manière de la toucher. Elle m'a dit qu'elle n'hésiterait pas à me le dire si elle se sentait mal à l'aise, et ces mots résonnent dans mon esprit.

Quand le réveil sonne une seconde fois, indiquant 10h15, je décide qu'il est vraiment temps de la réveiller. Toujours avec mes doigts qui parcourent son dos, je l'appelle doucement.

« Lenie... » Elle bouge légèrement, mais garde les yeux fermés, visiblement décidée à ne pas céder. « Mon cœur... il est déjà 10h15, les autres arrivent dans 45 minutes. Il faut qu'on se prépare. »

Elle finit par ouvrir les yeux et me fixe avec un air mi-endormi, mi-amusé. Elle grogne une fois de plus, mais je vois la lueur dans ses yeux, ce léger sourire qui pointe sur ses lèvres.

« Juste cinq minutes de plus... » murmure-t-elle, enfouissant son visage dans mon cou.

Je ris doucement, caressant ses cheveux, avant de lui murmurer : « Promis, ce soir on aura une soirée tranquille rien que toutes les deux. Juste toi et moi, un bon film, et on n'aura pas besoin de se réveiller à une heure fixe demain. »

Elle relève la tête, l'air intéressé. « Comme hier ? » demande-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

Je rigole, me rappelant de notre soirée de la veille, de ce massage improvisé et de la complicité qui en avait découlé. « Si tu veux un autre massage, je suis partante, » dis-je en la taquinant.

Lenie rougit légèrement, mais je peux voir son sourire grandir, et elle répond d'une voix douce : « Mhm... je pourrais peut-être te masser, moi, cette fois ? »

La proposition me surprend, mais j'aime l'idée de cette inversion des rôles, de la manière dont elle prend peu à peu de l'assurance. Je lui souris et acquiesce, ravie de la voir si volontaire et si ouverte.

« D'accord, mais seulement si tu te lèves maintenant, mademoiselle. On a une journée chargée qui nous attend, » dis-je, feignant l'autorité.

Elle soupire une dernière fois, puis se redresse enfin, s'étirant comme un chat, et je me force à détourner les yeux, sachant qu'une simple matinée de préparatifs risque de se transformer en quelque chose de bien plus intense si je laisse mes pensées dévier.

Nous nous levons, nous habillons, et Lenie se rapproche de moi pour m'aider à ajuster mon col de chemise, un geste simple qui me fait fondre. Elle m'offre un sourire, et je sais que cette journée est déjà parfaite, simplement parce que je la passe avec elle.

Une fois prêtes, nous nous dirigeons vers le salon pour attendre les autres, échangeant quelques mots doux et des sourires complices.

Nous étions installées sur le canapé, nos cours éparpillés autour de nous en attendant l'arrivée du reste du groupe. Lenie, plongée dans ses notes, finit par tourner la tête vers moi, un sourire malicieux au coin des lèvres.

« Dis... Ce matin, j'ai bien entendu, hein ? » demande-t-elle, ses yeux pétillant de curiosité.

Je lève un sourcil, feignant l'innocence. « De quoi tu parles ? »

Elle rit doucement. « Du "mon cœur"... tu m'as bien appelée comme ça, pas vrai ? »

Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je savais qu'elle l'avait remarqué. « Oui, ça te dérange ? » je lui demande, taquine. « C'est mieux qu'un "Lenie" au réveil, non ? »

Elle rit encore, secouant légèrement la tête. « À choisir, je crois que je préfère ne pas être réveillée du tout, » dit-elle en plaisantant.

Nous éclatons toutes les deux de rire, cette légèreté et cette complicité flottant entre nous, rendant chaque instant encore plus précieux. C'est un moment simple, mais tellement nous.

Quand tout le monde finit par arriver et que nous nous installons autour de la table pour réviser, l'après-midi avance dans une ambiance studieuse entre éclats de rire, échanges de notes et quelques plaisanteries pour détendre l'atmosphère.

En pleine révision, alors que Lenie se concentre sur un exercice, je me tourne vers elle pour lui demander quelque chose. Et sans réfléchir, le surnom sort de ma bouche naturellement. « Mon cœur, tu peux me passer le stylo ? »

Le silence s'installe brièvement autour de la table. Tout le monde s'immobilise, le regard rivé sur nous. Lenie, quant à elle, ne perd pas son calme et me regarde, amusée, avant de briser la glace.

« Euh... qu'est-ce qu'il se passe ? » demande-t-elle, un sourire taquin se dessinant sur ses lèvres.

Julien finit par prendre la parole, l'air à la fois surpris et amusé. « C'est juste que... c'est la première fois qu'on vous entend vous appeler par un surnom. D'habitude, c'est toujours "Lenie" ou "Lenox", "Helena" ou "Hele". Mais "mon cœur", ça change un peu ! »

À ces mots, tout le monde rit doucement, l'ambiance reprenant son cours, légère et détendue. J'échange un regard complice avec Lenie, et je sens qu'une nouvelle étape est franchie entre nous, un cap qui se ressent dans les mots, mais aussi dans la douceur de ce surnom que je n'aurais jamais pensé prononcer de manière si naturelle.

Les éclats de rire s'atténuent et chacun retourne à ses notes, le sérieux revenant progressivement dans la pièce. Mais ce moment, ce bref échange de surnoms, laisse un sourire discret sur mon visage et celui de Lenie, un doux rappel de notre connexion. 

Ce que nous sommes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant