Chapitre 29 : Train fantôme

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Chapitre 29 : Train fantôme

Julien avait passé un bras par-dessus mon épaule, un geste amical qui m'apportait un peu de réconfort. Cependant, c'est ce que Lenie vit en revenant dans le groupe. Son regard en disait long, des milliards de questions tourbillonnant dans sa tête. Je pouvais presque lire ses pensées : Qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi est-ce que Julien est si proche d'elle ?

La prochaine attraction était le train fantôme. Louis et Axel prirent place dans le premier wagon, suivis de Clara et Margot. Pierre, quant à lui, se mit à côté de Julien, tandis que Candice prétextait une envie pressante, tout le monde comprenant qu'elle n'aimait pas cette attraction. Quand Lenie comprit qu'elle se retrouvait avec moi, elle eut l'intention de "déserter". Cependant, Candice et les autres insistèrent pour qu'elle reste.

J'étais déçue et blessée par sa réaction, celle de ne pas vouloir faire l'attraction avec moi. Je tentai de camoufler mes émotions au mieux. Finalement, je finis par dire aux autres de ne pas obliger Lenie si elle n'avait pas envie de participer, avant de me diriger vers le wagon juste derrière Julien et Pierre. À ma grande surprise, Lenie se glissa à mes côtés à la dernière seconde.

L'attraction commença, et l'obscurité enveloppa rapidement le wagon. Je pouvais sentir l'angoisse de Lenie à côté de moi, bien qu'elle essaie de ne pas le montrer. Chaque tournant et chaque cri de « monstre » faisaient vibrer le wagon. Elle ne disait rien, mais je pouvais sentir sa tension palpable.

Quand un « monstre » attaqua par l'arrière, Lenie se colla à moi, agrippant fermement mon pull. Mon cœur s'emballa à ce contact inattendu. Je me figeai, ne sachant pas quoi faire. L'adrénaline de l'attraction et la peur de Lenie me déstabilisaient.

— Helena... murmura-t-elle, sa voix tremblante.

Je me sentis soudainement responsable. Dans cette obscurité, j'avais l'impression de toucher un point de fragilité en elle. Je tournais doucement la tête vers elle, cherchant son regard, essayant de lui transmettre ma présence.

— Ça va aller, Lenie, murmurai-je, ma voix aussi douce que possible. Je suis là.

Elle se serra un peu plus contre moi, et je sentis mon cœur battre plus fort. J'avais envie de la rassurer, de lui montrer que malgré nos différends, j'étais là pour elle, quoi qu'il arrive.

L'attraction continua, mais tout ce que je pouvais penser, c'était à la connexion fragile que nous avions. Chaque frayeur semblait nous rapprocher un peu plus, et je me surpris à espérer que ce moment durerait, que nous pourrions retrouver ce que nous avions perdu.

Après l'attraction, Lenie devint encore plus fuyante avec moi, cherchant la proximité de Julien ou de Clara pour le reste des attractions. J'avais espéré que ce moment partagé dans le train fantôme nous rapprocherait, mais la réalité était tout autre. Chaque fois que je croisais son regard, je ne pouvais que sentir la distance grandissante entre nous. L'idée que je l'avais vraiment perdue commença à m'envahir, et à cette pensée, une larme fit son apparition, rougissant mes yeux.

Margot, qui avait ralenti le pas pour être à ma hauteur, remarqua mon trouble. Elle se tourna vers moi, son regard plein de compréhension.

— Qu'est-ce qui se passe Hele ? demanda-t-elle d'une voix douce. Tu as l'air... triste.

Je lui lançai un sourire forcé, mais cela ne lui échappa pas.

— C'est juste... je pensais qu'on pourrait se rapprocher un peu plus aujourd'hui, dis-je, ma voix se brisant légèrement. Mais Lenie semble encore plus distante.

Margot hocha la tête, réfléchissant un moment avant de répondre.

— Elle traverse beaucoup de choses en ce moment, Helena. Tu sais, avec tout ce qui s'est passé entre vous... Ça prend du temps.

Je soupirai, le cœur lourd.

— Mais je suis là.

— Peut-être qu'elle a besoin de temps pour digérer tout ça. Julien, Clara... ils sont là, et c'est normal qu'elle cherche leur soutien.

Une autre larme glissa le long de ma joue, et je l'essuyai rapidement.

— Je ne sais pas si je peux encore gagner sa confiance, murmurai-je. Et si elle était vraiment mieux sans moi ?

Margot me lança un regard déterminé.

— Ne dis pas ça. Tu es importante pour elle, même si elle ne le montre pas toujours. Tu dois juste être patiente.

Je lui souris, mais le poids de mes inquiétudes restait lourd dans ma poitrine.

— Merci. Fis-je. Je vais essayer, mais c'est difficile.

— Je suis là pour toi, ajouta-t-elle. On va traverser ça ensemble.

Je pris une grande inspiration, tentant de chasser la tristesse qui m'envahissait. En me concentrant sur le moment présent, je réalisai que malgré mes craintes, je n'étais pas seule. J'avais mes amis à mes côtés, et même si la situation avec Lenie était compliquée, cela ne signifiait pas que tout était perdu.

Alors que nous marchions vers la prochaine attraction, je remarquai un léger sourire sur le visage de Margot, plein de bienveillance et d'encouragement. Cela me rappela que l'amitié avait aussi son rôle à jouer. Peut-être que, même si je ne pouvais pas changer les sentiments de Lenie immédiatement, je pouvais toujours être là pour elle, lui montrer que j'étais prête à écouter, à comprendre.

Alors que nous arrivions au grand huit, je vis Lenie s'approcher de nous, discutant gaiement avec Julien. Mon cœur battait la chamade, mais au fond de moi, une petite lueur d'espoir commença à se former. Et si cette journée, avec ses hauts et ses bas, était le début d'un chemin vers la réconciliation ?

Je la vis tourner la tête et croiser mon regard. Pour un instant, le temps sembla s'arrêter. Elle me sourit légèrement, une lueur d'hésitation dans ses yeux. Peut-être qu'elle ne m'avait pas complètement oubliée. Peut-être qu'il y avait encore un espoir. 

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