Chapitre 93 : L'Étreinte de l'Instant, au-delà des Doutes

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Chapitre 93 : L'Étreinte de l'Instant, au-delà des Doutes

En raccrochant avec Margot, mon esprit est lourd. J'ai tout déballé, tout partagé, mais le poids du vide que Lenie laisse derrière elle me semble insupportable. Elle m'a accusée d'être obsédée par le basket alors que je voulais juste tout résoudre avant le match, pour l'équipe, pour elle aussi. Demain matin, c'est décidé : je vais porter plainte contre Virginie, clore enfin ce chapitre.

Vendredi matin, je franchis les portes de la police avec une détermination nouvelle. Déposer plainte me semble irréel, mais c'est nécessaire pour tourner la page. Après de longues formalités et des explications que je répète sans fin, je rentre chez moi, l'esprit en ébullition. Je me change, attrape mon ballon, et laisse délibérément mon téléphone sur la table, décidant de m'accorder un moment de solitude, loin des appels, loin de tout.

Le terrain de basket est désert à cette heure-là. Je m'y installe, répétant machinalement mes gestes, comme si dribbler pouvait m'aider à apaiser mes pensées. Le silence m'engloutit jusqu'à ce que des pas s'approchent ; Julien, Clara et Louis apparaissent, visiblement inquiets.

« Qu'est-ce que vous faites là ? » leur demandai-je, surprise de les voir débarquer tous ensemble.

Julien se rapproche, le visage grave. « Les flics ont débarqué en plein cours et ont arrêté Virginie. On essaye de te joindre depuis, tout le monde s'inquiète. »

J'avoue que mon téléphone est resté chez moi, à l'abri des notifications incessantes. Julien, soulagé, me demande doucement : « Alors, c'est vrai ? Ce que Candice et Pierre nous ont dit ? »

Je hoche la tête, confirmant d'une voix lasse. Julien me serre dans ses bras, et je suis touchée par ce geste inattendu.

« Je suis désolé, » murmure-t-il. « Désolé d'avoir cru à cette photo. J'étais convaincu que toi et Lenie... enfin, je me suis planté. »

Je baisse les yeux. « Avec Lenie, c'est fini, Julien. »

Clara et Louis échangent un regard, puis Clara prend la parole. « Honnêtement, je n'en suis pas si sûre, vu comment elle a réagi. Après l'arrestation, elle était bouleversée, elle a tout de suite demandé des explications à Candice. Elle n'avait pas compris que Virginie t'avait droguée, et apparemment, tu ne lui as pas dit les choses clairement. »

Louis opine, confirmant d'un signe de tête.

Juste à ce moment-là, le téléphone de Julien vibre ; c'est Pierre. « On est chez Helena, mais elle est introuvable. »

Julien lui annonce notre position, précisant que Lenie fait une crise d'angoisse, en notre direction juste après. À l'annonce de cette nouvelle, on se hâte tous de rentrer chez moi.

À notre arrivée, je découvre Lenie assise sur les escaliers, en proie à une crise de panique. Pierre et Candice tentent de la calmer, mais rien n'y fait. Je leur tends mes clés pour qu'ils puissent entrer, puis m'agenouille près de Lenie. Mon cœur se serre en la voyant si vulnérable, comme lors de cette autre crise où ses parents lui avaient annoncé des décisions injustes pour elle. Avec douceur, je pose ma main sur son épaule, adoptant le ton rassurant que j'avais utilisé la dernière fois.

« Respire, Lenie, je suis là. Tout va bien. »

Peu à peu, elle se calme, et nos regards se croisent. Ses yeux tristes me percent le cœur, et, d'un geste désespéré, elle se jette dans mes bras, s'accrochant à moi en murmurant des excuses. Je la serre doucement, sans rien dire, laissant mon silence apaiser sa peine. Ensemble, nous entrons enfin dans la maison.

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