Chapitre 37 : Louis
Depuis quelques jours, je m'efforçais d'éviter Lenie. C'était plus facile à dire qu'à faire, surtout avec notre emploi du temps chargé et nos entraînements de basket en commun. Nos regards se croisaient parfois en classe, mais je détournais les yeux aussitôt. Candice et Pierre, installés juste derrière moi, murmuraient de temps à autre, visiblement inquiets. Quant à Lenie, elle faisait des tentatives pour m'approcher entre deux cours, mais je me dérobais, prétextant toujours quelque chose. J'avais l'impression de marcher sur une corde raide, prête à céder à chaque instant.
« Tu ne peux pas l'ignorer éternellement, » me dit Clara à la fin du cours de science, un ton mi-agacé, mi-inquiet dans la voix.
Elle n'avait pas tort, mais que pouvais-je bien dire ? Je n'étais même plus sûre de ce que je ressentais, et chaque fois que je voyais Lenie avec Marie Maude, c'était comme un coup de poignard. Alors je continuais de fuir, évitant soigneusement tout contact.
Aux entraînements, la tension était palpable. Tout le monde semblait attendre que l'un de nous craque. Lenie était concentrée, mais je la sentais tendue à chaque fois que Marie Maude venait la rejoindre au terrain. Les autres échangeaient des regards, incertains de comment réagir. De mon côté, je m'enfermais dans le jeu, essayant de laisser cette énergie négative à la porte. Ce n'était pas toujours facile, surtout quand Julien venait me rejoindre après ses entraînements de foot.
« Alors, toujours pas de discussion avec Lenie ? » demanda-t-il un soir en s'asseyant à mes côtés, alors que je luttais pour reprendre mon souffle après un match d'entraînement.
Je secouai la tête, le regard perdu sur le terrain. « Je ne sais plus quoi faire, » avouai-je à voix basse. « Je pensais que ça finirait par passer, mais chaque fois que je la vois avec Marie Maude... »
Julien passa un bras autour de mes épaules, un geste amical qui devenait habituel entre nous. « Je comprends, » dit-il simplement, sans ajouter quoi que ce soit. Ça faisait du bien de ne pas avoir à s'expliquer à chaque fois.
Pendant ce temps, Louis hésitait à rejoindre l'équipe. Lorsqu'on lui proposa de s'intégrer pleinement au groupe de basket, il exprima ses doutes à haute voix, expliquant qu'il répétait de plus en plus avec son groupe de musique.
« Tu devrais y réfléchir, » lui dis-je lors d'un de nos rares moments de calme, assise avec lui sur le bord du terrain après un entraînement particulièrement éprouvant. « C'est peut-être l'occasion de te libérer un peu l'esprit. »
Il hocha la tête sans répondre.
Le vendredi soir, nous nous retrouvâmes tous dans un petit bar du centre-ville. Louis et son groupe, Moonlight Shadows, allaient jouer, et pour une fois, j'étais heureuse de pouvoir sortir de cette spirale de tension émotionnelle. La scène du bar était simple, mais l'ambiance y était chaleureuse. Louis était dans son élément, entouré de ses coéquipiers : Maia, la bassiste, et Ulysse, le batteur.
Dès notre arrivée, je remarquai que Maia, une jeune femme aux longs cheveux sombres et aux yeux perçants, me regardait avec une certaine intensité. Son sourire discret était accompagné de regards insistants qui me mettaient un peu mal à l'aise, mais je ne pouvais m'empêcher de répondre timidement. Elle semblait pleine d'assurance, avec une attitude décontractée mais captivante.
« C'est à nous de passer, » annonça Louis, nous sortant de nos discussions. Je m'installai au fond de la salle avec les autres, espérant que la musique me permettrait de décompresser un peu. Mais au fil des morceaux joués par Moonlight Shadows, mon esprit divaguait à nouveau. Mes yeux se posèrent inévitablement sur Lenie, assise plus loin avec Marie Maude. Elles étaient proches, trop proches. Les doigts de Marie Maude effleuraient ceux de Lenie, et un sentiment de malaise profond me saisit. Une main bien trop tactile sur le bras de Lenie suffit à me faire détourner les yeux, l'estomac noué.
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Ce que nous sommes.
FanfictionHello, nouvelle histoire Helenie dans un autre univers. Elle se retrouve en secondaire (Lycée pour les Français je pense) Ont du coup entre 16 et 18-19 ans. Extrait : Bang, un seul son, pas de cri, pas de traces de freinage, rien, juste se bang, u...