Chapitre 44 : En route pour l'Espagne

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Chapitre 44 : En route pour l'Espagne

Le jour tant attendu du départ pour le tournoi de basket en Espagne était enfin arrivé. La matinée était remplie d'excitation et d'adrénaline. Margot, Axel, Lenie, Candice, Djebril, Victorien et moi étions tous réunis à l'aéroport, impatients de prendre notre vol. Pierre, notre coach improviser pour la semaine, nous accompagnait. Il avait toujours été là pour moi, m'aidant avec les stratégies et motivant l'équipe.

Marie Maude, Julien, Louis et Maia étaient également là pour nous dire au revoir. L'atmosphère était à la fois joyeuse et teintée d'un léger stress. Pendant que nous faisions nos dernières vérifications de bagages, j'observais les visages familiers, chacun avec un mélange d'enthousiasme et d'inquiétude.

Marie Maude se tenait un peu à l'écart, discutant discrètement avec Lenie. Je ne pouvais pas m'empêcher de tendre l'oreille alors que je marchais à côté de Julien.

« N'oublie pas de m'appeler dès que tu arrives, d'accord ? J'espère vraiment que je peux te faire confiance, » avait murmuré Marie Maude à Lenie, sa voix teintée d'une sincérité un peu trop forcée.

Je croisai le regard de Julien, qui semblait partagé entre l'inquiétude et la réprobation. Nous pensions tous les deux la même chose : il n'y avait rien de rassurant dans la façon dont Marie Maude s'adressait à Lenie. C'était comme un signal d'alarme, mais je ne pouvais pas m'en mêler maintenant.

Julien me prit alors dans ses bras, m'assurant de ses encouragements. « Allez, déchirer tout là-bas ! Je compte sur Pierre pour tout vloguer ! » dit-il, sa voix vibrante d'énergie. Cela m'avait donné un petit coup de pouce de confiance, et je savais que j'avais le soutien de mes amis, peu importe ce qui se passerait.

Lenie et moi étions finalement à côté l'une de l'autre dans l'avion. La nervosité était palpable. Je pouvais voir qu'elle tremblait légèrement, ses mains jouant avec la ceinture de sécurité. C'était sa première fois dans un avion, et je me souviens encore de mes propres craintes lors de mon premier vol. Je tentai de lui offrir un sourire rassurant.

« Tu sais, c'est normal d'être stressée, » lui dis-je doucement. « Une fois que tu es en l'air, ça devient agréable. »

Elle hocha la tête, mais je pouvais voir l'inquiétude dans ses yeux. La pression des examens et la compétition qui nous attendaient à l'autre bout n'aidaient pas. Alors que l'avion commençait à rouler sur la piste, je pris une profonde inspiration, essayant de chasser mes propres angoisses.

L'avion décolla, et un frisson parcourut mon corps. Je jetai un coup d'œil à Lenie. Ses yeux étaient écarquillés, fixés sur le hublot, scrutant l'extérieur avec une curiosité mêlée d'appréhension.

« Regarde ! » dis-je en montrant le paysage qui se dévoilait à nos yeux. Les bâtiments devenaient de minuscules points en dessous de nous, et bientôt, la mer scintillante s'étendait à l'horizon.

Je pouvais voir Lenie se détendre un peu, un léger sourire se dessinant sur son visage. C'était un petit pas, mais je me sentais fière d'être là pour elle. Loin des tensions et des préoccupations habituelles, cette aventure pourrait bien être ce dont nous avions besoin pour renforcer notre lien.

À mesure que nous prenions de l'altitude, je repensai à tout ce qui s'était passé ces derniers temps. Les doutes, les jalousies, et ces moments de complicité. Je réalisai que, quoi qu'il arrive en Espagne, nous devions nous concentrer sur le jeu et sur nous, sur ce que nous étions en train de reconstruire.

L'équipage de l'avion annonça que nous allions atteindre notre altitude de croisière, et je vis Lenie s'installer confortablement. Elle tourna la tête vers moi et dit avec un léger rire :

« Tu crois qu'on va vraiment déchirer là-bas ? »

« Je ne crois pas, je le sais, » répondis-je avec détermination.

Nous échangions des sourires complices, et pour un instant, tout semblait parfait. Le tournoi était à nos portes, et, ensemble, nous étions prêtes à tout affronter.

Alors que l'avion prenait de l'altitude, je sentis Lenie se détendre lentement à mes côtés. Peu à peu, elle se pencha jusqu'à ce que sa tête repose contre mon épaule. Un frisson d'émotion m'envahit à ce moment-là. C'était à la fois doux et familier, un geste que j'avais tant de fois déjà vécu. Je repensai à toutes ces occasions où nous avions partagé des moments similaires, où la complicité entre nous s'était installée, sans paroles, juste par la présence de l'autre.

Les souvenirs affluèrent dans mon esprit : les après-midis passés à discuter sur un banc, nos fous rires à la fin des entraînements, ces instants où l'on se réconfortait mutuellement après une journée difficile. C'était comme si tout cela revenait, me rappelant à quel point notre lien avait été fort.

Je n'avais pas le cœur à la réveiller. Au contraire, je voulais chérir ce moment. Elle avait besoin de repos, et moi, j'avais besoin de ce souvenir de proximité. La douceur de son souffle contre moi, le léger mouvement de sa tête au rythme du vol, m'apportait une sérénité que j'avais longtemps cherché. J'étais là pour elle, comme elle l'avait été pour moi tant de fois.

Quand l'annonce de l'équipage retentit, signalant que nous approchions de notre destination, Lenie s'éveilla lentement. Ses yeux s'ouvrirent, et elle sembla surprise de se retrouver contre moi. Ses joues prirent une teinte rosée, et elle se redressa brusquement, une lueur de gêne dans son regard.

« Désolée, Hele ! Je ne voulais pas... » balbutia-t-elle, visiblement embarrassée.

Je ne pus m'empêcher de sourire en la voyant si gênée. « Ce n'est rien, vraiment, » dis-je d'une voix douce. « J'espère que mon épaule est toujours aussi confortable qu'avant. »

Un léger rire s'échappa de ses lèvres, et je vis la tension dans ses épaules se relâcher. Elle avait cette façon de sourire qui illuminait son visage, et à cet instant, je compris à quel point j'avais manqué ces moments de légèreté entre nous.

Nous échangions des regards complices, et cette gêne qui nous avait souvent séparées semblait s'effriter. Il y avait quelque chose de réconfortant dans ce silence partagé, une compréhension tacite que nous étions là l'une pour l'autre, peu importe les épreuves que nous avions traversées.

Alors que l'avion commençait à descendre, je réalisai que, même si le tournoi de basket nous attendait, c'était notre relation qui me semblait être le véritable défi à relever.

« Prête pour le tournoi ? » lui demandai-je, tentant de changer de sujet pour alléger l'atmosphère.

Elle hocha la tête, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Prête à tout déchirer, en fait ! »

Son enthousiasme était contagieux, et je sentais que peu importe les obstacles à venir, nous serions capables de les surmonter, ensemble. Nous étions enfin prêtes à faire face à tout, une nouvelle dynamique émergeante entre nous, alimentée par ces petits moments de partage. 

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