Chapitre 84 : Débuts des problèmes ?

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Chapitre 84 : Débuts des problèmes ? 

Je suis seule chez moi, enfin. Après l'entraînement, l'agitation et le bruit constants, ça fait du bien de retrouver un peu de calme. J'ai toujours ce dossier de révisions à finir, et avec les matchs décisifs de basket qui approchent, je sais que je vais manquer cruellement de temps pour me concentrer. Une tasse de thé à la main, je me glisse dans mon fauteuil et allume mon ordinateur, prête à faire le point. J'ai besoin d'une vue d'ensemble sur ce qui me reste à préparer pour les examens, et surtout, de trouver du temps libre pour Lenie. Entre mes révisions, les cours, et les entraînements, je commence à me demander si nos moments ensemble ne vont pas en souffrir.

Les dernières semaines ont été intenses, et je sais que Lenie ressent cette pression autant que moi, surtout avec ses parents qui surveillent de près le temps que nous passons ensemble. Ça la frustre, je le sais bien, et même si je la comprends, j'aimerais trouver une solution pour ne pas rajouter de tensions inutiles. Mais ce soir, elle n'est pas là, et c'est peut-être aussi bien. J'ai besoin de cette soirée pour organiser mes priorités.

Alors que je suis plongée dans mon planning, une sonnerie interrompt mes pensées. Un numéro inconnu. J'hésite, fixe l'écran, puis laisse le téléphone sonner. Rien ne m'empêchera de me concentrer, pas ce soir.

La sonnerie retentit à nouveau. Et encore une fois. Je pousse un soupir agacé, prête à l'ignorer. Mais quand le téléphone vibre pour la quatrième fois consécutive, je finis par décrocher.

« Allô ? » Je réponds, un peu plus sèchement que prévu.

« Helena... c'est moi, Virginie. »

Mon souffle se coupe un instant. Virginie. Mon ex. Ma prof. Je m'attendais à tout sauf à elle. Pourquoi m'appelle-t-elle ? Ça fait presque un an qu'elle a disparu de ma "vie" sans un mot.

« Qu'est-ce que tu veux ? » Je lâche, irritée. « Et pourquoi tu me harcèles ? »

Sa voix tremble un peu. « Je... je suis désolée, Helena. J'aurais dû t'appeler plus tôt ou te parler plus tôt, mais c'est devenu insupportable. Je t'aime toujours, tu sais ? Et te voir tous les jours en cours... » Elle s'interrompt, comme si elle cherchait ses mots. « Ça me tue, Helena. Et je vois bien que toi et Lenie êtes très proches... »

Je serre le téléphone entre mes doigts. Cette conversation, je n'en veux pas. Pas maintenant. Pas après tout ce que j'ai vécu pour tourner la page.

« Virginie, c'est fini. Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie comme ça, après presque un an de silence. Tu crois que je t'ai attendue, que je n'ai pas essayé de t'oublier ? » Ma voix est ferme, sans appel. « J'ai passé des mois à espérer que tu reviendrais, mais tu ne l'as pas fait. J'ai tourné la page. »

Elle reste silencieuse un instant, puis murmure : « Laisse-moi juste te voir, s'il te plaît. Pour qu'on puisse parler. Rien qu'une heure. »

Je soupire. « Virginie, tu sais bien que c'est impossible. On ne peut pas se voir en dehors de l'école. C'est trop risqué. »

« Alors viens chez moi... ou laisse-moi passer chez toi. Juste une heure, c'est tout ce que je demande. Si après ça tu veux toujours que je disparaisse, je le ferai. Mais accorde-moi au moins une chance. »

Je soupire, hésitante. Je sais que ça ne mènera nulle part, mais je finis par céder. « Je m'organiserai pour te voir après la finale de la coupe. Une heure, pas plus. »

En raccrochant, une étrange sensation me reste dans le ventre. Devrais-je en parler à Lenie ? Probablement pas. Elle serait jalouse, et je n'ai pas envie de créer de drames inutiles. Après tout, ça ne changera rien entre Virginie et moi. Je ne la revois que pour lui mettre les choses au clair, une bonne fois pour toutes.

Je tente de reprendre mes révisions, mais mes pensées dérivent sans cesse. Je ne peux m'empêcher de repenser à mes moments avec Virginie, à notre relation, à sa façon de me regarder. Puis ces souvenirs se mêlent à ceux que j'ai avec Lenie. C'est différent, tellement plus doux et serein. Et pourtant, ce n'est pas toujours facile. Lenie est encore fragile, elle doute parfois, et je sais qu'elle a des craintes sur notre relation. Peut-être qu'en me concentrant sur elle, j'arriverai à oublier définitivement ce que j'ai ressenti pour Virginie.

Un message s'affiche soudain sur mon téléphone, me tirant de mes pensées. C'est Lenie.

Lenie : Hey, tu fais quoi ?

Helena : Je révisais, mais ça n'avance pas trop...

Lenie : Oh, je vois... J'aurais aimé être avec toi ce soir.

Je souris malgré moi. Parfois, ses messages ont cette douceur qui me fait tout oublier.

Helena : Moi aussi... Mais ça ira. J'ai juste besoin de m'organiser un peu.

Après un instant, un autre message apparaît. Un peu plus direct cette fois.

Lenie : J'aurais bien trouvé un moyen de te distraire, moi...

Helena : Ah oui ? Tu ferais quoi ?

Lenie : J'aurais commencé par un massage... mes mains glisseraient doucement le long de ton dos...

Je rougis légèrement. Lenie n'est pas du genre à être si explicite, mais je décide de jouer le jeu.

Helena : Mmh, intéressant... et après ?

Lenie : Après, je te ferais doucement basculer pour t'embrasser. Mes lèvres iraient un peu partout...

Un frisson me parcourt. Ses mots me déstabilisent.

Helena : Et où iraient tes lèvres exactement ?

Lenie : Là où tu voudrais qu'elles aillent...

Elle devient de plus en plus audacieuse, et ça me perturbe. Une partie de moi veut répondre à ce jeu, mais je sens aussi que ce n'est pas le bon moment. Je préfère calmer un peu les choses.

Helena : Doucement, Lenie... on a tout le temps, tu sais.

Un silence. Je commence à sentir que ma réponse ne l'a pas satisfaite.

Lenie : Pourquoi tu refuses toujours, Helena ? Peu importe ce que je tente, tu n'es jamais réceptive...

Le ton a changé, et je sens la frustration dans ses mots. Je tente de l'apaiser.

Helena : Ce n'est pas ça, Lenie... C'est juste que notre relation est encore récente, et je veux qu'on prenne le temps. On n'a pas besoin de se précipiter.

Lenie : Mais j'en ai marre d'être tout le temps repoussée... J'ai besoin que tu sois plus ouverte avec moi, que tu fasses les premiers pas, que tu me guides aussi...

Je respire profondément, mes doigts glissant sur le clavier, cherchant les bons mots.

Helena : Lenie, écoute... Je comprends ce que tu ressens, vraiment. Mais je veux que tout se passe naturellement, quand ce sera le bon moment pour nous deux.

Elle tarde à répondre, et je commence à m'inquiéter. J'espère qu'elle ne se sentira pas rejetée. Mon intention n'a jamais été de la blesser, mais de lui montrer que je tiens à ce que chaque étape de notre relation ait un sens. Après une éternité, mon téléphone vibre enfin.

Lenie : D'accord... Je vais essayer de comprendre ça.

Je soupire de soulagement, même si je sens bien qu'elle reste un peu vexée. J'espère seulement qu'avec le temps, elle comprendra que ce n'est pas un refus de ma part, mais plutôt une façon de lui montrer que j'ai envie de bâtir quelque chose de solide entre nous. Peut-être que je devrais en faire plus, trouver un équilibre pour lui prouver que je tiens à elle tout en respectant nos limites.

Je ferme finalement mon ordinateur, laissant mes révisions de côté pour la soirée. Je suis trop troublée pour me concentrer sur autre chose que ces pensées qui tourbillonnent entre Virginie et Lenie. Une chose est sûre, j'ai pris la bonne décision en me tournant vers Lenie. Virginie fait partie de mon passé, un chapitre que j'ai refermé. Et je veux croire que c'est avec Lenie que j'écrirai les prochains. 

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