Ce que nous sommes.

Chapitre 31 : Fin de soirée

Chapitre 31 : Fin de soirée

Ne voulant pas se quitter aussi rapidement après notre partie de laser game, j'ai proposé d'aller chez moi pour finir la journée. Ceux qui n'avaient pas pu se joindre à nous plus tôt — Louis, Victorien et Djebril — pourraient ainsi nous retrouver. Le groupe semblait emballé par l'idée, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous nous sommes tous retrouvés dans mon petit appartement.

Une fois installés, Julien et Louis prirent les choses en main pour commander des pizzas, plaisantant sur qui choisirait les garnitures les plus originales. L'ambiance était légère, marquée par les rires et les échanges taquins. L'après-midi avait été intense, et l'énergie commençait à redescendre. Nous avions donc décidé de rester tranquilles, optant pour une petite soirée "chill". Quelques parties d'UNO étaient en cours pendant que nous attendions les pizzas, et les provocations bon enfant allaient bon train.

Assise sur le canapé, je lançais de temps à autre un regard furtif à Lenie, espérant capter une expression, un signe, quelque chose qui me permettrait de savoir si elle pensait encore à notre moment partagé pendant le laser game. Mais elle semblait concentrée sur sa partie, et mes pensées se faisaient de plus en plus confuses.

Pendant ce temps, la discussion s'orienta vers la sélection du film à regarder après le dîner. Je priais intérieurement pour que ce ne soit pas un film d'horreur — pas vraiment mon genre —, mais une partie de moi se surprit à espérer le contraire. Peut-être qu'un film d'horreur rappellerait à Lenie notre tout premier moment "intime", ce moment où les premiers contacts s'étaient faits, où nos mains s'étaient effleurées pour la première fois, et où la complicité avait commencé à se tisser entre nous.

Je ne pouvais m'empêcher de sourire en repensant à cette soirée, à la manière dont elle s'était blottie contre moi, terrifiée par l'histoire du film, mais trouvant dans ce contact une sécurité et un apaisement. Un frisson me parcourut à cette pensée. Si seulement je pouvais recréer cette proximité aujourd'hui...

— « Alors, on regarde quoi ce soir ? » lança Louis en revenant avec Julien après avoir finalisé la commande des pizzas.

La réponse ne tarda pas à arriver : la majorité réclamait un film d'horreur. Mon cœur s'emballa à cette idée, entre l'appréhension et une petite lueur d'espoir que cette soirée ramène quelque chose entre Lenie et moi.

Le choix du film ne fut pas long à trancher. Tout le monde vota pour un film d'horreur, un classique du genre : Hereditary. Même en sachant que ça me ferait sursauter à chaque scène, je me résignai, mon esprit partagé entre l'appréhension et l'espoir secret que ce moment ramènerait quelque chose de l'ancien nous, Lenie et moi.

Tout le monde s'installa dans le salon. Il y avait une étrange coordination dans les mouvements, comme si tout avait été planifié à l'avance. Les autres s'étaient arrangés pour que Lenie et moi nous retrouvions côte à côte sur le canapé, avec Pierre et Candice installés non loin de nous. Clara, Margot et Axel s'étaient blottis ensemble sur l'autre divan, tandis que Julien, Louis, Djebril et Victorien s'étaient mis à même le sol, profitant de la grande place devant nous. Le divan était ouvert, et l'ambiance feutrée donnait un côté cocon à l'appartement. Je tentai de ne pas trop montrer à quel point j'étais nerveuse.

Le film démarra. Dès les premières scènes, l'atmosphère devint pesante, presque suffocante. Hereditary avait ce talent pour créer une tension silencieuse, qui s'immisçait progressivement, jusqu'à ce qu'elle devienne insupportable. À chaque bruit soudain, chaque mouvement de caméra, je sentais mon cœur accélérer, et parfois, je surprenais Lenie frémir à mes côtés.