Ce que nous sommes.

Chapitre 54 : Un moment de complicité

Chapitre 54 : Un moment de complicité

Après la douche, l'ambiance dans la chambre était apaisante. La lumière douce du soir filtrait à travers les rideaux, et l'odeur de shampooing et de savon flottait dans l'air. Je m'étais installée sur mon lit, mon téléphone à la main, faisant défiler les notifications, essayant de me déconnecter des tensions de la journée. Le match, bien que victorieux, avait été un véritable marathon émotionnel.

Alors que je perdais mon regard dans l'écran, j'entendis la porte de la salle de bain s'ouvrir. Lenie sortit, ses cheveux encore humides, un éclat de chaleur sur son visage. Sans crier gare, elle sauta sur moi, se blottissant contre mon torse. Je me laissai surprendre, un rire échappant de mes lèvres tandis qu'elle s'installait confortablement sur mes jambes.

« Prends-moi dans tes bras, s'il te plaît, » murmura-t-elle, la voix empreinte de douceur. Je ne pus m'empêcher de sourire, de ressentir une vague de tendresse en moi. Je l'enveloppai de mes bras, la tirant contre moi, savourant ce moment intime.

« Tu veux en parler ? » demandai-je doucement, ma voix presque un chuchotement. Lenie secoua la tête, son regard se perdant dans le vide. J'aperçus une lueur de tristesse dans ses yeux, et je compris qu'elle était encore affectée par sa dispute avec Marie Maude. Elle glissa une main sous la manche courte de mon T-shirt, un geste à la fois tendre et révélateur.

« Je suis là, » lui dis-je, caressant doucement son dos. « Je comprends. »

Lenie ne répondit pas, mais sa tête se reposa contre moi, et je savais qu'elle appréciait ma présence silencieuse. Le temps sembla s'arrêter alors que nous restions là, enveloppées dans un cocon de chaleur et de compréhension. J'avais envie de lui dire que tout irait bien, que cette dispute n'était qu'un nuage passager, mais je savais que parfois, il valait mieux laisser les mots de côté.

Finalement, après un moment qui me sembla à la fois court et infini, je rompis le silence. « Est-ce que tu veux regarder l'épisode 3 de Gap ? » proposai-je, espérant lui changer les idées.

Lenie releva la tête, son expression hésitante, mais un sourire commença à se dessiner sur ses lèvres. « Encore cinq minutes, s'il te plaît, » dit-elle, se blottissant un peu plus contre moi.

Je lui souriais, heureuse de ce moment partagé, et acquiesçai. Cinq minutes de calme, de connexion, avant que le tumulte du monde extérieur ne revienne frapper à notre porte. J'étais prête à lui donner ce qu'elle voulait, ce dont elle avait besoin. Dans ces instants, je comprenais que, quoi qu'il arrive, nous serions toujours là l'une pour l'autre.

Alors que Lenie se blottissait un peu plus contre moi, je ressentis une vague de réconfort et de sécurité. Ce contact physique, cette proximité, effaçait peu à peu les tensions de la journée. Je caressais doucement ses cheveux, perdue dans mes pensées, lorsque je réalisai à quel point ces petits moments étaient précieux.

« Tu sais, » commençai-je timidement, « même si Marie Maude a ses raisons, cela ne change rien à ce que nous sommes. »

Lenie releva légèrement la tête, un sourcil haussé. « Et qu'est-ce que nous sommes, exactement ? »

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, et je sentis mon cœur battre un peu plus vite. « Des amies. Peut-être un peu plus que ça. »

Elle sembla réfléchir à ma réponse, son regard se perdant dans le vide. Je me demandais si elle avait compris tout ce que ces derniers jours avaient signifié pour moi, pour nous. « C'est juste que parfois, j'ai l'impression que tout peut basculer si vite, » finit-elle par murmurer.