Chapitre 22 : Conversations au Café

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Chapitre 22 : Conversations

Le couloir était encore rempli des échos de l'altercation, et une atmosphère pesante pesait sur nous. Louis et Clara, toujours dans le coin, nous regardaient, chacun hésitant sur la façon de réagir. Je pouvais sentir l'appréhension qui régnait dans l'air, et je savais que nous devions parler, mais comment le faire dans une ambiance aussi chargée ?

— Écoutez, proposa Louis, brisant finalement le silence. Pourquoi ne pas aller au café ? Ça nous permettrait de discuter loin des oreilles indiscrètes.

Je regardai Pierre, qui semblait incertain, son regard oscillant entre la méfiance et l'espoir. Je pouvais voir qu'il se battait avec ses propres doutes. C'était compréhensible après tout ce qui s'était passé, mais j'espérais qu'il serait ouvert à cette discussion. Candice, à mes côtés, se tourna vers lui avec un sourire encourageant.

— Allez, Pierre, disons qu'ils ont l'air sincères. Peut-être qu'ils veulent vraiment changer. Donnons-leur une seconde chance.

Pierre hocha lentement la tête, l'air toujours soucieux, mais il finit par acquiescer. Candice avait cette façon d'encourager tout le monde, et j'admirais sa capacité à voir le bon chez les autres, même après des blessures.

Nous nous dirigeâmes vers le café, un endroit familier, mais aujourd'hui, il semblait presque étranger. Une fois à l'intérieur, nous prîmes place à une table au fond, loin des autres clients. L'ambiance était tendue, et je sentais le poids des regards de Louis et Clara sur nous.

Après quelques instants de silence, Louis prit la parole.

— Je voulais m'excuser, pour tout. Pour la façon dont nous vous avons traités, Pierre et Candice. Nous étions bêtes de ne pas voir plus tôt qui étaient les "gentils" dans cette histoire.

Je pouvais voir Clara acquiescer à ses côtés, l'air gêné mais sincère.

— Oui, ajouta-t-elle. On a été vraiment stupides, et on a pris conscience de l'harcèlement que nous vous avons fait subir. Ça ne devrait jamais arriver, et on aurait dû être là pour vous.

Pierre, bien que visiblement touché par leurs mots, restait prudent.

— Je veux bien croire que vous ayez réalisé vos erreurs, mais ça ne change pas le fait que ça a fait beaucoup de mal, murmura-t-il, son regard fixant le sol.

Candice posa une main réconfortante sur son bras.

— Je pense que tout le monde mérite une chance de se racheter, Pierre. Nous avons tous nos combats, et parfois, on ne voit pas la situation dans son ensemble.

À cet instant, je me sentais un peu soulagée, mais mon esprit restait préoccupé par Lenie. Je savais que je ne pouvais pas laisser cette situation en suspens. Les mots de Louis et Clara me parvenaient comme un écho lointain, alors que mes pensées se focalisaient sur le regard de Lenie, sur sa douleur et sa colère.

Helena, concentre-toi, me dis-je intérieurement. Ce n'était pas le moment de me laisser submerger par mes propres préoccupations. Je devais écouter et comprendre ce qui se passait ici.

— Écoutez, dis-je enfin, brisant le silence qui pesait sur nous. Je suis contente que vous réalisiez ce qui s'est passé, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à Lenie. Elle souffre, et je ne sais pas comment je vais arranger les choses entre nous.

Louis pencha la tête, comprenant ma détresse.

— Je comprends, Helena. On a tous fait des erreurs. Peut-être que nous pouvons l'aider à se sentir plus à l'aise dans sa classe. On peut essayer de lui montrer que les choses ont changé, qu'on est là pour elle.

Je regardai Louis, hésitant, mais je savais qu'il avait raison. Lenie avait besoin de soutien, et si cela signifiait que nous devions nous unir, alors je ferais ce qu'il fallait.

Candice ajouta :

— On peut même organiser une sorte de rencontre avec tout le monde, un moyen de redémarrer sur de bonnes bases.

Cela me réchauffa le cœur d'entendre cette proposition. C'était un début, au moins. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une boule dans mon ventre.

Je voulais me rapprocher de Lenie, mais comment pouvais-je le faire après tout ce qui s'était passé ? La route serait semée d'embûches, mais j'étais déterminée à essayer. Je ne pouvais pas laisser notre amitié se briser.

Alors que nous continuions à discuter, mes pensées se tournaient toujours vers Lenie. Je savais que je devais trouver le courage de lui parler, même si cela me faisait peur. Chaque pas en avant serait un pas vers la guérison, non seulement pour elle, mais pour moi aussi. 

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