Chapitre 51 : La Victoire des Bélugas

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Chapitre 51 : La Victoire des Bélugas

Le soleil déclinait doucement, projetant une lumière dorée sur le terrain de basket en extérieur. Il était 16h, et l'air était encore tiède, créant une ambiance presque parfaite pour ce match décisif. Mon équipe, les Bélugas, se tenait prête à en découdre contre les Flammes de Montpellier, une équipe française connue pour son jeu rapide et agressif.

Je sentais l'adrénaline courir dans mes veines alors que je regardais Lenie s'échauffer de l'autre côté du terrain. Malgré la tension palpable de ce match, mon esprit était ailleurs, partagé entre l'excitation de l'enjeu et la confusion de mes sentiments. Lenie et moi avions tant traversé récemment, et chaque regard échangé entre nous semblait chargé d'une électricité nouvelle.

Le sifflet retentit, me ramenant brusquement à la réalité. Le coup d'envoi du match venait d'être donné, et les Flammes ne perdirent pas de temps. Leur meneuse prit possession de la balle, dribblant avec une aisance déconcertante avant de filer vers notre panier. Une passe rapide à leur ailière, et avant même que je ne puisse réagir, le ballon était déjà dans le filet. 3-0 pour les Flammes.

Je serrai les poings, refusant de me laisser abattre par ce démarrage difficile. Nous étions les Bélugas, et nous n'allions pas nous laisser intimider aussi facilement.

« Allez, on y va ! » criai-je à mes coéquipiers tout en me plaçant en attaque.

Candice, en meneuse avisée, avança la balle rapidement vers moi. Je la récupérai juste avant la ligne des trois points et levai les yeux, cherchant une ouverture. C'est alors que je vis Lenie se démarquer. Sans hésiter, je lui fis une passe précise, et elle s'élança vers le panier avec une agilité qui me coupa le souffle. Son tir fut parfait. La balle traversa l'anneau sans effort, réduisant l'écart à 3-2.

Le cri de nos supporters, massés sur les gradins extérieurs, résonna dans l'air encore chaud. Un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était notre moment, et nous allions nous battre jusqu'au bout.

Le match s'intensifia rapidement. Les Flammes prenaient l'avantage, mais nous restions toujours à leurs trousses. Chaque point marqué par l'équipe adverse semblait déclencher une contre-attaque immédiate de notre part. Victorien réalisa un tir à trois points spectaculaire qui nous ramena à égalité, 11-11, juste avant la fin du premier quart-temps.

Pendant le temps mort, je m'essuyai le front, la chaleur du soleil toujours présente sur ma peau. Pierre, notre coach improvisé, m'adressa un regard encourageant.

« On est dedans, Helena. »

Je hochai la tête, mais je savais que nous devions encore trouver un autre niveau d'énergie. Les Flammes étaient redoutables, et pour les battre, il allait falloir puiser dans nos réserves.

Le deuxième quart-temps démarra avec une intensité encore plus grande. Chaque mouvement semblait plus rapide, chaque passe plus risquée. Les Flammes continuaient à jouer de façon agressive, mais nous répondions avec tout ce que nous avions. À un moment, je réussis à intercepter une passe adverse, et sans réfléchir, j'envoyai la balle à Lenie, qui sprintait déjà vers le panier. Elle réalisa un magnifique tir en suspension, sous les acclamations de nos supporters.

Malgré nos efforts, les Flammes prirent de l'avance à la mi-temps. Le score était de 28 à 22 en leur faveur. Je me laissai tomber sur le banc, essoufflée et frustrée. Je croisai le regard de Lenie, et même sans parler, je savais qu'elle ressentait la même tension que moi.

« On peut les avoir, Hele», murmura-t-elle en s'asseyant à mes côtés. Ses mots me redonnèrent une énergie nouvelle.

Le troisième quart-temps fut un tournant. Nous étions plus déterminés que jamais à ne pas laisser ce match nous échapper. Candice distribua les passes avec une précision redoutable, et je me battis pour chaque rebond, chaque interception. Nos efforts furent récompensés lorsque nous parvînmes enfin à égaliser, 35 partout.

Je jetai un coup d'œil vers les gradins. Nos supporters, debout, criaient de toutes leurs forces pour nous encourager. L'énergie dans l'air était incroyable, presque palpable. Mais le match était loin d'être fini.

Dans les dernières minutes du dernier quart-temps, nous étions à égalité. La fatigue pesait sur mes épaules, mais je savais que nous ne pouvions pas lâcher maintenant. Je m'emparai de la balle et, sans réfléchir, je me précipitai vers le panier adverse. Le souffle court, je fis une passe à Lenie, qui se trouvait à l'intérieur de la raquette.

Elle bondit avec une grâce que je lui avais rarement vue, et la balle traversa l'anneau avec une précision parfaite. Les Bélugas venaient de prendre l'avantage. 42 à 40. Le temps s'écoulait lentement, chaque seconde semblait durer une éternité.

Les Flammes tentèrent une dernière offensive, mais notre défense tint bon. Et enfin, le sifflet final retentit.

Nous avions gagné. Je me précipitai vers Lenie, mon cœur battant la chamade. Je l'attrapai dans mes bras, un sourire immense sur le visage.

« On l'a fait », soufflai-je.

Et dans ce moment, sous le soleil déclinant, tout semblait possible. 

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