Chapitre 87 : Réflexion.
Alors que la pression du dernier match est derrière nous, je ressens une sorte de vide étrange. J'ai pensé que cette victoire marquerait la fin des tensions, qu'on pourrait tous retrouver une certaine légèreté, mais il reste cette sensation d'inachevé, de quelque chose qui ne se résout pas simplement par une victoire sur le terrain.
Le lundi matin, alors que je m'apprête à retrouver tout le monde, je sens une pointe d'appréhension en repensant à Lenie. Notre conversation après le match m'a apaisée sur le moment, mais maintenant, avec du recul, je me demande si j'ai bien fait de lui promettre qu'on trouverait une solution. Je sais que Lenie veut plus de transparence dans notre relation, et je ne peux pas l'ignorer. Mais cette idée de dévoiler ce que nous sommes aux autres me paralyse toujours un peu. Pourtant, l'idée de la perdre est bien plus terrifiante.
À l'école, l'ambiance dans notre groupe semble être revenue à la normale. Les félicitations et les accolades du week-end ont cédé la place aux discussions plus légères et aux rires habituels. Lenie est là, souriante, entourée de Candice et Clara. Quand elle me voit arriver, elle me lance un sourire discret, et je sens immédiatement mon cœur se réchauffer. La veille au soir, elle m'a envoyé un message pour me remercier de notre discussion, et elle m'a assuré qu'elle comprenait que j'avais besoin de temps, même si je sais que sa patience n'est pas infinie.
Au fil de la journée, je ressens un désir grandissant de lui parler, juste nous deux, à l'abri des regards. Mais avec les cours et nos amis qui nous entourent sans cesse, cela semble impossible. À la pause déjeuner, je la cherche du regard, essayant de capter un moment où nous pourrions nous éclipser. Mais chaque fois que je m'approche, il y a quelqu'un pour nous interrompre, quelqu'un qui fait des allusions à notre victoire ou qui veut revivre le match à travers nos récits.
Je finis par me dire que j'aurai plus de chance après les cours. Lenie et moi avons pris l'habitude de nous retrouver au terrain pour tirer quelques paniers après l'entraînement officiel, et c'est devenu notre moment. Une sorte de rituel. Alors, quand la sonnerie de fin de journée retentit, je sens un frisson d'anticipation me parcourir.
Arrivée au terrain, je remarque qu'elle est déjà là, en train de faire rebondir le ballon avec cette concentration qui lui est propre. En m'approchant, je m'efforce de calmer les battements de mon cœur, tout en souriant légèrement. Sans un mot, elle me tend le ballon et nous entamons une partie en silence, échangeant des passes, des dribbles, des sourires. Nous jouons de manière instinctive, comme si nos corps parlaient à notre place.
Ce soir-là, alors que nous nous retrouvons sur le terrain, la tension entre Lenie et moi est différente, presque électrique. Elle semble nerveuse, lançant des regards vers moi pendant que nous jouons notre partie de cinq points habituels. Ses sourires sont plus rares, comme retenus par quelque chose qui la pèse.
Lorsque nous atteignons le dernier point, je marque sans même y penser, mon attention toute dirigée vers elle. Elle se laisse tomber sur le banc avec un soupir, le regard perdu sur le terrain. Je m'assois à côté d'elle, et un silence lourd s'installe entre nous, plus pesant qu'à l'ordinaire.
Après un moment, elle se tourne vers moi, avec cette lueur d'hésitation dans les yeux, comme si elle choisissait soigneusement ses mots. "Helena, j'ai besoin de te parler de quelque chose." Elle s'interrompt, inspirant profondément. "J'aimerais... j'aimerais pouvoir parler de nous à quelqu'un."
Ses mots me figent, et je sens mon estomac se nouer. Elle me regarde, attendant une réaction, mais je reste muette, trop occupée à analyser ce que cela pourrait signifier.
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Ce que nous sommes.
Fiksi PenggemarHello, nouvelle histoire Helenie dans un autre univers. Elle se retrouve en secondaire (Lycée pour les Français je pense) Ont du coup entre 16 et 18-19 ans. Extrait : Bang, un seul son, pas de cri, pas de traces de freinage, rien, juste se bang, u...