Chapitre 103 : Le feu ça brule.

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Chapitre 103 : Le feu ça brule.


Le lendemain matin, la lumière filtrant à travers les rideaux vint doucement troubler mon sommeil. J'ouvris lentement les yeux, réalisant que Lenie dormait encore, paisiblement blottie contre moi. Une vague de tendresse m'envahit en la voyant ainsi, complètement relâchée, sans aucune trace de doutes ou des tensions qui avaient parfois pu peser sur nous.

Je restai un moment à observer les traits de son visage, sa respiration régulière, et cette petite mèche de cheveux tombant sur son front que je n'osais pas déplacer de peur de la réveiller. Dans ce calme, je sentais que notre relation avait franchi une étape. Malgré tout ce que nous avions traversé, nous en étions arrivées là, à ce moment où chaque geste, chaque mot semblait à sa place, comme une évidence.

Alors que je commençais à me lever doucement pour ne pas la déranger, elle ouvrit un œil et, sans rien dire, me retint en posant sa main sur la mienne. Avec un sourire endormi, elle murmura : « Reste un peu... »

Au bout d'un moment Lenie rouvrit les yeux et je souris en l'entendant réclamer des crêpes, et sans hésiter, je l'embrassai doucement sur la joue avant de me diriger vers la cuisine et le placard pour sortir tout ce dont elle aurait besoin. Lenie, encore un peu endormie, se mit à fouiller dans les tiroirs pour trouver le fouet et la louche, concentrée comme si préparer des crêpes était la mission la plus importante de la journée.

« Tu es sûre de vouloir t'en occuper ? » la taquinai-je en sortant les œufs.

Elle leva les yeux vers moi avec un petit sourire fier. « Bien sûr ! Tu vas voir, je fais les meilleures crêpes... enfin, en théorie. » Elle rit en haussant les épaules, puis commença à casser les œufs avec une concentration adorable.

Je restai près d'elle, surveillant avec amusement ses gestes parfois hésitants. Quand elle ajouta un peu trop de lait, je lui chuchotai quelques conseils sans vouloir prendre le relais. Ce moment, si simple, nous rapprochait encore davantage, et je la laissais expérimenter, prête à l'aider si elle en avait besoin.

Après quelques minutes de mélange, elle se tourna vers moi, tenant fièrement son bol de pâte. « Prêt pour la cuisson ! » annonça-t-elle avec un éclat de fierté dans la voix.

J'attrapai la poêle et la fis chauffer, puis m'écartai pour la laisser faire. « À toi l'honneur, chef Lenie. »

Elle versa sa première louche de pâte, observant attentivement la cuisson. Pendant qu'elle préparait les premières crêpes, je lui préparai un café, que je posai près d'elle pour qu'elle puisse en boire une gorgée entre deux cuissons.

« Merci, Helena. Je ne sais pas si je pourrais tenir les examens sans ta patience et tes cafés... » Elle sourit en me regardant, visiblement heureuse.

Alors qu'elle tournait la crêpe dans la poêle avec un peu de maladresse, elle réussit à la faire sauter... pour atterrir partiellement sur le bord de la poêle et retomber pliée en deux. Nous éclatâmes de rire, et elle secoua la tête en soupirant : « Ok, peut-être pas la meilleure crêpière, mais je m'améliore ! »

Je posai une main sur son épaule, amusée. « Au moins, celle-ci a du caractère. Et puis, le goût est ce qui compte. »

Après plusieurs essais, les crêpes prenaient une allure plus régulière. Nous les empilâmes sur une assiette, et Lenie ajouta des fruits et du chocolat pour agrémenter le tout. Nous nous installâmes à la table, en riant encore de nos petites mésaventures culinaires.

En dégustant la première bouchée, je lui adressai un regard complice. « Elles sont délicieuses, mon coeur. Tu as assuré. »

Elle rougit légèrement, visiblement ravie de mon compliment, puis tendit sa main pour attraper la mienne. « Merci pour ce moment... vraiment. » Elle caressa doucement ma main, ses yeux brillants d'une tendresse qui me réchauffa le cœur.

Nous finîmes notre petit-déjeuner dans une ambiance douce et complice, savourant chaque instant ensemble.

Apres ce moment, j'envoya Lenie prendre une douche pendant que je débarrassais. Vêtue uniquement d'une serviette autour d'elle. Elle s'avança vers moi avec cet air malicieux que je lui connaissais bien, et je m'assis sur le bord de l'îlot de la cuisine, les yeux rivés sur elle. Elle s'approcha et passa ses bras autour de mon cou, ses lèvres trouvant les miennes pour un baiser tendre, mais empreint d'une tension qui trahissait notre désir mutuel.

J'essayai de me contrôler, mais l'avoir si près de moi, nue sous cette serviette que je pourrais si facilement lui retirer, me rendait chaque seconde plus difficile. Je sentis mes mains se poser instinctivement sur ses hanches, comme pour la maintenir à distance, malgré l'envie brûlante de la serrer davantage contre moi.

Lenie murmura, le souffle chaud contre ma peau, avec une lueur taquine dans les yeux : « On dirait qu'on a du mal, là. »

Je fis de mon mieux pour garder un air détendu, mais je sentais mes joues s'empourprer. « Pas du tout, » dis-je en feignant la légèreté, même si chaque fibre de mon corps me criait le contraire. « Mais je vais aller prendre ma douche, moi aussi. »

Elle sourit, amusée, et me lança en riant doucement : « Prends-la froide, cette douche. »

Rougissante, je m'éloignai rapidement vers la salle de bain, tentant de conserver un semblant de contenance. Une fois à l'intérieur, je fermai la porte derrière moi et me retrouvai à m'appuyer contre le lavabo, mes mains fermement posées sur le rebord.

Je me regardai dans le miroir, un sourire désabusé aux lèvres, et murmurai à moi-même : « Elle est vraiment pas prête pour ça, hein ? »

L'eau froide était peut-être effectivement une bonne idée.

Helena, habillée, entra dans le salon prête à reprendre les révisions pour l'examen de lundi matin. Lenie, désormais vêtue également, lui sourit en la voyant arriver, et Helena lui rendit son sourire, sentant toujours la chaleur de leurs moments partagés un peu plus tôt.

« Alors, elle était bonne, cette douche ? » demanda Lenie avec un sourire amusé, ses yeux pétillants de malice.

Helena haussa les sourcils, amusée mais tentant de garder son calme. « À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler, tu sais... »

Lenie s'approcha un peu, ses lèvres esquissant un sourire plus audacieux. « Peut-être que j'ai envie de brûler, justement, » murmura-t-elle, ses mots pesant dans l'air, comme un défi à peine voilé.

Le cœur d'Helena s'accéléra malgré elle, mais elle parvint à garder son aplomb, croisant ses bras en prenant une inspiration. « Eh bien, dans ce cas, il va falloir te concentrer pour ne pas tout enflammer avant les examens, » rétorqua-t-elle en souriant, feignant un air sévère pour masquer le trouble qui l'habitait.

Lenie éclata de rire, faisant finalement retomber la tension, et s'installa avec Helena sur le canapé pour réviser. Pourtant, malgré leurs tentatives pour se concentrer sur les notes et les fiches, chaque regard échangé, chaque sourire contenait une promesse, une flamme discrète qui attendait son moment pour éclater. 

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