Personne ne bougea, alors la maman de Matt me tendit ma tasse de thé en me disant de faire attention puisqu'elle était encore très chaude. Seulement, alors que j'allais l'attraper, ma génitrice donna un grand coup dans la tasse d'un revers de main. L'eau vint alors s'étaler par terre et la vaisselle se brisa en un bruit assourdissant. Je laissai alors échapper un hoquet de surprise, m'étant brûlée au passage.
- Cela t'apprendra à être mal polie petite gamine ! hurla ma mère en me repoussant d'une main.
Je sentis des larmes me monter. Derrière moi, Matt venait de poser sa main sur ma taille, sous mon pull pour que ma génitrice ne le voit pas. Ce petit signe de réconfort me touchait mais cela ne suffit pas à retenir mes larmes juvéniles. Tandis que Evae s'était baissée pour commencer à ramasser la poterie cassée ma génitrice l'arrêta d'un geste.
- Laisse. Tery va réparer sa bêtise.
Elle resta là, attendant que sa fille de six ans paye son comportement. Je me mis accroupis tout doucement et entre deux sanglots je ramassais les débris dans le creux de ma petite paume. Soudain, elle me demanda d'accélérer puisqu'elle devait aller étendre le linge et, dans ma précipitation, je me coupai. Un peu de sang coula sur mon indexe et mes sanglots redoublèrent mais je continuais de ramasser.
Une fois terminé, je jetai les débris à la poubelle et je montai en courant dans ma chambre, Matt sur mes talons. Après m'être jetée sur mon matelas, au sol, je serrais mon cousin contre mon visage. Matt vint alors s'allonger dans mon dos et m'enlaça. J'aimais tellement sa présence, me montrant que nous étions inséparables. Alors, je me retournais et plongeais dans ses bras grands ouverts. Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps dans son cou tandis que lui essayait de me calmer en me caressant le dos. Je pleurais d'avoir une mère aussi froide comparée à la sienne. Je pleurais mon père absent. Et je pleurais tous les malheurs qu'une petite fille de six ans pouvait rencontrer.
Ma tête est glacée. J'ouvre précipitamment les yeux et les écarquille de torpeur. De la sueur perle de mon front, encore hanté par mon rêve. Je me demande où je suis, allongée sur des galets. Ai-je été somnambule ? Le soleil est levé. Puis tous les éléments me reviennent en tête, et je me rends compte que ce n'est pas de la sueur qui dégouline mais de l'eau. Oui, de l'eau glaciale est venue tremper mes cheveux ainsi que mon buste.
-C'est bon, tu es réveillée ? rigole un homme dans mon dos.
Je me retourne rageusement et découvre Brion, un seau vide dans les mains. J'explose.
- Mais enfin, qu'est-ce qui t'as pris de faire une chose pareille ? je hurle. Tu n'aurais pas pu me réveiller comme tout le monde ? Avec un petit mot à l'oreille ? je vocifère hors de moi, décidément levée du mauvais pied.
- Tu m'excuseras madame la princesse mais moi je bosse dans 10 minutes, rigole-t-il.
En me souvenant de cela, je me calme. Cela est vrai, il a raison et sans lui je ne pourrais pas avoir mes affaires. Heureusement, ma fièvre a disparu.
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Guerrière
Science Fiction2183, Westen : 2 751 habitants Cela fait maintenant un siècle qu'un virus a contaminé la majeur partie de l'espèce humaine, les mutant en créatures ignobles. Westen, ville entourée d'immenses murs la protégeant, est dirigée par un système sexiste et...