21. L'Ere Nouvelle (part. 2)

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Je récupère la serviette et m'éponge de visage et le dos. Je suis transpirante. Je crois que la douche que j'ai prise avant de venir ne servait vraiment à rien. Alors que je rentre dans le bâtiment, je passe devant des vestiaires. J'entre dans celui des femmes. Il n'y a personne. J'enlève mes vêtements et me lave rapidement dans une des douches individuelles. Je me sèche et remets les mes habits. Je n'ai pas vraiment le choix. Je laisse la serviette dans les vestiaires, vue que je ne sais pas où elle était. Les couloirs et salles sont éclairées par des torches suspendues ou accrochées aux murs. En essayant de retrouver le chemin de la sortie je croise d'autres personnes. Certaines sont en uniforme et d'autres non. Ce qui m'aurait étonné il y a encore quelques jours, c'est que – comme le montre les vestiaires il y a aussi des femmes. D'après ce que j'ai compris, la caserne est l'endroit où s'entraîne et se rassemble les forces de Lowick. Comme le quartier général des guerriers à Westen. J'arrive tant bien que mal à retrouver mon chemin dans la bâtisse, étant donné que Jonas, de sa marche rapide, ne m'avait pas vraiment laissé le temps de voir où passer.

Alors que je m'approche de la porte d'entrée, une voix m'appelle pour la deuxième fois. Je ne connais personne, donc je ne me retourne pas. On m'attrape le bras. Qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça ? Je me mets face à l'homme en question.  Son visage me dit quelque chose.

-        C'est pas toi que j'avais ramené chez moi parce-que tu dormais dehors ? il me regarde en penchant sa tête sur le côté.

Ça y est, je sais qui c'est. Je ne me rappelle plus vraiment de son prénom, par contre. Ses yeux gris projettent le reflet des torches alentour.

-        Si. Et tu t'appelles... ?

-        Wyden.

J'hoche la tête. Il me tend la main, je la serre. Il est en uniforme. Ce qui veut dire qu'il fait partie des forces et certainement qu'il est de garde cette nuit. Sa veste en cuir est déboutonnée et laisse apparaître un vêtement fin et rouge.

Je m'écarte de lui pour reprendre ma route.

-        Tu as besoin d'une chambre ou d'un toit pour dormir ? Je ne t'ai pas vue mais j'espère que tu ne continues pas de dormir sur les bancs, il sourit.

-        Non, c'est pour j'ai ce qu'il me faut.

Alors que je pars, je sens son regard sur moi, c'est assez dérangeant je dois dire.

J'arrive finalement devant l'hôpital après avoir galéré à lire les panneaux m'y menant dans la pénombre de la nuit. Je décide de juste venir rendre une petite visite nocturne à Matt. Grâce à Gabany, je connais maintenant une autre entrée qui reste toujours ouverte.

Lorsque je rentre, je me dirige vers le hall de l'hôpital, l'horloge m'indique qu'il est déjà 2 heures du matin. Cette fois-ci, personne n'est assis à l'accueil, mais quelques infirmiers et infirmières déambulent dans les couloirs.

Je pénètre dans la petite chambre. Je borde Matt. J'ouvre sa petite fenêtre pour faire rentrer l'air frais de la nuit. Les journées sont maintenant bien chaudes en ce mois de décembre. Je m'installe près de lui, observant avec réconfort le mouvement de sa poitrine.

Je somnole jusqu'à ce que le bruit d'un chariot passant dans le couloir me fait ouvrir les yeux. Il faut que je rentre pour dormir. L'adrénaline que m'avait procurée la course est redescendue depuis un moment déjà. Je ferme la fenêtre et marche tranquillement jusqu'à la maison.

Je m'affale dans mon lit sans prendre le temps de mettre correctement mon pyjama. Mes paupières se ferment, lourdes de fatigue.

Je suis sortie de mon sommeil par des rayons de soleil libérés dans ma chambre par Faeny. Elle ouvre en grand ma fenêtre. J'ai du mal à me lever. Je pose un pied en dehors de mon lit, suivi du deuxième. Dans un élan créé par mes bras, je me mets debout. Je me dirige vers l'armoire en traînant de la patte. Je l'ouvre et pioche des habits. Un short noir et un tee-shirt jaune ample. Je les enfile rapidement et mets mes chaussures. Alors que je veux entrer dans la salle d'eau, la porte reste ancrée dans ses gonds. Jonas l'occupe déjà. En attendant qu'il sorte je descends. Je m'approche de l'évier de la cuisine et m'asperge le visage d'eau pour me réveiller.

Tandis que j'enfourne une cuillère pleine de céréales dans ma bouche, Jonas tire la chaise à côté de moi et s'y assoit. Il prend dans son assiette toutes sortes de choses.

-        Alors ? il me lance en souriant.

Je fronce les sourcils en avalant. Puis je comprends qu'il veut parler d'hier. Je secoue la tête.

-        C'était super de pouvoir courir comme cela, merci.

Je lui souris en retour. Il hausse les épaules.

-        T'as pas besoin de me remercier à chaque fois tu sais. Ici c'est comme ça, on s'entraide avec nos amis, il énonce.

-        Parce-que tu me considères comme une amie ?

Avant, je me serais certainement retenue de le dire. Mais plus maintenant que j'ai le droit de le faire.

-        Pourquoi pas.

Il me regarde en haussant les sourcils. Nous finissons nos assiettes et je monte me brosser les cheveux et me laver les dents. Je me noue les cheveux en une semi-queue-de-cheval. Quand je suis de retour dans la salle à manger, je regarde l'heure. Je n'ai pas le temps de passer voir Matt. Ce sera pour ce soir.

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant