Une main chaude, sur mon épaule me sort des bras de Morphée. L'on me secoue un peu et je me laisse faire. Une seconde paume se dépose au ras de mon cou.
- Tery, lève-toi, il est l'heure.
Je grogne. Je me tourne et me laisse bercer par les vapes somnolentes.
- Allez, tu ne peux pas te rendormir maintenant. Si c'est ça on ne s'entraînera plus la nuit.
Je sais que je devrai réagir en me redressant et criant au tort. Mais sur le moment, je m'en fiche et je me dis que je réglerai ce souci une prochaine fois. J'ai mal à la tête. Je ne l'entends plus. J'imagine qu'il a abandonné.
Soudain, je ravale un sursaut. J'écarquille les yeux. Deux mains viennent enserrer ma taille et me soulève. Il me met debout. Une fois sur pieds, il me lâche.
- Tu vois que tu tiens debout quand tu veux, sourit-il.
Ses douces boucles brunes sont en pétard. La faible lumière de l'aube caresse sa peau. Ses yeux grisonnant me fixent. Et je m'interdis de rougir. Il s'avance vers la chaise de son bureau, dans son dos. Il prend un débardeur que je reconnais comme étant le mien.
- Tiens, mets-le. T'auras qu'à prétexté que tu es allée courir de bonne heure comme t'avais pas le droit de sortir cette nuit. Ce sera moins suspect que de rentrer chez toi avec mon vêtement.
- En effet oui.
Je l'attrape d'une main. Il reste planté là. Devant moi. A me regarder. J'ai soudain conscience de la tête que je dois avoir. Des longs cheveux tout emmêlés. Des yeux bouffis de sommeil. Et des habits trop grands pour moi, froissés contre ma peau. Je passe la main dans mes cheveux. Et c'est là que je me rends compte que je les avais laissés attachés. C'est donc pour cela que ma tête me fait mal, non mais quelle idée. Je penche ma tête sur le côté et tente de retirer cet objet de torture qui est resté là toute cette nuit. Evidement, mes cheveux l'ont recouvert et ont faits des nœuds autour. En grimaçant, je tire sur l'élastique en essayant de ne pas le casser. J'arrive finalement à l'enlever. Seulement, il reste encore beaucoup de mèches coincées autour de lui. C'est alors une par une que je les décroche impatiemment. Wyden me regarde toujours et cela me gêne, je l'admets.
Une fois l'élastique totalement retiré, je fais à nouveau face à mon nouveau co-équipier. Le bout de mes doigts vient glisser sur mes Etoiles.
- Il va falloir que je m'habille.
Il ne répond rien. Il a l'air profondément perdu dans ses pensées. Je cherche son regard mais ne le capte pas.
- Wyden ? je chuchote dans le silence de la pièce en lui frôlant le bras.
Il cligne alors des yeux.
- Oui pardon, je sors. Je suis en bas dans la cuisine, descends quand c'est bon.
La porte se ferme derrière lui. Je quitte son tee-shirt et le dépose sur le lit après l'avoir fait. J'enfile mon débardeur en plissant le nez. Il ne sent pas la rose, cela est sûr. Je me dirige ensuite dans la salle de bain où je coiffe mes cheveux. Je les attache. Ils commencent à être vraiment long. Ils ont pas mal poussé depuis que j'ai quitté Westen.
Je rejoins Wyden dans la cuisine. Il parle avec un homme blond. Tahasym. Je m'approche d'eux.
- Bonjour.
- Tery, t'as une assiette là, assis-toi avec nous.
Tahasym me salue d'un signe de tête. Même si je l'avais déjà vu, sa balafre me surprends encore. Elle barre son visage.
- On parlait justement de vos entraînements nocturnes. Pourquoi tu y tiens absolument ?
- J'ai mes raisons.
- Ça m'étonnerait qu'elle te le dise, vu qu'elle n'a rien voulu me dire à moi.
J'ignore ces dernières phrases et plonge ma fourchette dans l'assiette qui se trouve devant moi.
- En tout cas, tu me dois un truc parce que tu m'as piqué mon co-équipier, annonce le sergent.
- Pas pour longtemps, le temps que Matt soit en forme.
- C'est lui ton co-équipier normalement si je ne dis pas de bêtise, continue-t-il.
J'acquiesce. Je finis rapidement mon assiette.
- Je vais y aller, je commence à me lever. Wyden, on se voit tout à l'heure, Tahasym, je les salue.
- Au fait, tu peux m'appeler Thaym. C'est plus simple.
Je lui rends son sourire. Puis je quitte la pièce en regardant l'heure. C'est bon, je suis dans les temps. Je ferme la porte et marche tout de même rapidement dans les rues. Je commence à reconnaître certaines personnes dans la rue, cela me fait bizarre. J'ai l'impression que je suis ici depuis seulement quelques jours et en même temps une éternité.
Lorsque j'arrive devant la maison, je fais une pause et prends une inspiration. A mon soulagement, la porte est ouverte. Je la pousse. En entrant, je trouve Faeny et Gabany autour de la table. Gabany est déjà habillé pour partir. Dès que j'ai posé un pied dans la maison, Faeny me saute dessus en me bombardant de question.
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Guerrière
Science Fiction2183, Westen : 2 751 habitants Cela fait maintenant un siècle qu'un virus a contaminé la majeur partie de l'espèce humaine, les mutant en créatures ignobles. Westen, ville entourée d'immenses murs la protégeant, est dirigée par un système sexiste et...