25. L'Entretien (part. 3)

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Un moment plus tard, je lui dis au revoir. Il faut que je rentre. Une fois passé l'entrée de la maison, je lance un bonjour à qui peut entendre. Alors, des bruits de pas dans l'escalier résonnent. Quelqu'un les dévale. Et je vois apparaître la tête blonde de Jonas au bas des marches. Il s'avance vers moi en levant les bras.

-        Félicitation ! crie-il.

En le voyant tout sourire, ma bonne humeur se déploie. Je m'avance aussi vers lui.

-        Je suis prise ! je saute de joie.

Il secoue la tête, déjà au courant. Lorsque je suis devant lui, il me prend dans ses bras. Je ris. Je ne sais pas pourquoi, mais je ris. Je lui rends évidement son étreinte. Puis il me lâche et me fait un salut militaire absolument pas crédible avec le sourire qu'il affiche.

-        Allez, vas prendre ta douche 'qu'on mange dans une demie heure.

Je ne me fais pas prier et monte les escaliers quatre à quatre. Je récupère mon pyjama dans ma chambre et les pose dans la salle de bain. Une fois déshabillée, j'ouvre le robinet de douche. Je me glisse dessous en soupirant lorsque je sens l'eau tiède créée de multiples torrents sur ma peau.

Lorsque je me suis séchée, j'enfile mon short et mon haut uni. Après m'être rattachée les cheveux, je descends aider à mettre la table.

-        Theresy, tu peux finir de faire cuir ça pour moi, je dois aller acheter des bougies, on en a plus, me demande Faeny.

J'affirme tandis qu'elle sort de la maison en faisant voler ses cheveux blonds foncés. Je contourne le comptoir et m'avance de la cuisinière. Je vérifie les braises. Je me redresse et remue les légumes présents dans la poêle. Tandis que je fais cela, je sors la viande du mini four intégré. Je fais attention à ne pas me brûler en prenant des gants. En bougeant régulièrement les légumes, je découpe la viande. Une fois que tout est prêt, je l'apporte sur la table et Faeny ne tarde pas à revenir.

Alors, tout le monde prend place autour de la table. Gabany nous sert en racontant sa journée. Sa femme, elle, allume les bougies puisque le soleil abaisse sa luminosité. Le dîner se déroule comme à son habitude, calme et ponctué de conversation.

-        Il faudra penser, demain, à remplir le réservoir d'eau puisqu'apparemment la météo ne veut pas nous donner de la pluie. Tiens, Jonas tu iras, décrète Faeny.

-        Mais je vais pas faire tous les aller-retours tout seul, ça va être trop long ! il conteste.

-        Tu as raison, demande à un de tes amis de t'aider ça ira plus vite, on est pas tout proche du passage de la rivière.

-        Je peux y aller avec lui sinon, je propose.

-        Non, tu vas pas rentrer tôt de la caserne demain, il faut que tu fasses bonne impression, c'est ton premier jour !

J'avale ma dernière bouchée. Je dois avouer que je suis un peu anxieuse. Je ne sais pas commencer cela va se passer. Je me demande si... stop ! Il faut que j'arrête de me triturer l'esprit. On verra bien demain.

Ce matin, c'est Faeny qui me réveille. Elle me sort de mon sommeil en ouvrant les volets. La lumière m'éblouit. Je me frotte les yeux tandis que je m'assois. Je balaie la chambre du regard. Je m'habille simplement et me dirige vers la salle d'eau. Le carrelage grisonnant me rafraîchit, alors en contact avec mes pieds nus. Je m'asperge le visage d'eau. Ma main gauche attrape la brosse et vient démêler énergétiquement mes cheveux aux boucles souples. Puis, tout en me regardant dans la glace, je noue ma chevelure dans une queue de cheval. Quelques tâches de rousseurs barrent mes joues. Je ne m'attarde pas et descends prendre un petit déjeuner.

Alors que j'approche des céréales de ma bouche, Jonas me rejoint. Il me salut et mange tout ce qui lui tombe sous la main. Il monte récupérer ses affaires tandis que je me rince la bouche. Et nous voilà partis.

Jonas marche près de moi. Il est déjà en uniforme. Il porte cependant sa veste à bouton pendue à sa sacoche. C'est que l'on doit avoir chaud avec. Un fin débardeur rouge lui tombe sur les épaules. Les rues défilent sur notre passage. Au fur et à mesure de notre avancée, nous croisons la route d'autres soldats se dirigeant au même endroit que nous. Ça y est. Je marche plus lentement. J'espère que Tray, alias le général qui a toujours une tête de six pieds de long, ne m'affectera pas à n'importe qui. Devant moi se dresse la Caserne. Mon premier jour va commencer. Machinalement, ma main vient se poser sur mes Etoiles. J'inspire un coup et passe le seuil de la porte

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant