16. Agitations Nocturnes (part. 4)

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Le soleil se lève et quelqu'un me sort d'un sommeil paisible – auquel je n'avais pas eu droit depuis un moment. Je me mets debout en m'étirant. Je fouille ensuite dans mon sac et en sors ma gourde que je finis de vider d'un trait. Les larmes m'ont desséchée. Je la referme et regarde Matt. Il me dit qu'il faudra bientôt aller la remplir. Avant que nous partions, je gratte la mousse sur laquelle nous nous sommes reposés pour que cela ait l'air d'avoir été fait par un animal – je ne saurais dire lesquels font cela mais j'ai observé ces traces à plusieurs endroits.

Puis, nous partons. Maintenant, je ne me pose plus la question de si je dois marcher ou courir ; c'est devenu une habitude. Je ne fais même plus l'effort de commander à mes jambes d'accélérer puis de se caller sur un rythme régulier. Elles le font d'elles-mêmes. Le mécanisme du corps humain et tout de même fascinant.

Plus tard, lorsque le soleil est haut dans le ciel, nous nous dirigeons vers la rivière. Nous courrons.

Lorsque nous sommes arrivés près du cours d'eau, nous nous dépêchons de remplir nos gourdes. Le bord de la rivière est facilement remarquable. Nous partageons notre dernière viande séchée. Moi je vais vous dire que ce n'est pas ces derniers jours que j'aurai pris du poids. Nous avons constamment faim.

Nous reprenons notre course mais plus tranquillement. Il ne faut pas que nous nous dépensions trop car nous n'avons plus de nourriture dans nos sacs et peu dans notre estomac. Je ne pense à rien d'autre qu'au prochain pas que je vais faire. Je me demande comment est la ville dont Matt m'a parlé. Je m'imagine ce qui m'attend. Un bon lit, il a dit. Cela veut dire que Westen et Lowick sont dans des thermes correctes. Ce qui est très bien pour nous. Comme cela nous pourrons être accueillis sans soucis.

Nous courrons depuis un moment, à une distance raisonnable de la rivière. Soudain, un grognement se fait entendre. L'anxiété me gagne, mais je la repousse dans un coin de ma tête. Cela est seulement une créature, j'ai appris à me battre. Je lève la tête. Le soleil est bas, mais toujours levé. J'accélère un peu. Si nous pouvons les éviter cela m'arrangerait tout de même. Mais Matt me retient avec son bras. Il me fait signe que non. Au contraire, il ralentit sa cadence. Je fais de même.

- Cela ne servirait à rien, elles nous rattraperaient. Nous n'avons pas la force de la semer si nous voulons rejoindre Lowick un jour, il me murmure. Mieux vaut être prêts et mettre son énergie dans la précision ne nos coups pour s'en débarrasser le plus vite.

Il sort une flèche et calle correctement sur son arc. Je pose mon sac près d'un arbre. Je sors mes deux dagues. Leurs odeurs ne m'échappent malheureusement pas.

Trois créatures finissent par se ruer vers nous. Matt décoche sa première flèche qui vient se ficher dans la trachée de la première. Mais elle continue tout de même d'avancer – doucement certes. Il décoche une seconde flèche dans la trachée de la deuxième. Ces créatures sont sacrements costauds pour ne pas flancher avec ces flèches. Elles doivent être affamées. C'est certainement pour cela qu'il n'y a pas d'animaux dans le coin. Maintenant, elles sont trop proches pour qu'il puisse utiliser son arc correctement. Il le lâche en même temps qu'il laisse tomber son sac. Il se déplace de tel sorte que son sac ne le gène pas à ses pieds. Il sort ses deux dagues mi-longues

- Tery, tu te rappelles les simulations qu'on avait fait il y a longtemps avec ton père et le mien ? Et bien on va faire pareil, il me dit très rapidement. Vite ! on fait pareil !

Je me positionne près de lui. En peu de temps, les trois créatures nous ont encerclé. Nous sommes dos à dos, comme mon père nous l'avait appris. Devant moi il y a les deux créatures blessées. J'entends Matt se battre avec l'autre. Economiser ses forces. Je frappe la première. Economiser ses coups. J'entaille la gorge de la première créature. Etant déjà amocher par la flèche de Matt, elle s'écroule dans un gargouillis sanglant. La deuxième m'envoie des coups de ses griffes putrides que j'esquive. Puis en un élan de bras, je l'éviscère. Ses boyaux pendant de son ventre tandis que son corps s'affale. Je réprime une grimace. La puanteur est horrible. Je me retourne et vois Matt, essuyant ses lames. Je fais de même et les range.

Sans tarder, nous reprenons nos affaires et nous remettons à courir. Il fait nuit.

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant