- Cette pièce, tout comme ce bâtiment est un laboratoire, expliqué-je dans un mouvement de tête envers le décor. Le plus important pour des scientifiques ce n'est pas une époque, mais une découverte.
Les béchers encore sortis sur le plan de travail ont dû être les derniers à avoir été utilisés avant... une catastrophe. Ce qu'ils ont mis sous clé devait être une chose récente pour eux. Une nouvelle recherche. De nouveaux éléments encore inconnus du grand nombre au moment où ils travaillaient ici. La date à laquelle ils ont enfermé ces choses, soit la dernière inscrite sous ces bocaux. Le « 79 » faisant référence à 2079, 2179 étant impossible puisque cette ville avait déjà dû être massacrée à cette époque-là.
Matt acquiesce, comprenant tout cela par lui-même alors qu'il ne souhaite que découvrir ce que cache ce placard. Le cadenas tombe au sol dans un bruit cassant, me donnant envie de sursauter. J'ouvre en grand la porte.
Une lumière s'allume automatiquement à l'intérieur. Une vague de froid se jette sur moi, à m'en donner la chair de poule. Une seule étagère est présente au milieu de tout ceci. Une seule et vide. Ce feu artificiel éclaire une plaque recouverte d'une poussière grisâtre. Celle-ci semble s'y être incrustée partout, sauf à un endroit. Un petit rectangle est indirectement dessiné sur cette étagère. Seul ce petit endroit est encore vierge de poussière, comme si un objet l'avait prise durant tout ce temps à sa place. Un objet, pas plus grand que la paume de ma main, qui a dû rester ici durant des décennies.
Mais il semble avoir été enlevé il y a quelques heures à peine.
A l'affût, je pose un pied dehors. A nouveau sous l'éclairage lunaire, une brise soulève mes cheveux. Pour notre plus grand bonheur, ce silence de mort a été saccagé il y a déjà plusieurs minutes. Il faut croire que la dépouille de l'éclaireur a enfin rejoint le rivage... Des hurlements grognent dans tous les sens.
Je me frais un passage hors du laboratoire, Matt sur mes talons. Le plus discrètement possible nous parvenons à longer de nouveaux bâtiments. Devant moi se dresse comme seule passerelle une poutre métallique tombée à l'horizontale. Je garde mon sang froid et pose un pied devant l'autre. Nous sommes à découvert, je le sais. Je ne fais aucun mouvement brusque. Si cette horde de créatures nous repère, nous sommes morts.
Le regard droit devant, je pose un pied sur du béton. Une grande expiration quitte ma bouche. Matt arrive à son tour. Nous nous regardons avant de continuer. Quelque chose ne va pas. Je me sens... étrange.
- Je... je débute avant que Matt m'arrête et je comprends.
Je ne peux pas parler dans ce... silence. Le vacarme causé par ces mutants s'est éteint. Mon cœur s'accélère involontairement. Je regarde autour de nous. Rien. Mes yeux courent sur ma droite et aperçoivent un corps sans vie à moitié immergé sur la rive... sans aucune créature autour. Mon sang ne fait qu'un tour.
Mes doigts entourent le manche de mes deux dagues. Je les tire lentement de leurs fourreaux dans un fin son métallique. Matt fait de même. Restant collée au mur, j'avance sans bruit. Je jette un regard en arrivant au coin de celui-ci. Quelques créatures se trouvent non loin de nous. Leur odeur me soulève le cœur. Dommage qu'elles ne sachent pas nager, elles auraient pu se laver dans l'océan. Un claquement me fait sursauter. Je me retourne. Nous sommes encerclés.
Matt tournoie, coupant l'air de ses courtes épées. Une créature lui saute dessus alors qu'il lui tournait le dos. J'accours et lui lacère le dos. Elle crie et je souris. On ne touche pas à mes amis. Ses griffes s'approchent dangereusement de moi. Je me baisse et lui sectionne les jambes. De nouvelles créatures approchent. L'une d'elle m'envoie sa main coupante en pleine figure. Je la tranche avant qu'elle n'atteigne sa cible. Alors que cet organe tombe inerte j'attaque une autre créature. Je l'éviscère. Une douleur me lancine l'omoplate. En me tournant, je vois que Matt l'a déjà achevée pour moi. Je me baisse brusquement. Un courant d'air passe près de mon oreille. Je me redresse en lançant un violant coup de pied dans un genoux. Celui-ci se disloque et fait tomber son propriétaire dans l'océan.
Je me contorsionne afin d'éviter une tempête de serres infectés. Mes lames bougent avec rapidité et souplesse, entaillant de nombreux tissus. J'engage un bal déchaîné d'un violence animale et raffinée. Mes cheveux me fouettent le visage. Du sang ne cesse de m'éclabousser. Mes dagues plongent profondément dans la chair de ces créatures, dessinant des canyons ensanglantés. Je plie puis tends rapidement mon bras. Un mouvement de poignet fait tournoyer ma lame qui vient se ficher dans le crane d'une créature trop près de Matt pour être inoffensive. Je roule au sol en entaillant les tendons porteurs des jambes. Je me lève et cours récupérer mon arme.
Entre deux mouvements déchaînés, j'aperçois de plus en plus de créatures. Il y en a près d'une centaine, si ce n'est plus. Nous avons beau savoir nous battre, nous ne tiendrons pas jusqu'au levé du jour. Je crie alors le prénom de mon Frère d'une voix déterminée.
- Rapproche-toi du bord !
Après de vifs coups, il me répond, essoufflé. Je me penche, évitant une catastrophe. Mon coude vient percuter le ventre fragile d'une créature. Je me lève et lacère le visage de son compagnon.
- Tu veux que je me suicide ou quoi ?
Il transperce la tête déjà sanglante d'un mutant.
- Parce que l'idée me semble plutôt alléchante, grogne-t-il dans un mouvement.
Déconcentrée, je ne vois pas venir un coup. Voir la chair à vif de ma main me fait rentrer dans une colère désespérée. Ma dague est tombée au sol. Avant que je ne puisse la ramasser, une créature shoot dedans et l'envoie directement se noyer dans l'océan. Je plante alors colériquement mon autre arme dans sa trachée. Je n'évite pas le jet de sang qui se jette hors de son artère. Je dégaine mon épée à lame courte dans un cris de douleur. J'empale une créature. D'un coup de pied je la fais glisser de ma lame.
- Il y en a trop ! me hurle Matt par-dessus le vacarme.
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Guerrière
Science Fiction2183, Westen : 2 751 habitants Cela fait maintenant un siècle qu'un virus a contaminé la majeur partie de l'espèce humaine, les mutant en créatures ignobles. Westen, ville entourée d'immenses murs la protégeant, est dirigée par un système sexiste et...