25. L'Entretien (part. 2)

440 34 0
                                    

-        Si tu le veux, je pourrais te trouver quelqu'un pour t'améliorer, tu manques quand même encore beaucoup de technique.

Je me retiens de sauter au plafond. Mais je laisse échapper un petit bruit de joie. Alors que je bouillonne de joie et d'euphorie, Lesly parle, voulant en finir.

-        A partir de demain, tu suivras les entraînements des forces de notre villes. Ça jusqu'à ce que Mattelos soit en état. Tu peux partir.

Et cette phrase marque la fin de l'entretien.

Je sautille dans la rue, heureuse. Je n'aurai pas à faire toute sorte de corvée. Je vais faire ce que j'aime. Je vais m'améliorer dans ma passion. Je vais reprendre mes entraînements. Mais cette fois-ci je saurais exactement pourquoi je fais de la course d'endurance, pourquoi je pratique le lancé de couteau et pourquoi je me bats. Je saurai quel élément est le plus important puisque j'ai déjà passé les murs et je sais ce qu'il cache. Je souris aux passants, et ils me le rendent. Il faut que je le dise à Matt et à Jonas.

Je rentre dans l'hôpital, direction chambre 32. Je frappe à la porte et y rentre. J'y découvre mon ami, assis sur ma chaise habituelle. Une infirmière l'aide à trouver une bonne mobilité dans ses bras, épaules et jambes en étant assis. Il me fait un signe de tête en guise de bonjour. Je leur souris et m'avance vers eux.

-        Bon, alors est-ce que tu progresses ?

-        Je ne sais pas trop vois-tu, demande à l'infirmière, me répond-t-il en faisant les yeux doux à la femme en question.

Elle rougit et hoche la tête en lui corrigeant la position de sa jambe gauche. Ses cheveux noirs sont attachés dans un chignon fouillis.

-        Petit à petit ça va mieux. Mais 'y a encore du travail. Tu veux retourner dans ton lit ou rester là ?

-        Cela dépend, si je retourne dans mon lit, tu viens avec moi ?

Tandis que l'infirmière tourne au rouge face au sourire que lui lance Matt, je m'empêche de rire. Elle a dû être surprise de ses sous-entendus à peine cachés pour quelqu'un de Westen.

-        Remettez-le dans son lit, qu'il me laisse la chaise de libre, je tranche en gloussant.

Elle acquiesce et le supporte pour ne pas qu'il s'appuie trop sur ses jambes. Puis elle nous laisse.

-        A tout à l'heure Seray ! lui lance Matt avant qu'elle ne ferme la porte.

A ce moment-là j'éclate de rire. Il n'est même pas encore capable de s'asseoir sur une chaise tout seul qu'il fait des avances à l'infirmière. Je prends place sur la chaise en continuant de rire.

-        Ne te moque pas, c'est quand je suis le plus franc avec Seray qu'elle rougit. Je trouve cela mignon.

-        Dis plutôt que cela t'amuse !

-        C'est vrai, avoue-t-il d'un air penseur.

Je calme ma rigolade et m'installe confortablement en plaçant mes pieds sur le bord de son lit.

-        Je t'en prie, ne te gêne pas surtout !

-        Je ne comptais pas le faire, mais merci de préciser. J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer.

Je souris en regardant devant moi.

-        Quoi ? T'as trouvé quelqu'un qui t'apprécie en dehors de moi ?

Je râle en lui donnant une tape sur l'épaule. Il chouine.

-        On ne tape pas un blessé !

-        Je fais partie des forces de Lowick à partir de demain. Je pourrais m'entraîner pendant que toi tu seras encore là dans ton lit sans ton infirmière, je le taquine.

-        Mais c'est super ! il s'exclame en retrouvant son sérieux.

-        Le général va m'affecter à un autre soldat pour qu'il me forme correctement.

Matt réfléchis et moi je le regarde.

-        En fait tu auras eu ici tout ce que tu n'as pas pu avoir à Westen. C'est beau.

C'est vrai ce qu'il dit. Enfin presque tout, disons l'essentiel. Je m'imagine alors ce que cela aurait été si nous étions nés ici. Est-ce que tout aurait été parfait ? On ne pourra jamais savoir. Je m'imagine alors vivre ici, pour toujours entourée de ce que j'aime sans que l'on me le refuse à cause de ce que je n'ai pas encore les jambes. Puis je me souviens d'une chose.

-        Dommage qu'on ne puisse rester.

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant