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[Après le fan-art de Draco, je vous présente Harry sous mon crayon. Des yeux verts, des lunettes rondes, une cicatrice en forme d'éclair et, évidemment, sa tignasse indomptable !]

Et tout recommença. Le pied de l'homme martelait le ventre du prisonnier qui protégeait ses cotes comme il le pouvait, se recroquevillant de son mieux sur le sol froid.

Perdu dans les méandres d'une vive douleur, il n'entendit même pas la porte s'ouvrir en fracas. Draco se tenait sur le seuil, une colère sourde dévorait ses traits harmonieux. Harry perçut à peine sa voix traînante s'élever dans le silence quasi parfait du bureau :

—Schmidt !

Cela suffit à interrompre le geste du plus âgé qui s'immobilisa avant de faire face au grand blond. Ils se toisèrent en silence plusieurs seconde durant avant que l'homme ne réponde, comme une provocation supplémentaire :

—Malfoy.

L'intéressé se tendit, croisant le regard trouble d'Harry. La douleur voilait les yeux de ce dernier qui peina à se redresser. Draco semblait hors de lui, presque davantage encore que la veille. Si son homologue demeurait impressionnant, il n'égalait pas la prestance naturelle de l'aristocrate. Celui-ci se tenait bien droit dans son uniforme, tenant tête à son aîné sans tressaillir.

—Un problème, Malfoy ? persifla, en Allemand.

—Sortez ! cracha l'officier, fortement.

—Je vous demande pardon ?

Le nez de Draco se fronça, démontrant son mécontentement. Il évitait soigneusement le regard du juif, un regard serti d'incompréhension et de souffrance. Habitué à tout cela, il se rappela que c'était lui qui la provoquait d'ordinaire. Il vociféra, d'une voix qui ne laissait suggérer aucune forme de protestations :

—Sortez ! Tous les deux !

Goyle obéit le premier, quittant docilement la pièce. L'autre réfléchit un moment. La place privilégiée du blond lui permettait de lui donner de tels ordres malgré son jeune âge. Pourtant, le goût de cet affront demeurait amer dans la bouche de l'homme. Chassé de son propre bureau, il sortit dans un reniflement et après avoir soigneusement essuyé sa matraque avec un mouchoir en tissu.

Draco profitait rarement à ce point de son statut. En effet, l'influence de son père lui avait permis d'accéder à une place de choix au sein même de la SS. Il avait ainsi échappé au front et aux camps de concentration situés dans son pays natal. L'Allemand exerçait même un certain pouvoir sur des hommes beaucoup plus âgés que lui, ce qui attisait la jalousie des sympathisants d'Hitler. Sa place, très enviée, lui permettait une main mise presque incontestable sur les décisions des autres nazis. Il appréciait ce sentiment de puissance lorsqu'il lançait des ordres à la cantonade et que l'on s'y pliait, sagement. Cela compensait presque le vide instauré par le départ de Munich. Seulement presque.

Harry vacillait dangereusement, peinant à se maintenir sur ses genoux. Sonné ainsi, tout semblait tanguer sous poids et cette sensation couplée à la douleur étaient des plus désagréables. Dans le regard de son présumé sauveur, il pouvait distinguer le mépris qui se détachait de la surface aussi lisse qu'un miroir. Le mépris et la pitié, peut-être, mais le reste demeurait indéchiffrable.

—Debout, articula Draco, distinctement.

Cette fois, le juif tenta d'obéir, mais accusa un cuisant échec. Ses jambes ne lui permettaient pas d'adopter une position correcte pour le moment et cela acheva d'agacer le blond qui soupira, las.

Cueillir les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant