Blaise Zabini se tenait face à lui. Assis sur une chaise dans un équilibre précaire, il l'observait de son unique œil valide. L'homme de tantôt n'avait pas menti sur la marchandise et ils n'y étaient visiblement pas allés de main morte. Le visage tuméfié du métis en témoignait, outre la surprise de le découvrir en ces lieux.
— Tu t'attendais peut-être à quelqu'un d'autre, releva son meilleur ami, captant la surprise que trahissait le blond.
— Je te pensais plus sage que cela, rétorqua celui-ci.
Un sourire malheureux échauda les lèvres de Blaise. La lèvre inférieure avait éclaté sous la violence d'un coup de poing et un hématome se présentait déjà sur le haut de sa pommette meurtrie. Le cœur de Draco se serra à cette vue alors qu'il maudissait ces individus de s'être acharnés sur son ami pour en suite se présenter à celui qui détenait le pouvoir, la queue entre les jambes. C'était si simple de s'en prendre à ceux qui n'avaient pas la force de rappliquer, qu'elle soit physique ou d'une toute autre teneur. Cela le répugnait au plus haut point.
— Il m'arrive parfois de m'emporter, consentit à avouer le métis, d'une voix qui venait de perdre une part de sa superbe.
— Je ne l'aurais jamais cru. Cela ne te ressemble pas, Blaise.
— Ils s'en prenaient à une femme lorsque je suis intervenue, cracha l'intéressé. Une femme enceinte ! Et ils ont eu le culot de me demander mes papiers après ça !
La verve du jeune homme trouva une justification aux yeux de Draco qui se radoucit. Malgré tout, son meilleur ami venait de les entraîner dans une position délicate, voire même sans issue. Comment expliquer la présence d'un être supposé être mort depuis près de trois ans ? Cela n'avait pas le moindre sens et, si Lucius l'apprenait, son fils unique pouvait dire adieu à ses privilèges comme à toute son existence.
— Est-ce qu'ils ont...
— Tapé fort ? Je t'en prie, Draco, tu connais la réponse aussi bien que moi ! Ce sont des brutes, ils sautent sur la moindre occasion de faire ravaler le courage au premier assez idiot pour ouvrir la bouche. Pourquoi m'auraient-ils épargné ? Je suis noir, c'est un motif supplémentaire pour ne pas me prendre en pitié !
— Ils le payeront... gronda l'aristocrate, avec cette hargne sauvage que Blaise lui connaissait si bien.
— Et comment comptes-tu t'y prendre ? le provoqua ce dernier, d'une voix pleine d'amertume. Je suis sous les verrous et tu es coincé.
Il venait de soulever un problème auquel Draco aurait préféré se soustraire. Pourtant, il ne pouvait blâmer son meilleur ami après avoir entendu les raisons qui avaient motivé sa conduite. Il observa le métis avec l'expression de celui qui venait, en l'espace de quelques heures, de perdre bien plus qu'il ne saurait l'imaginer. Dans la pénombre de la cellule, il cherchait en vain une solution, une issue à cette impasse qui se dressait face à lui.
— Je n'en ai pas la moindre idée, finit-il par capituler.
— Je suis navré, Draco. Si je n'étais pas sorti...
— Ne commence pas à raisonner de la sorte. Je trouverais une solution, je t'en fais la promesse !
Une promesse dans de telles circonstances ne pouvait être de bons augures et Blaise était assez intelligent pour en avoir conscience. Son ami cherchait à le ménager et la solution qu'il dépeignait ne pouvait très bien jamais se présenter. Une douleur diffuse brûlait son visage meurtri, comme un rappel pénible, un avant-goût de ce qui l'attendait. Il prit la parole une fois encore, et les mots se ployèrent sous sa volonté :
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Cueillir les étoiles
FanfictionLe 1 septembre 1939, le second conflit mondial éclate. Deux idéologies s'opposent et s'affrontent avec pour unique objectif l'anéantissement ennemi. Quelques mois seulement après le début des combats, la France accuse une cuisante défaite. L'Alsace...