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/!\ Le chapitre qui suit comprend une scène explicite et, bien que moins détaillée que les précédentes, elle ne convient pas à un trop jeune public ou à ceux qui ne seraient pas à l'aise avec de tels passages /!\

Un rictus se dessina sur le coin des lèvres d'Harry. Il jouait les idiots, bien sûr, mais tenait à entendre ces paroles et envisager la portée délicieuse de leur sens. Déjà, ses sens s'enflammaient et sa mémoire s'engageait à lui rappeler le plaisir connu dans les bras du blond. La rancœur n'y ferait rien, et le médecin ne s'imaginait déjà plus un seul instant décliner les avances de Draco.

— Tu n'as pas à t'en faire. Blaise et Hermione ne sont pas dans les parages et ne reviendront pas avant une heure ou deux.

— Qui t'a soufflé l'idée qu'un laps de temps aussi restreint serait suffisamment ?

— Une certaine expérience me le dit.

Un certain sens de la provocation qui ébranla Draco dans son ego. Celui-ci ne pouvait pas supporter que quiconque remette en question ses capacités, et encore moins lorsqu'il s'agissait de telles aptitudes. Harry savait qu'il obtiendrait la monnaie de sa pièce et s'en réjouissait par avance. Le regard de son ancien amant laissait présager de délectables représailles. Il se leva presque innocemment alors que l'autre s'approcha dangereusement de lui, faisant planer comme une menace dans l'air. L'air davantage saturé par un désir inavouable que par le danger leur faisait perdre toute rationalité.

Désormais, le brun toisait son vis-à-vis. Séparés d'à peine quelques minuscules centimètres, le badinage se poursuivait.

— Tu es bien certain qu'ils ne nous surprendront pas ?

— Tu as peur, Malfoy ?

— Peur ? Non... Je t'évite simplement d'honteuses justifications auprès de ton amie si prude.

Harry secoua la tête. Certaines choses restaient intactes, et Draco se montrait incorrigible. Il s'apprêtait à lui en faire la remarque, à le pousser encore davantage dans ses retranchements, lorsque le plus âgé mit fin à ses tergiversions. Il lui vola un baiser époustouflant, de ceux parés à remettre en question les absolus et les certitudes, à déchaîner des sensations pourtant éteintes et à raviver des émotions folles à lier. Avant de crier gare, les mains du juif se trouvaient enfouies dans les mèches soyeuses de l'homme et ses lèvres approfondissaient l'étreinte comme mues d'une volonté propre. Tout son corps répondait et ses membres signaient sa perte à l'unisson.

— Tu n'espères quand même pas que je vais céder ? énonça-t-il, au terme de quelques instants d'abandon, s'écartant sensiblement du blond.

— Tu as l'air bien parti pour, répondit Draco, un sourire lubrique franchissant le seuil de ses lèvres rougies par leurs baisers.

— Et si je refuse ?

— Je n'ai jamais eu à forcer quiconque.

— Heureux de constater que tu es resté le même. Ton orgueil n'a pas bougé.

Loin de se froisser, Draco se gorgea de ce qu'il percevait plus comme un compliment que la mise en avant d'un potentiel défaut. Il savait surtout que derrière les bravades fiers de son amant se trouvait une détermination proche de zéro. Ce n'était que des paroles et Harry n'y songeait même pas. Pour rien au monde il ne repousserait l'Allemand. L'absence avait creusé un désir encore plus grand qu'auparavant, et tous deux ne demandaient qu'à satisfaire cette soif de l'autre.

— Et toi ? Tes intentions en mon égard sont-elles inchangées ? s'enquit l'aristocrate, jouant de sa capacité à manier le langage et d'en faire un atout redoutable.

Cueillir les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant