Strasbourg, 14 août 1940.
Blaise Zabini vivrait. Voilà ce qu'Hermione avait pu assurer après plus d'une heure d'opération à lutter pour sauver l'existence de ce parfait inconnu.
Et elle ne s'était pas trompée ! Le jeune homme récupérait lentement de ce qui avait bien failli lui coûter la vie. Une rémission qui s'annonçait longue mais qui redonnait l'espoir nécessaire à son ami de toujours, Draco. Celui-ci n'avait jamais ressenti plus grande gratitude et avait remercié le médecin avec une émotion difficilement dissimulée.
Il avait été décidé que Blaise resterait dans cette petite maison déserte pour sa propre sécurité. Le blond avait objecté qu'il serait trop dangereux de le transférer à son domicile et de le soigner là-bas. Une décision qu'Harry avait immédiatement appuyée et il avait accepté, dans un premier temps, de veiller sur le patient quelques heures par jour. Un roulement mis en place avec l'Alsacienne et qui portait ses fruits.
Draco, quant à lui, s'aventurait dans les rues de Strasbourg dès que l'occasion lui était donnée. La nuit voyait se dessiner sa silhouette fantomatique jusqu'à s'engouffrer dans ce logis où les lampes à huile brûlaient encore pour de longues heures. Il veillait sur son meilleur ami avec toute la bienveillance accordée aux êtres doués de sensibilités. Un constat qui ne cessait jamais d'étonner le juif qui y assistait sans bruit, avant de profiter d'un repos bien mérité.
Quatre jours venaient de s'écouler selon cette paisible routine. L'état de Blaise accusait d'encourageants progrès et, alors que la soirée était déjà bien avancée, Harry s'éternisait à ses côtés, heureux d'y découvrir un homme plein de bon sens et d'une redoutable intelligence.
Malgré la fatigue, il se tenait toujours sur la chaise à côté du grand lit où le métis était allongé. Ce dernier semblait affecté par cette expérience des plus traumatisantes, mais n'en disait rien, du moins pas devant les deux Français. Au moment où Draco pénétra discrètement dans la pièce, le jeune médecin discutait tranquillement de choses et d'autres avec l'homme souffrant. Le blond se racla bruyamment la gorge avant d'annoncer, l'ombre d'un sourire dans la voix :
—Je vous dérange, peut-être ?
—Toujours, mais tu commences à t'y habituer avec le temps, rétorqua Blaise, d'un enjouement perceptible.
—Vous pouvez vous en allez, si ça ne vous dérange pas, renchérit enfin Harry, moins sûr de lui mais tout en échangeant un sourire complice avec son aîné.
L'aristocrate pénétra plus profondément dans la pièce, au déni de tout ce qui venait d'être prétendu à s'en encontre. Il ne riait pas, non, mais ses yeux pétillaient étrangement, d'un éclat qui lui donnait presque un air malicieux. Le juif ne put s'empêcher d'apprécier cette manifestation, même minime, de bonheur.
Alors qu'il s'installait une seconde chaise où s'asseoir, Draco reprit, plus sérieusement :
—Tu sembles aller mieux de jour en jour.
—Et c'est le cas, répondit l'intéressé, bien que son état demeurât préoccupant.
Il ne supportait la douleur qu'avec une dose journalière de morphine. Une injection de la main d'Hermione qui soulageait ses maux et lui rendait sa convalescence moins insupportable sur le plan physique. Pourtant, sa peau cuivrée demeurait presque blafarde et ne possédait plus l'éclat d'autrefois. Seul le regard avisé de son ami d'enfance pouvait le percevoir, au-delà de son sourire de circonstance.
Harry ressentit sa présence inopportune et choisit de quitter la pièce, prétextant une urgence quelconque dans un petit sourire. Blaise bougea légèrement sous les draps, ravalant une grimace de douleur alors qu'il énonçait, avec gravité :
VOUS LISEZ
Cueillir les étoiles
FanfictionLe 1 septembre 1939, le second conflit mondial éclate. Deux idéologies s'opposent et s'affrontent avec pour unique objectif l'anéantissement ennemi. Quelques mois seulement après le début des combats, la France accuse une cuisante défaite. L'Alsace...