IX - AVEC MOI

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Chapitre 41

Dimanche 25 juin 2017

À peine réveillée, je me redresse délicatement à l'aide de mon coude. Je cligne des yeux à plusieurs reprises et m'adapte à la clarté soudaine, épuisée. Il me faut quelques secondes pour assimiler le lieu où je me trouve. Une chambre spacieuse, à la décoration scandinave. Ma robe rouge attire immédiatement mon attention. Cette dernière trône dans la penderie vide, parmi la dizaine de cintres présents, tandis que les affaires du Polonais sont entassées sur le fauteuil, dans l'angle de la pièce.

Les souvenirs de la veille refont surface. Les chamailleries de Mathieu et Léa, l'acharnement d'Alix mais aussi et surtout, les bons moments avec le groupe. Je n'ai pas le temps de cogiter davantage que la main de mon petit ami vient caresser mon dos avant de me tirer vers lui. Je m'allonge à ses côtés, un sourire tendre se dessine sur mon visage.

- Bien dormi ?
- Comme un bébé, souris-je.
- C'est parce que t'es avec moi ça.

Je ne sais pas si c'est sa réplique, sa voix rauque ou sa bouille encore endormie, mais il me fait fondre littéralement.

- Quelle heure est-il ?

Il tend son bras vers la table de nuit pour y empoigner son téléphone. Il le déverrouille, regarde l'écran, puis le repose dans la foulée.

- Treize heures cinq.
- Je m'attendais à pire.

Ce matin, alors que nous apprêtions à rentrer en voiture, Léa a insisté pour que nous restions dormir. On a fini par accepter, réalisant que c'était bien plus prudent.

- Ça va ? T'as quand même passé une bonne soirée ? me questionne-t-il, intéressé.
- Oui. Je suis contente que tu aies pu parler à Léa.
- Ah parce qu'on m'a laissé le choix ? rétorque-t-il d'un ton léger.
- Hey..., râlé-je en lui touchant le bout du nez avec mon index. Arrête, c'était une bonne idée, non ?
- Ouais, on a pas mal discuté. Elle s'est excusée pour le message et je me suis excusé pour ma réaction disproportionnée. Tout est à plat.
- Tant mieux.

Je dépose un bisou sur ses lèvres, soulagée. Mathieu et Léa ont tous les deux des torts, mais je suis heureuse qu'ils se soient enfin décidés à passer l'éponge sur cette histoire frivole.

- D'ailleurs en parlant de ça, elle m'a raconté ce qu'il s'est passé avec Alix.

Je reste silencieuse face à son annonce et le laisse poursuivre :

- Elle m'a dit que tu avais agis comme une vraie lionne.
- Elle t'a dit ça ? demandé-je, amusée.
- Ouais. Alors comme ça, t'as sorti les griffes ?
- On peut dire ça comme ça.
- Je suis fière de toi, bébé, même si cette fille ne mérite en aucun cas ton attention.

Il vient embrasser mon front affectueusement lorsque mon portable, qui se trouve sur ma table de nuit, se met à vibrer. Je jette un œil rapide sur l'écran et réalise avec stupeur qu'il s'agit de ma mère. Je fais signe à Mathieu de se taire et décroche sans tarder.

- Allô ?
- Oui ma chérie, c'est maman, ça va ?
- Oui, je viens de me réveiller.
- Je te dérange pas plus longtemps alors, je voulais juste savoir à quelle heure tu rentres à la maison ?
- Je sais pas, on va sûrement aider Léa à tout ranger. Je pense en fin d'après-midi. C'est bon pour toi ?
- Oui, si tu as un peu de retard, je laisserais Noé à Myriam, d'accord ?
- Pas de soucis !
- Je t'aime, profite avec tes amis.
- Merci. Je t'aime aussi, à tout à l'heure.

Je raccroche, tout en prenant soin de mettre mon iPhone sur silencieux.

- C'était ma mère, elle voulait savoir si la soirée c'était bien passé et à quelle heure je comptais rentrer à la maison.
- Elle a rien dit ?
- Non. Mais tu sais, elle est pas si terrible que ça. Elle est même assez ouverte.
- Ouverte au point de se douter que sa fille couche avec son copain de vingt ans ?
- Je pense que oui, grimacé-je.
- Donc j'ai l'autorisation parentale ?
- La sienne, je sais pas... Mais la mienne, oui, dis-je, tout sourire.

Ni une, ni deux, le voilà déjà en train de m'embrasser. Je comprends très vite que mon sous-entendu ne le laisse pas indifférent. Je suis consciente que les choses peuvent rapidement dégénérer mais je suis pour.

- Qu'est-ce que je suis censée comprendre au juste ? reprends-je entre deux baisers.
- Tu veux vraiment que je te fasse un dessin ?
- Pourquoi pas ?
- J'ai envie de toi.

Sa bouche se balade dans mon cou, laissant quelques bisous mouillés au passage.

- C'est plutôt direct ça, souris-je.
- Quoi ? T'as pas envie ?
- Ça serait mentir de nier.

Mathieu disparaît alors sous les draps pour venir se nicher entre mes jambes. Il retire mon tanga pour y déposer sa langue. Je me sens partir peu à peu. Plus les secondes défilent, plus la sensation s'intensifie. Malheureusement pour moi, les choses s'arrêtent brusquement. Sa bouche remonte le long de mon ventre. Sa chaîne vient chatouiller ma peau, tandis qu'il passe sous le t-shirt large que Léa m'a prêté pour la nuit afin de rejoindre ma poitrine.

- Pourquoi tu t'es arrêté ? râlé-je.
- T'es pressée ?

Il sort sa tête du t-shirt. Le sourire qu'il arbore en dit long. Je lève les yeux au ciel et me tourne de façon à le faire basculer sur le dos. Je prends l'initiative de passer ma main dans son boxer. Le geste est timide mais je sens que ça lui plaît. Je l'embrasse à nouveau.

- Viens sur moi.

Je panique à l'entente de sa phrase mais je m'exécute, toujours aussi excitée. À ce moment précis, un tas de questions me passent par la tête. Vais-je réussir à faire les bons mouvements ? Va-t-il apprécier ? Je n'ai pas le temps de gamberger que je suis déjà sur lui mais quelque chose me tracasse.

- Tu as un préservatif ?
- Non mais je vais faire attention.

Voyant mon inquiétude soudaine, Mathieu intervient :

- Si tu es pas à l'aise avec cette idée, on peut arrêter, Sybille.
- Tu me promets de faire attention ?
- Evidement ! C'est dans notre intérêt à tous les deux, non ?

J'acquiesce d'un mouvement de tête et redresse légèrement mon bassin de façon à me mettre en position. Je le fais entrer en moi petit à petit et c'est comme si mon inquiétude disparaissait en un claquement de doigts. Mathieu me guide. Mes mouvements sont encore hésitants mais je trouve que je m'en sors plutôt bien. La sensation, quant à elle, est indescriptible.

- Putain...

Les jurons qu'il lâche me font sourire et me poussent à donner le meilleur de moi-même jusqu'au moment où il m'interrompt :

- Doucement, bébé, si tu continues comme ça, on risque d'avoir un problème.

Je ne veux pas prendre le risque. Je ralentis et me retire pour prendre place à ses côtés. J'ai à peine le temps de souffler qu'il revient à son idée de départ. Mathieu est de nouveau entre mes jambes. Il me faut peu de temps pour atteindre l'orgasme, à croire qu'il a fait ça toute sa vie.

- Ça valait le coup d'attendre, non ?

Je viens l'embrasser en guise de réponse lorsque des voix se font entendre au rez-de-chaussée.

- Ils sont réveillés ?
- On dirait bien. Le timing est parfait.

Mathieu me lâche un clin d'œil. Il fait allusion à notre rapprochement, ce qui me pousse à rougir malgré moi.

- OYÉ OYÉ !

La voix d'Adrien résonne dans toute la maison.

- Debout, la famille ! Le petit déjeuner est prêt ! Marcel, Julien, Mathieu, bougez votre petit cul sinon je viens vous réveiller et ça va pas être tendre ! Je vous laisse cinq minutes. Bisous !

- C'est moi ou il parle dans un mégaphone ?
- On dirait bien..., me confirme Mathieu, dépité.
- Je crois qu'il est temps pour nous de les rejoindre.
- Malheureusement.

J'ébouriffe ses cheveux et me lève, prête à rejoindre le groupe pour un déjeuner bien mérité.

ALL NIGHT - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant