ALL NIGHT - PLK

I - SYBILLE

Chapitre 3

Jeudi 27 avril 2017

« Votre temps est limité, ne le perdez pas à vouloir vivre la vie de quelqu'un de différent. Ne suivez pas les règles qui vous imposent de vivre comme les autres le pensent que vous devriez vivre. Ne laissez pas les bruits des opinions des autres assourdir votre choix intérieur. Et surtout ayez le courage de faire ce que votre cœur et votre intuition vous demandent. Eux seuls savent ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. »

Aujourd'hui, j'ai écrit une nouvelle citation dans mon carnet. Elle provient du grand Steeve Job, un homme incroyable qui a toujours su croire en ses rêves. J'ai beaucoup d'admiration pour lui. Il est l'exemple même de la réussite. Qui ne rêverait pas d'être Steeve Jobs ? Sérieusement ? Je ne parle pas de l'argent et de tout ce côté bling bling qu'évoque la réussite, non, mais du fait de porter un projet à bien. Donner sa vision des choses au monde, partager, découvrir, apprendre...

Un bruit de klaxon me sort aussitôt de mes pensées. Je sursaute légèrement et remarque qu'une voiture vient de piler pour me laisser passer. Je m'excuse, confuse, à l'aide de ma main et ignore ses propos agressifs, préférant me concentrer sur la musique qui résonne dans mes écouteurs.

Il est dix-sept heures et je viens tout juste de sortir du lycée. Alors que j'aurais pu rentrer chez moi pour me détendre après une journée longue et ennuyeuse, voilà que je dois me rendre dans un garage automobile. Il y a deux semaines ma mère a eu un accident, Dieu merci, rien de grave. Une voiture l'a percutée à l'arrière alors qu'elle s'arrêtait à un feu rouge. Un incident inoffensif qui a tout de même abimé son véhicule. L'assurance demande un devis pour les réparations, elle a donc fait appel à un professionnel. Avec ses horaires d'infirmière, il est difficile pour elle de passer récupérer les papiers, c'est donc à moi que revient cette tache.

Arrivée devant le hangar, je prends soin de retirer mes écouteurs. Une dizaine de voitures sont exposées dans le parc, la plupart d'entre elles sont en cours de réparation. Je m'avance dans l'atelier, la radio se fait entendre. Mon regard se pose sur le bureau vitré, il est vide. Je soupire, agacée, et traverse le garage jusqu'au fond quand j'entends deux hommes discuter. L'un est positionné sous la voiture tandis que l'autre, un garçon beaucoup plus jeune, se tient debout, dos à moi. Ce dernier est vêtu d'un jeans, d'une veste blanche et d'une paire de sneakers de la même couleur. Un client ? Cela en a tout l'air. Ne voulant pas interrompre leur conversation, je décide d'attendre. Je sors mon téléphone quand ce dernier me glisse des mains.

- Merde !

Un juron s'échappe, attirant immédiatement l'attention du garagiste et son client. Je me baisse pour ramasser mon portable, il est intact. Alors que je me redresse rassurée, une voix grave m'interpelle :

- Je peux vous aider ?

Je pose mon regard sur les deux hommes lorsque le plus jeune attire brusquement mon attention. Je reste muette en réalisant qu'il s'agit du garçon présent chez Alix l'autre soir. Il me fixe un instant quand la personne qui se trouve sous le véhicule reprend :

- Mademoiselle ?
- Oui, pardon. Je viens pour les papiers de Yaëlle Vasilis.
- Les réparations de la 207, c'est bien ça ?
- Oui, tout à fait.
- Tu veux que je m'en occupe ? intervient le garçon.
- Je veux bien ! Les papiers sont dans le deuxième tiroir dans mon bureau.

Il acquiesce. Je le regarde, gênée, quand il me fait signe de le suivre dans la pièce vitrée. Il passe derrière le bureau et se baisse légèrement pour trifouiller dans le casier.

- Vasilis, c'est ça ?
- Oui.

Il sort plusieurs documents et les poses à plat.

- J'ai besoin d'une signature. Les deux autres feuilles, tu peux les garder, elles sont pour l'assurance.