ALL NIGHT - PLK

VIII- ALL NIGHT

Chapitre 35

Samedi 17 juin 2017

Lorsque j'ouvre les yeux, une sensation de bien-être parcourt mon corps tout entier. Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup dormi. Je passe la main sur mon visage de façon à remettre ma mèche de cheveux en place, puis me redresse légèrement à l'aide de mes coudes. Où suis-je ? Je balaye attentivement la pièce. Un studio à la décoration moderne. Alors que j'essaie de rassembler les éléments, mon regard se pose sur Mathieu. Ce dernier est allongé à côté de moi, il dort paisiblement. Je bloque un instant quand un sourire s'empare de mon faciès. Il me faut quelques secondes pour assimiler la situation. Les images de la veille refont surface et je me mets à rougir. Je tends mon bras pour attraper mon téléphone, l'heure affiche neuf heures quarante-quatre. Je m'allonge à nouveau, les yeux rivés sur le plafond.

FLASH BACK

- Laisse-moi deviner, c'est l'endroit où tu emmènes toutes tes conquêtes ?
- Mon Airbnb attitré, tu veux dire ? sourit-il amusé. Non, c'est Flav qui me le met à disposition. Quand j'ai besoin d'écrire ou de me retrouver seul, je viens ici. Chez moi, c'est sympa mais entre ma grand-mère et mon père, y a toujours du passage.

Je souris en guise de réponse. Le studio est moderne et bien agencé. Je pose mon sac à main sur le plan de travail avant de m'assoir sur le rebord du lit.

Là, on revient tout juste du restaurant. Comme à son habitude, Mathieu a insisté pour payer ma part. Je trouve l'attention adorable, même si cela me gêne toujours autant. Sur le chemin du retour, je lui ai confessé que je n'avais pas spécialement envie de rentrer chez moi. Il m'a donc proposé de l'accompagner dans sa garçonnière, en tout bien, tout honneur. Il m'a directement mise à l'aise. Je sais qu'il ne veut pas brusquer les choses, même s'il en meurt d'envie.

- Bon, c'est quoi le programme ?
- Netflix ?
- Netflix ? T'es... T'es sûr de toi ? bafouille-t-il.
- Quoi ? T'as peur d'être déconcentré, Pruski ?

Le sourire qu'il aborde en dit long mais il ne rétorque pas. Il ouvre le mini frigo afin d'y prendre une petite bouteille d'eau, puis reprend :

- T'as prévenu ta mère ?
- Oui, je lui ai dit qu'on restait tous dormir chez Léa.
- Ah ouais, ça rigole pas.

Son sourire s'élargit davantage.

- J'aime pas lui mentir mais si je lui dis que je passe la nuit ici, elle...
- Je comprends, me coupe-t-il pour me rassurer avant de poursuivre. C'est ton petit côté rebelle ça.
- Alors toi...

Je lève les yeux au ciel et il prend place sur le lit, sa bouteille d'eau à la main.

- T'as choisi ?
- Non, il y a beaucoup trop de choix.
- Lance au hasard, de toute façon, je suis pas certain de rester attentif.
- Je te fais tant d'effet que ça ?
- Non, c'est juste que je suis fatigué.

Je me décompose aussitôt ce qui le pousse à rire. Je m'empresse de lui taper le bras et il en profite pour me tirer vers lui.

- Bien sûr tu me fais de l'effet.
- Et donc ?
- J'ai pas envie de t'influencer dans quoi que ce soit, Sybille.
- C'est à dire ?
- Tu le fais exprès là ? râle-t-il.

Ma bouche vient effleurer la sienne.

- Peut-être...

Son regard se plonge dans le mien. Je me mords la lèvre inférieure, j'aime ce petit jeu de séduction entre nous.

- Toi aussi tu me fais de l'effet, reprends-je.

Je le fixe, sincère. Nos visages se rapprochent l'un de l'autre lorsqu'il finit par m'embrasser. Je réponds immédiatement à son baiser. Pour être honnête, c'est à peine si je me reconnais. La façon dont je l'embrasse lui montre clairement que je veux plus et je ne suis visiblement pas la seule. Mathieu prend alors les devants. Il m'allonge tout en déposant des bisous mouillés dans mon cou, puis sur ma poitrine. Je sens sa main glisser sous ma robe. Ses doigts caressent mon entrejambe quand il s'arrête brusquement. Je lui lance un regard d'incompréhension. Ne t'arrête pas, pitié !

- T'es sûre que tu veux continuer ?

Sa question me surprend mais dans le bon sens. Est-il inquiet ? Ses yeux marron m'observent avec tendresse. Je hoche la tête en guise de réponse positive et passe mes mains autour de son cou pour le tirer vers moi.

- J'en ai très envie, avoué-je.
- Tu me fais confiance ?
- Oui.

J'ai beau me poser un milliard de questions, je me laisse porter. Nos langues s'entremêlent à nouveau tandis que ses doigts viennent se nicher dans ma culotte. Je laisse échapper un gémissement de plaisir qui l'incite à continuer. Cela perdure plusieurs minutes quand Mathieu retire mon tanga pour se mettre en position.

- Reste détendue, d'accord ? chuchote-t-il dans le creux de mon oreille.

Je hoche la tête en guise de réponse positive. Sur le moment, j'essaie de ne pas penser à la douleur que peut être une première fois et bizarrement... ça marche. Je grimace légèrement à son entrée. Ses va-et-vient sont doux. Ce qui me permet de m'adapter à lui petit à petit. Plus les minutes passent, plus je ressens les choses. Mes gémissements sont fréquents et le visage de Mathieu en dit long sur ce qu'il ressent.

- Ça va ?

Son souffle est saccadé, tout comme le mien. Alors que je m'apprête à lui répondre, une sensation délicieuse et indescriptible s'empare de mon corps tout entier.

FIN DU FLASH BACK

- Ça fait longtemps que t'es réveillée ? lance Mathieu à moitié endormi.

Sa voix grave me coupe aussitôt de mes pensées. Je tourne légèrement ma tête vers lui afin de lui faire face.

- Quelques minutes, souris-je.
- Ça va ? T'as réussi à dormir ?
- Comme un bébé et toi ?
- Difficile de penser sommeil quand je t'ai nue à côté de moi.

Sa main passe sous les draps pour venir caresser ma cuisse.

- Ah oui ?

Voilà la seule réponse qui arrive à sortir de ma bouche. Je continue à le regarder, éprise. Sa main vient effleurer mon entrejambe tandis que ses lèvres embrassent ma poitrine. Plus ça va, plus il descend. Mon corps frissonne davantage au contact de ses bisous mouillés.

- Laisse-toi faire, OK ?

Sur le moment, je ne comprends pas où il veut en venir mais lorsqu'il descend de façon à disparaître sous la couverture, je me fige, perplexe.

- Qu'est-ce que tu...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que sa langue vient jouer avec moi de façon à me faire taire.