XII - DU MAL

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Chapitre 62

Jeudi 16 août 2017

Dans les comédies romantiques, les au revoir sont toujours intenses. Ils se déroulent majoritairement dans une chambre à coucher, un hôtel, ou un lieu idyllique, pour une nuit d'amour inoubliable. Malheureusement, ma vie ne ressemble pas à l'un de ces films. Mon histoire ne connaîtra pas de fin heureuse et je dois me faire une raison.

Hier soir, je suis rentrée chez moi, dévastée. Les pleurs m'ont accompagnée le long de ma soirée ainsi que le reste de ma nuit. Cette conversation avec Mathieu m'a clairement chamboulée. Cela ressemblait à des adieux et aussi étrange que cela puisse l'être, je n'étais pas préparée à ça.

Ce matin, lorsque je me suis réveillée, mon visage en disait long sur mon état. Des yeux rouges et gonflés, un nez irrité à force de me moucher, sans oublier un teint cruellement pâle. Une version de moi peu flatteuse que j'ai dû à tout prix dissimuler. J'ai donc pris sur moi : une douche, du maquillage et un bon coup de pied aux fesses ! Je ne voulais en aucun cas gâcher mes derniers instants avec ma famille à cause de ma rupture. Je devais dissocier les deux et ça n'a pas été facile...

Le déjeuner au restaurant s'est bien passé. Nous nous sommes tous réunis pour l'occasion. Ma mère, Olivier, Noé, Nour et même ma tante Sandra ! Un rassemblement en petit comité qui m'a fait du bien, malgré les circonstances.

C'est vers quatorze heures trente que les choses se sont corsées. Après le repas, ma famille a insisté pour m'accompagner à l'aéroport. Les au revoir ont été difficiles. Des rires, des pleurs, des déclarations d'amour, je suis encore passée par de nombreuses émotions. J'appréhendais ce moment depuis l'annonce de mon départ. Quitter les gens que j'aime pour réaliser mon rêve n'a pas été une décision évidente, mais j'y crois. Malgré toute la peine que cette séparation procure, je suis heureuse d'entamer ce nouveau chapitre de ma vie.

Attendre seule dans l'espace réservé aux voyageurs n'a pas été une partie de plaisir. Le cerveau cogite et ce n'est jamais très productif. À seize heures quarante-cinq a eu lieu l'ouverture de la porte d'embarquement. Une queue interminable qui a tout de même fini par me mener dans l'avion. Là, je suis installée sur mon siège, près du hublot. J'observe la piste, captivée par les environs. Pour un long courrier, je ne pouvais pas rêver mieux.

La totalité des passagers à bord, le commandant prend la parole à l'aide d'un haut-parleur pour nous donner quelques informations sur le vol. Les portes se verrouillent et le Boeing commence à s'avancer sur la piste. Les hôtesses, elles, en profitent pour pratiquer la démonstration des consignes de sécurité. Je me sens fébrile, sans doute à cause du décollage. Cette étape m'angoisse toujours autant ! Pourtant, il va falloir que je m'y habitue. Mon vol n'est pas direct. Une escale d'une heure à Doha est prévue. Deux décollages pour le prix d'un, chanceuse n'est-ce pas ? Pour être honnête, je m'en serais bien passé.

Les minutes s'écoulent et l'avion prend son envol. Il est désormais trop tard pour faire demi-tour. Je soupire un instant en baissant le regard sur mon ventre. Je relève légèrement mon t-shirt afin de sortir l'enveloppe de Mathieu que j'ai soigneusement dissimulée entre mon short et ma peau. Prendre le risque de la perdre ? Ça, jamais ! Avec moi, elle était en sécurité. Je déchire délicatement la bordure afin d'y sortir une feuille A4 pliée en trois. Je prends le soin de la déployer, nerveuse.

Sybille,

Si tu lis cette lettre, c'est que tu as pris la décision de partir. Ces dernières semaines n'ont pas été évidentes et j'en suis conscient. Excuse-moi si je n'ai pas été à la hauteur de tes attentes. J'ai agi comme un con égoïste mais c'était plus fort que moi. Te perdre me fait peur, la distance me fait peur ! Je n'ai pas envie de me lever tous les matins avec la boule au ventre. J'ai confiance en toi, mais une conversation FaceTime tous les jours n'est pas suffisant. J'ai besoin de te savoir près de moi, de te sentir, de t'embrasser. Et je t'arrête tout de suite, ça n'a rien avoir avec le sexe. On est bien plus que ça, tu es bien plus que ça ! Avant toi, j'avais jamais ressenti ça pour personne. J'ai beau être pudique sur mes sentiments, tout le monde l'a remarqué, je suis fou de toi. Je sais pas ce que j'ai fait au Bon Dieu pour qu'il accepte qu'une fille comme toi s'intéresse à moi, mais je le remercierai jamais assez de t'avoir mise sur ma route. Contrairement à ce que tu penses, je suis fier de toi ! J'ai beau t'en vouloir d'avoir choisi l'Australie, je me mets deux secondes à ta placeEst-ce que je n'aurais pas fait pareil pour le rap ? C'est dans ces moments-là que je culpabilise. J'aurais dû plus profiter de toi. L'idée de te savoir à des milliers de kilomètres me rend malade, mais c'est comme ça, je n'y peux rien. Je m'en veux de ne pas t'avoir dit que je t'aimais droit dans les yeux. Car oui, je t'aime, Sybille Vasilis. J'ai su que j'étais foutu le soir où on est allé à Deauville, tu sais, quand on s'est embrassé sur la plage ? J'étais déjà piqué... En Corse, les choses ont évolué et j'étais sûr de moi, mais j'arrivais pas à te le dire, sans doute par pudeur. Les sentiments et moi, ça fait deux, mais sache que j'ai toujours été sincère avec toi. Je veux juste ton bonheur, et si partir à Sydney te rend heureuse, alors j'accepte.

Ton polak.

Un sourire niais se dessine sur mon visage tandis que des larmes ruissellent sur mes joues. Je ne m'attendais pas à une telle déclaration.  J'appréhendais, c'est pour cela que j'ai attendu d'être dans les airs pour la lire. Aucune possibilité de faire demi-tour ou bien d'annuler ce voyage. Est-ce que ça aurait été le cas s'il m'avait dit tout ça dans la voiture ? Peut-être, oui... Mais au fond de moi, je le remercie de ne pas l'avoir fait.

Je relis cette dernière une deuxième fois. Ses aveux me font du bien. Pour moi, la distance n'est que secondaire et malgré tout, j'ai l'espoir qu'elle ne brise pas notre relation. Désormais, une nouvelle vie s'offre à moi et je compte bien en profiter. Mathieu restera quoi qu'il arrive ancré dans mon cœur à tout jamais.

Parfois, il suffit d'un regard, d'un hasard pour rencontrer quelqu'un qui nous marquera à jamais. Alors, gardez les yeux ouverts !



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Bonsoir à tous ! 👋🏻
Tout d'abord, j'espère que ce dernier chapitre vous a plu ?

- Les au revoir avec la famille ? -

- La lettre de Mathieu ? -

- La fin ? -

Après un peu plus de deux ans d'écriture, All Night touche à sa fin. Je tiens à vous remercier pour votre soutient ! Je sais que je n'ai pas été tendre avec vous en ce qui concerne les rebondissements. Et pour cela, j'aimerais me rattraper ! Un petit conseil : N'enlevez pas All Night de votre bibliothèque. Une annonce pourrait arriver dans les jours à venir. Peut-être des chapitres bonus, qui sait ?

Vous êtes curieux ?
SURVEILLEZ VOS NOTIFS !

La bise ! 😘

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ALL NIGHT - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant