X - AIMER

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Chapitre 45

Mardi 11 juillet 2017

Cela fait un peu plus de deux heures que nous avons rejoint la plage qui se trouve en contrebas de la villa. Ce petit coin de paradis n'est pas un lieu très fréquenté, au contraire. Seul un couple de retraités s'est fait apercevoir depuis notre arrivée. Ce qui, je dois reconnaître, est plutôt agréable.

Je ne compte plus mes aller-retours entre ma serviette et la mer. Je n'avais jamais vu une eau aussi transparente. De plus, la température est idéale. Comme dirait Noé : « Elle est fraîche mais pas trop ! » Le sable blanc donne un contraste incroyable. Conclusion : inutile de partir à des milliers de kilomètres pour être dépaysé. La Corse remplit ce critère avec succès !

Lorsque je sors la tête de l'eau, j'aperçois Mathieu à quelques mètres de moi. Je passe les mains dans mes cheveux et m'avance vers lui, tout sourire.

- T'es un vrai petit poisson, me taquine-t-il.
- J'adore nager en mer, avoué-je. C'est pas quelque chose que je peux pratiquer à Clamart alors j'en profite.
- T'as bien raison. D'ailleurs, Léa a un tas d'accessoires de plongée, si tu veux on pourrait observer les fonds une après-midi. Enfin... si ça te dit ?
- Alors toi, t'es vraiment parfait !
- Dans quel domaine ? Les bonnes idées ? La plongée ? Ou bien...

Son regard coquin me pousse à sourire, amusée. Je lève les yeux au ciel quand il me prend par la taille afin de se coller contre moi.

- Les amoureux ? On remonte ! On a un barbecue à préparer ! lance Anis au loin.
- On arrive ! rétorqué-je du tac au tac.
- Quoi ? T'es pas bien là ?
- On va pas se faire remarquer le premier jour, si ?
- Ouais..., râle Mathieu.
- Je sais pas toi mais je prendrais bien une bonne douche !

Sa mine dépitée laisse place à de la satisfaction. J'embrasse ses lèvres tendrement, puis me décolle de lui pour rejoindre la plage. Mathieu me suit dans la foulée, on récupère nos affaires sur le sable avant de reprendre le chemin de la villa.

- On prépare le barbecue ? propose Anis.
- Mathieu, c'est ton domaine ça ! sourit Ormaz.
- La dernière fois qu'il a fait un barbecue, on a dû faire péter l'extincteur du bâtiment D, m'explique Lesram, amusé.
- Exact, sourit-il en se remémorant l'anecdote. Je te laisse la main pour cette fois ! Moi, je vais aller prendre une douche.
- Ça, c'est une bonne idée ! souligne Léa.
- Ouais, je vais faire la même, poursuit Ilyès.
- Pas besoin d'être trois pour allumer un feu, si ? sourit Ormaz.
- Vous allez tous vous laver là ? Sérieusement ? nous questionne Anis, blasé.
- On laisse faire les professionnels, mon reuf !

La réplique d'Ilyès nous aide à disposer. On part tous un à un, chacun de notre côté, laissant Lesram et Anis près du barbecue en pierres.

À peine arrivé dans la chambre, Mathieu referme la porte derrière nous. Ce dernier prend soin de la verrouiller avant de s'avancer vers moi.

- C'est quoi ce sourire ? lancé-je, amusée.
- Il me semble que tu as parlé d'une douche ?
- Je vois que ça t'intéresse un peu plus que le barbecue.
- T'as même pas idée.

Mes lèvres viennent s'écraser sur les siennes lorsqu'il me fait reculer de façon à me diriger vers la douche à l'italienne. Mathieu ouvre le robinet. L'eau froide coule sur nous brusquement. Je laisse écharper un petit cri, ce qui n'empêche pas mon petit ami de continuer dans sa lancée. Sa bouche se balade dans mon cou tandis qu'une de ses mains vient se faufiler dans mon bikini. Je gémis, ce qui l'encourage à continuer. Notre baiser devient de plus en plus chaud. Je reproduis le même geste que lui et glisse à mon tour ma main dans son maillot de bain pour le prendre en main. Je lui fais comprendre que je veux plus, mais Mathieu se stoppe un instant, il semble dubitatif.

- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai fait quelque chose qui...
- Non, me coupe-t-il, mal à l'aise.
- Alors où est le problème ?
- C'est juste qu'en y réfléchissant deux minutes, faire ça dans la douche c'est peut-être pas une bonne idée.
- Je te suis pas...
- Je sais que ça t'a travaillé là dernière fois. On a pris des risques et...
- Je prends la pilule, Mathieu.
- Qu... Quoi ? bafouille-t-il. Depuis quand ?
- Ça fait un peu plus de deux semaines.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- On a pas eu l'occasion d'aborder le sujet.
- Du coup...
- Du coup, je suis protégée, reprends-je. Je dois admettre que ça m'a travaillé, du coup, j'ai préféré prendre les devants. Le risque zéro n'existe pas mais c'est toujours mieux que de ne rien prendre, non ?
- Oui, clairement.

Il vient remettre ma mèche de cheveux en place. Son regard se perd dans le mien.

- On en était où déjà ?

Ma phrase le surprend dans le bon sens du terme. Il élargit son sourire et m'embrasse à nouveau avant de descendre jusqu'à mon bas ventre. Il se met à genoux, puis retire mon maillot, tout en nichant sa tête entre mes jambes, de quoi me rendre complément dingue ! La sensation de plaisir s'intensifie de plus en plus. Alors que je sens l'orgasme arriver à grands pas, Mathieu se redresse et vient me soulever pour me plaquer contre la paroi. Il se met en position et commence les va-et-vient. Je laisse échapper un gémissement tout en m'agrippant a lui. Les minutes défilent et je me sens toujours aussi bien. Le sexe n'était pas quelque chose qui m'intéressait jusqu'à présent, mais ce que je vis avec Mathieu est tout simplement incroyable !

Notre douche terminée, je me positionne sur le tapis de bain tout en enroulant ma serviette autour de mon corps. Mathieu, quant à lui, se sèche et traverse la pièce pour fouiller dans son sac de voyage, près du lit.

- Je crois que ton téléphone est en train de sonner.
- C'est qui ? Ma mère ? Je la rappellerai après.

Il se penche vers la table de nuit pour y regarder l'écran de mon téléphone, puis se redresse, perplexe.

- C'est ton père...

Je souffle, agacée par cet acharnement qui n'a ni queue ni tête. Je continue d'essuyer mon corps à l'aide de la serviette éponge avant d'enfiler un tanga ainsi qu'une robe légère, fleurie.

- Tu devrais peut-être lui répondre, non ? reprend Mathieu.
- Pourquoi faire ?
- Je sais pas mais ça fait trois jours qu'il essaie de t'appeler, Sybille.
- Et ?
- Je dis juste que peut-être qu'il a...
- Écoute, Mathieu. T'es bien gentil mais tu n'as aucune idée de qui est mon père, alors par pitié, occupe-toi de ce qui te regarde, tu veux ?!

Mon ton est sec, je l'observe attentivement, énervée, avant de lui prendre le téléphone des mains et quitte la chambre, sans un mot.

ALL NIGHT - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant